PARTIE THÉORIQUE
LANDEAU (CC BY-NC-ND 2.0)
PARTIE THÉORIQUE
1. Les Troubles du Spectre de l'Autisme (TSA)
1.1. Généralités 1.1.1.
Définitions
La multiplicité des définitions de l'autisme
rend bien compte de la diversité des manifestations cliniques de ce
trouble. Je me baserai dans cet écrit sur deux classifications pour
expliquer cette pathologie.
Le Manuel Diagnostique et Statistique des troubles mentaux,
cinquième édition (DSM-5), introduit le Trouble du Spectre de
l'Autisme (TSA) (American Psychiatric Association, 2015). Le terme de «
spectre » illustrant la grande variabilité des handicaps d'un
individu à l'autre. Le DSM-5 considère une dyade symptomatique
dans le diagnostic de TSA consistant en un déficit de communication
sociale ainsi que des comportements restreints et répétitifs. Les
déficits de communication sociale sont divisés en trois
critères : des troubles dans la réciprocité
socio-émotionnelle, dans les conduites non verbales à
visée communicative et dans l'entretien et la compréhension des
relations. Quatre critères sont repérés dans les
agissements restreints : des discours et mouvements
stéréotypés, une intolérance aux changements, des
intérêts restreints et des particularités sensorielles.
Les TSA sont considérés comme Troubles du Neuro
Développement (TND) : ils se manifestent pendant la période du
développement.
L'impact sur le fonctionnement du sujet ainsi que l'exclusion
d'un retard global de développement ou d'un handicap intellectuel
pouvant mieux expliquer les symptômes sont aussi des
éléments à prendre en compte (American Psychiatric
Association, 2015).
En janvier 2022, la CIM-11, onzième édition de
la Classification Internationale des Maladies publiée initialement en
2019 (OMS, 2022) est entrée en vigueur. La définition de
l'autisme dans cette nouvelle édition de la CIM reprend les termes de
trouble neurodéveloppemental et de trouble du spectre de l'autisme. On y
retrouve la dyade symptomatique décrite dans le DSM-5.
Par souci de clarté, je désignerai dans cet
écrit les personnes avec TSA « personnes autistes ».
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LANDEAU (CC BY-NC-ND 2.0)
1.1.2. Les TSA et leurs
comorbidités
Nous l'avons mentionné, l'autisme est aujourd'hui
considéré comme un spectre. La variabilité
interindividuelle des troubles peut s'expliquer par la différence
d'intensité des symptômes, mais aussi par la possible association
avec d'autres handicaps.
Pour être au plus proche des besoins de la personne
autiste, il est donc important de rechercher et spécifier les
comorbidités. On peut identifier des comorbidités
développementales et psychiatriques (Toureille, 2019). Parmi les
affections développementales, on distingue la déficience
intellectuelle ou le Trouble du Développement Intellectuel (TDI),
introduit dans le DSM-5 (American Psychiatric Association, 2015). Le TDI
correspond à un déficit des capacités mentales qui
altère les compétences d'adaptation et d'autonomie. On peut aussi
observer des troubles du langage chez les personnes autistes, ainsi que divers
désordres moteurs (Toureille, 2019). Le Trouble Déficitaire de
l'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est souvent associé
au TSA. On retrouve dans les comorbidités psychiatriques des troubles
anxieux, la dépression ainsi que la schizophrénie.
Il est également fréquent qu'une
épilepsie soit associée à un TSA (Amiet et al., 2010).
Celle-ci est importante à repérer, car elle peut être une
cause de troubles du comportement. Les TSA sont parfois reliés à
des maladies génétiques tels que le syndrome de l'X fragile ou la
trisomie 21 (Toureille, 2019). Tous ces éléments vont entrer en
compte dans la prise en soins des personnes autistes.
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