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Le règlement juridictionnel du conflit relatif au statut juridique de l'entité territoriale des Bakisi dans la province du sud-Kivu


par Jeanine KITUANDA KIBONGE
Université de Kinshasa - Licence en Droit public  2020
  

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§3. Des conséquences du conflit sur le statut juridique des Bakisi

Nous devons souligner ici que dans la partie introductive de ce travail, nous avons affirmé que le conflit dont il est question, a été monté de toute pièce à partir de 1966 par le Gouverneur Bodji Dieudonné qui tenait à imposer le statut de chefferie à l'ancienne circonscription indigène des Bakisi sans aucun soubassement légal. Il a même imaginé un conflit entre les sept groupements qui constituent le Secteur des Bakisi. Pour lui, trois groupements étaient favorables au statut de chefferie et quatre groupements s'accrochaient au statut de Secteur. Mais en réalité, il n'y a aucun conflit entre les groupes sociaux qui forment la population du Secteur des Bakisi. Il s'agit des Balega, qui sont majoritaires, les Bakwami, Basongola, Bakonjo et Basengele.

Cependant, on peut enregistrer desconséquences sur le plan politico-administratif, économique et socio-culturel que nous allons brièvement expliquer comme suit :

A. Sur le plan politico-administratif

Sur ce plan, il y a lieu de noter qu'en parlant de l'histoire de l'organisation administrative du Zaïre, le Père Léon de Saint Moulin31(*) souligne que la décentralisation, telle qu'elle est prônée aujourd'hui, a pour objectif de contribuer au développement. Elle veut associer de façon plus active toutes les forces socio-économiques à la construction nationale. Elle suppose qu'une participation réelle au pouvoir soit attribuée aux communautés de base tant pour la gestion du patrimoine et de la définition des objectifs collectifs que pour la nomination des autorités qui en ont la charge. Et il pose la question de savoir quel intérêt y aurait-il en effet pour une population à se voir dotée de responsabilités décentralisées si elle n'a aucun pouvoir dans la nomination de ceux qui exercent ces responsabilités.

Dans le cas qui nous concerne, l'ensemble de communautés reparties dans les sept groupements de l'entité territoriale décentralisée des Bakisi, a toujours considéré la fameuse chefferie de fait comme une Administration de prédation de sorte qu'elle n'a jamais mobilisé les administrés et elle se présente comme un greffon sur un corps étranger.

En définitive, cette situation de fait constitue un blocage aux aspirations du développement de la population locale.

B. Sur le plan économique

Il faut souligner ici, que le territoire de Shabunda regorge beaucoup des minerais y compris des produits miniers stratégiques comme l'uranium et le pétrole. Mais à ce jour cette partie du territoire est encore dominée par l'exploitation artisanale de l'or et du coltan.

La ruée vers l'or à Shabunda « pratiques et impacts de l'exploitation minière par dragues » publiée en aout 2015 par la coalition de la société civile de la région des grands Lacs contre l'exploitation illégale des ressources naturelles explique largement les effetsnéfastes de l'Administration prédatrice (chefferie) imposée à la population locale des Bakisi par les autorités provinciales du Sud-Kivu.

En effet, les dragues comptées par dizaine dans le territoire de Shabunda, principalement dans l'entité territoriale décentralisée des Bakisi n'ont eu aucune retombée sur le plan économique en faveur des communautés locales.

Par contre, les chinois et surtout les autorités provinciales, qui ont intérêt à maintenir un faussaire à la tête de cette riche entité territorialedécentralisée ont beaucoup gagné sans donner des redevances à l'entité territoriale des Bakisi. C'est plutôt la famille Mopipi qui s'impose sur l'ensemble des communautés locales, qui a bénéficié des redevances dues à cette entité territoriale décentralisée.

Le territoire de Shabunda reste jusqu'à ce jourtrèsenclavé, aucune route n'est praticable, les seuls points de contact avec Bukavu, chef-lieu de la province, sont de petits aérodromes de Shabunda et de Tshonka qui permettent à quelques commerçants de Bukavu à transporter les produits de première nécessité (sel, savon, médicament...etc.). Mais à un prix astronomique.

* 31 Léon DE SAINT MOULIN, « Histoire de l'organisation administrative du Zaïre », in Zaïre Afrique, 1997, p.54

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon