1-2-3- Aliments piscicoles
Au plan national, deux structures industrielles (IVOGRAIN et
FACI) produisent et commercialisent des aliments destinés à
l'alimentation des poissons d'élevage (FAO, 2008, Brechbühl, 2009).
Le Centre de Recherche Océanologique (CRO) en produit également
dans sa station de Layo. En 2005, la production totale d'aliments de poissons
s'élevait à un peu plus de 1500 tonnes par an (FAO, 2008).
Cependant, compte tenu du prix élevé des aliments commerciaux
industriels, plusieurs pisciculteurs fabriquent eux-mêmes leur aliment
à partir de sous-produits agro-alimentaires achetés sur le
marché ou chez les provendiers (Brechbühl, 2009). La seule source
de protéines animales utilisée dans les aliments fabriqués
est la farine de poisson, qui provient principalement du traitement des
déchets de la conserverie de thons de la société REAL
(Recherche et Expansion de 1'Alimentation Animale) qui produit près de 6
000 tonnes/an de farine de poisson, utilisée en partie dans la
fabrication d'aliments piscicoles (FAO, 2008). Les aliments ainsi
fabriqués sont de qualité variable d'une ferme à l'autre
et ne subissent en général aucun contrôle de qualité
(Brechbühl, 2009). A l'instar de la plupart des fermes piscicoles de
l'Afrique Sub-Saharienne, les pisciculteurs ivoiriens utilisent les
sous-produits agro-alimentaires d'origine végetale de moindre coût
et à faible valeur nutritionnelle comme aliment pour nourrir les
poissons d'élevage (Layrol, 1996, Gabriel et al., 2007,
Crentsil et Ukpong, 2014). A ce effet, Acho (2014) rapporte un pourcentage de
71,09% d'utilisation de sous produits pour nourrir les poissons
d'élevage sur un effectif total de 301 pisciculteurs
enquêtés dans 16 régions de la Côte d'Ivoire en 2013.
Selon cet auteur, cette pratique entraine une faible croissance des poissons et
de longue durée de production de poissons marchands. Les cystes secs
d'Artémia salina sont importés annuellement pour
l'alimentation des larves de silure en écloseries (FAO, 2008).
1-2-4- Production piscicole
La production nationale ivoirienne, était très
faible au cours des années 1950 à 1983. Elle était
seulement de 21 tonnes en 1984. En 1990, grâces aux projets
appuyés par le PNUD, la FAO, la BAD, et d'autres partenaires techniques
et financiers, des opérateurs privés avaient mis en place des
élevages de poissons (Tilapia-Oreochromis niloticus) en cages
dans les lagunes et l'Etat appuyait un programme en faveur de la pisciculture
en milieu rural et même en milieu péri-urbain dans le Centre et le
Nord du pays. Il y a eu également un début de
développement vers la pisciculture commerciale intégrée
avec les écloseries et les fabriques d'aliments pour le poisson.
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Ce qui a entrainé une augmentation de la production
piscicole nationale à partir de 1990, elle a subi plusieurs fluctuations
et atteint 1200 tonnes en 2000. De 2000 à 2010, cette production a
été beaucoup influencée par la crise
socio-économique ivoirienne. En 2010, elle était de 1700 tonnes,
en 2012, elle était passé à 3720 tonnes soit le double de
la production enregistrée en 2010 (FAO, 2014a).
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