Conclusion
Le but de ce mémoire était de faire l'inventaire et
de présenter les matériaux conservés dans l'atelier du
peintre Claude Yvel dans leur contexte historique, pour en montrer toutes les
qualités et le potentiel. Ce travail a abouti à leur classement
dans une base de données pour l'usage des professionnels du RMF
intéressés par la question.
Nous avons vu toute la diversité et la quantité de
matériaux que l'atelier parisien contenait, et en particulier nous avons
étudié les matériaux Lefranc Bourgeois. La marque est
internationalement connue et utilisée par de nombreux artistes et ceci
depuis plus de trois siècles déjà. La sélection
opérée répond donc à une volonté
d'utilité, car la marque concerne l'oeuvre d'un grand nombre d'artistes.
Mais le sujet a ouvert aussi la question des collaborations entre la marque
Lefranc Bourgeois et les artistes, qui est un marqueur de l'innovation des
produits artistiques dans cette entreprise. Celle de Claude Yvel a ici
été davantage étudiée, néanmoins le nombre
de ces échanges entre le domaine des artistes et celui des chimistes
reste très important et un angle d'approche intéressant à
développer. Bien que nous nous soyons consacrés à un
nombre restreint de matériaux, leur étude n'a pas toujours
été concluante car ils sont inconnus dans leur provenance comme
dans leur composition. Mais cet inconnu appelle aussi à d'autres
recherches, ou bien à la nécessité de combiner les
informations des différentes bases de données dans le monde.
Cette question est la problématique commune aux
matériauthèques qui entretiennent ou ont pour projet de mettre en
place une base de données sur les matériaux conservés.
L'ICCROM s'attache à lier ces objectifs et leur donner cette ampleur
internationale. Pour trouver sa place dans ces projets, chaque
matériauthèque a sa spécificité, les
matériaux qui la rendent unique et font sa renommée. Dans le cas
de la collection de Claude Yvel, nous avons vu les caractères rare et
précieux liés à ses pigments. Ce sont les mêmes
éléments qui ont rendu la collection Forbes si
célèbre dans ce domaine. Le potentiel de la
matériauthèque est donc très élevé de ce
point de vue. Il faut néanmoins garder en tête l'étude
partielle, bien que maximale dans la limite de temps, qui a été
faite sur le sujet. D'après ce qu'il reste à étudier, dans
l'atelier parisien comme dans l'annexe en
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Normandie, le potentiel de cette matériauthèque
peut avoir un réel intérêt pour la recherche.
Constituée de matériaux anciens et uniques,
à la fois laboratoire de recherche et lieu de préservation du
plus grand nombre possible de matériaux de peinture, la
matériauthèque de Claude Yvel a encore la double fonction de
réunir la conservation-restauration pour l'analyse des pigments, et la
médiation, s'ils sont exposés dans un musée comme outil
pédagogique pour apprendre sur les techniques de la peinture à
l'huile et l'histoire des matériaux.
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