1.2.2. Développement cognitif
La sensorialité et la motricité sont
liées entre elles, mais elles sont aussi en lien avec le
développement cognitif. Les personnes autistes présentent un
fonctionnement cognitif singulier. Là encore, on observe une grande
diversité des niveaux cognitifs, allant de la déficience
intellectuelle sévère à un haut potentiel intellectuel.
LANDEAU (CC BY-NC-ND 2.0)
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LANDEAU (CC BY-NC-ND 2.0)
Les personnes autistes présentent souvent des
particularités dans le traitement perceptif, en lien avec leur
sensorialité (Gillet, 2019). Elles vont avoir tendance à
percevoir les détails de leur environnement, sans parvenir à en
faire une représentation globale.
Outre les ressources cognitives en tant que telles, c'est leur
utilisation dans la réalisation d'activités au quotidien qui
importe (Plumet, 2019). Ce sont les fonctions exécutives qui permettent
la mise en oeuvre des capacités de l'individu. Elles permettent la
planification et l'exécution d'actions et de raisonnements, mais aussi
l'adaptation de ceux-ci aux situations. La notion de flexibilité est
donc importante dans ce processus qui nécessite de bonnes
capacités dans plusieurs domaines.
En effet, pour aboutir à une activité
finalisée, avec un but, la perception, l'attention, l'inhibition motrice
et cognitive, la planification et la mémoire de travail sont
essentielles. Chez les personnes autistes, certains de ces domaines sont
impactés. Des études ont montré que chez les jeunes
enfants avec TSA l'inhibition motrice est difficile à acquérir,
ces difficultés se normalisent cependant au cours du
développement. On sait aussi que les personnes autistes peuvent avoir
tendance à adhérer à des rituels, à résister
aux changements, rendant difficile l'accès à de nouveaux
apprentissages, mais aussi l'adaptation d'une même action dans un
environnement différent (Plumet, 2019; Réveillé et al.,
2018).
Ce manque de flexibilité est lié à un
problème dans l'inhibition de l'action apprise, mais aussi à des
difficultés dans la généralisation d'un fonctionnement
d'un contexte à un autre. Dans les environnements multisensoriels, la
tendance à la focalisation sur les détails empêche la
personne de comprendre le contexte dans lequel elle se trouve (Gillet, 2019).
Ce processus de généralisation des informations en un tout ayant
un sens est appelé la cohérence centrale.
L'aspect sensoriel peut aussi influer sur l'action, des
éléments de l'environnement pouvant jouer un rôle de
distracteur. La question de l'intérêt d'une action ou de son
inhibition entre aussi en compte, les intérêts sociaux ne sont par
exemple pas toujours compris par les personnes autistes (Plumet, 2019).
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