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Le règlement juridictionnel du conflit relatif au statut juridique de l'entité territoriale des Bakisi dans la province du sud-Kivu


par Jeanine KITUANDA KIBONGE
Université de Kinshasa - Licence en Droit public  2020
  

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§2. De l'institutionalisation du mouvement populaire de la revolution en 1970et de la succession au pouvoir au sein de la collectivite des Bakisi en 1974

Scrutons la question de l'institutionalisation du MPR en 1970, avant de gloser sur la manière dont la succession au pouvoir a été opérée dans la Collectivité de Bakisi.

A. L'institutionalisation du MPR en 1970

L'évolution des institutions politiques, durant les dix premières années de l'indépendance de notre pays, est allée assez vite et a abouti à l'institutionalisation du MPR, parti politique, fait privé et à sa suprematie sur les autres insitutions de l'Etat.

En effet, l'article 4 de la Constitution du 24 juin 1967 disposait: « les partis politiques concourent à l'expression du suffrage. Il ne peut être créé plus de deux partis politiques dans la Republique...»

Mais trois ans après la promulgation de cette Constitution, une revision constitutionnelle est intervenue par la loi n°70-001 du 23 Décembre 1970 portant revision de la Constitution.L'article 2 de la même Loi dispose: « l'article 19 de la Constitution est remplacée par les dispositions suivantes: les principales institutions de la République sont:

- le Mouvement Populairede la Révolution,

- Le Président de la République, Président du Parti et Chef du Gouvernement,

-L'Assemblée Nationale,

-Le Gouvernement,

-La Cour Constitutionnelle,

-Les Cours et Tribunaux.

En 1974, le MPR est devenu la seule institution de la République et cela par la Loi n°74-020 du 15 Aout 1974 portant révision de la Constitution du 24 juin 1967. Toutes les autres instituions sont devenues les organes du MPR.

En effet, l'article 28 de cette Constitutions disposait : « En République du Zaïre, il n'existe qu'un seule institution, le Mouvement Populaire de la Révolution qu'incarne son Président ».

Comme nous l'avons signalé ci-haut, le premier chef de Secteur des Bakisi de 1933 à 1945, Monsieur Mopipi Kangandio Paul a repris ses fonctions de chef de Secteur en 1960 après sa victoire électorale sur son successeur Monsieur Kyalala André. Et il est resté à la tête de cette circonscription indigène, devenue collectivité des Bakisi en application de l'ordonnance-Loi n°69-012 du 12 mars 1969 portant organisation des collectivités locales, jusqu'à sa mort en 1974, année de la révision constitutionnelle ayant fait du MPR la seule Institution de la République du Zaïre.

B.De la succession au pouvoir au sein de la Collectivité des Bakisi en 1974

Conformément à l'ordonnancement juridique caractérisé par la transformation du parti politique MPR en Parti-Etat, le Gouverneur de la Province du Kivu à l'époque Monsieur Ndebo Akanda-di-Nenkeza va par message officiel designer le secrétaire du comité populaire du MPR au sein de la collectivité des Bakisi, Monsieur Mopipi Bitingo François, comme chef de collectivité ai.

Le chef de collectivité des Bakisi ai ainsi désigné, va créer une confusion inexplicable autour du statut des Bakisi. Il va se faire appelerMwami sans avoir été initié au Bwami, sans doute, l'objectif de ce dernier était de faire croire à l'opinion publique qu'il était chef de chefferie. Mais il sera buté à l'opposition de nombreux chefs de groupement qui ne pouvaient accepter que leur entité soit considéréecomme une chefferie. D'où sa lutte implacablecontre ces chefs de groupement.

Ainsi donc, après 5 ans d'anarchie, Monsieur Lutala Amuri, élu député national, à l'époque commissaire du peuple, va saisir l'autorité compétente c'est-à-dire le Ministre de l'Intérieur, commissaire d'Etat à l'Administration du territoire à l'époque qui , après des enquêtes minutieuses a fini par prendre un arrêté départemental portant révocation du citoyen Mopipi Bitingo de ses fonctions de chef de collectivité. Il s'agit de l'arrêté n°47 du 19 mars 1979portant révocation d'un chef de collectivité.

Mais quelques années plus tard, soit exactement 4 ans après, il sera réhabilité comme chef de collectivité avec l'ajout « chefferie » par son ami personnel, devenu ministre de l'Intérieur.

Dans sa note-rapport à l'intention de Monsieur le SecrétaireGénéral à l'Intérieur, Décentralisation et Sécurité du 30 avril 2007, le Directeur chef de service des affaires administratives, juridiques et coutumières souligne ce qui suit : «  révoqué comme chef de collectivité tout court, le 19 mars 1979 par l'arrêté n°47 signé par le Ministre Mafema Nganzeng ,puis réhabilité chef de collectivité- chefferie par l'arrêté départemental n°83/0198 du 1er juin 1983 signé par le ministre Muenda M'siri ; Monsieur Mopipi Bitingo François abdique en faveur de son fils, Monsieur Auguste Mopipi Mukulumanya installé en 1988, puis reconnu chef de collectivité-chefferie par l'arrêtéministériel n°95/0955 du 14/09/1995 ».

Force est de constater qu'aprèstrois décennie des jeux politiques, la confusion entretenue par des faussaires sur le statut du Secteur des Bakisi a fini par emporter les autorités centrales de l'Etat matérialisée par la signature de l'arrêté ministériel n°95/0955 du 14 septembre 1995 non publié au Journal Officiel portant reconnaissance d'un Chef de collectivité-chefferie dans la zone de Shabunda, Région du Sud-Kivu.

Donc, il ne fait l'ombre d'aucun doute que la fraude à la loi commence avec l'Arrêté de réhabilitation de Monsieur Mopipi Bitingo François, ami personnel du Ministre Muenda M'siri, pris en violation de l'ordonnance-loi n°82-006 du 25 février 1982 portant organisation territoriale, politique et administrative de la République.

Au regard de ce qui précède, il est facile de comprendre la raison d'être de la requête en annulation initiée sous RA 015 par Monsieur Charles Wika contre l'arrêté ministériel n°95/0955 du 14 septembre 1995 non publié au Journal Officiel, devant le Conseil d'Etat, qui est la plus Haute Juridiction administrative de la République Démocratique du Congo.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard