CONCLUSION
LANDEAU (CC BY-NC-ND 2.0)
CONCLUSION
Au cours de cette année, mes stages m'ont permis de
m'affirmer dans ma posture de future professionnelle, et d'approfondir mes
connaissances cliniques en psychomotricité. Le travail du
mémoire, concentré sur mon expérience lors de l'un de ces
stages, m'a permis de soutenir ma réflexion et d'appréhender les
problématiques sensorielles avec un regard psychomoteur. Je comprends
aujourd'hui à quel point les questions sensorielles sont importantes en
psychomotricité, et notamment dans le développement de
l'enfant.
Au travers de cet écrit, j'ai pu explorer l'impact des
particularités sensorielles sur la motricité d'un jeune patient,
Jamil. À partir de l'étude clinique de son cas, je suis
arrivée à me questionner sur la place du psychomotricien dans le
développement d'une intention dans la motricité, alors que
celle-ci est au service de ces particularités sensorielles. Grâce
à la théorie apportée, mise en lien avec la clinique, j'ai
remarqué l'importance de la relation dans les processus de
représentation à l'origine de l'intention du mouvement. Par le
regard, l'attention ainsi que ce qu'il transmet dans le dialogue
tonico-émotionnel, le psychomotricien apporte du sens aux
expériences de l'enfant.
Dans la clinique de l'autisme, le psychomotricien s'inspire
aussi des méthodes d'éducation structurée pour instaurer
un cadre spatial et temporel propice aux expériences corporelles de
l'enfant. Le travail en groupe réalisé dans ce cas clinique
permet d'apporter de la variation, nécessaire aux processus de
représentation. Il pourrait cependant de pas être adéquat
en fonction des patients, et doit être réfléchi. Pour
Jamil, le groupe a semblé apporter plus qu'il n'a pu être
délétère.
Dans le cas de Jamil, nous pouvons questionner
l'intérêt qu'un travail individuel basé sur l'habituation
sensorielle pourrait avoir sur sa motricité. Le libérer de ses
contraintes sensorielles lui permettrait de développer encore sa
psychomotricité et peut-être atteindre une plus grande autonomie.
Le travail déjà réalisé m'a en effet permis de
découvrir les capacités de Jamil qui ne pouvaient émerger
à cause de ses particularités sensorielles.
Ces émergences ont eu lieu dans un cadre
spécifique : la salle de psychomotricité, durant ce groupe. La
généralisation des expériences vécues à
d'autres contextes est une difficulté pour les personnes avec TSA. Nous
pouvons alors nous demander si cette généralisation a pu avoir
lieu pour Jamil. Sinon, comment permettre à Jamil de mobiliser ces
nouvelles capacités dans un contexte différent ?
56
LANDEAU (CC BY-NC-ND 2.0)
|