1-2-2- Espèces élevées en Côte
d'Ivoire
Plusieurs espèces de poissons ont fait et continuent de
faire l'objet d'un élevage extensif, semi-intensif ou intensif. Il
s'agit de tilapias Oreochromis niloticus introduit du Nil d'Egypte,
Oreochromis aureus d'Israël et d'Egypte, Sarotherodon
melanotheron du Sénégal, Heterotis niloticus du
Cameroun de Chrysichthys nigrodigitatus et des silures
(Heterobranchus longifilis, Clarias gariepinus) (Tableau I).
Parmi ces espèces, les tilapias et particulièrement O.
niloticus, restent les plus élevés en Côte d'Ivoire.
Des poissons d'ornement, généralement des cichlidae, sont
élevés à Grand-Bassam. Heterobranchus isopterus,
Lates niloticus, Labeo coubie et Distichodus rostratus
et la carpe herbivore chinoise Ctenopharyngodon idellus
continuent d'être étudiés par certaines structures de
recherche (CRO, CNRA, Universités) en vue de leur introduction en
pisciculture en Côte d'Ivoire (FAO, 2008).
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Tableau I : Principales espèces de poissons
utilisées en pisciculture en Côte d'Ivoire
Famille
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Caractéristique du genre
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Espèces
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Caractéristique et remarques diverses
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Cichlidae
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Oreochromis
(la femelle incube les oeufs dans la bouche)
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O. niloticus Linné,
1758 O. aureus (Linné, 1758)
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Présence de dimorphisme sexuelle (Trewavas, 1983).
Espèce adaptée à de larges variations des facteurs
écologiques (Fishelson et Yaron, 1983). Elles ont une
alimentation essentiellement phyto- planctonophage, en milieu naturel,
cependant consomment les algues bleues, du zooplancton ainsi que des
sédiments riches en bactéries et diatomées (Moriarty,
1973). Elles ont une croissance rapide en élevage cependant, la
croissance des mâles est plus rapide que celle des femelles (Pauly et
al., 1988).
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Sarotherodon (le mâle incube
les oeufs dans la bouche)
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melanotheron
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Chez cette espèce, la papille génitale des
mâles est petite et l'os pharyngien inférieur est plus long que
large (Trewavas, 1983). Elle présente une grande
tolérance à un large spectre de
conditionsS. environnementales (Auperin et Prunet,
1996). Son régime alimentaire est constitué de phytoplancton, de
zooplancton et de nombreux débris des larves de chironomidae et des
détritus (Koné et Teugels, 2003). Elle à une faible
croissance en milieu d'élevage cependant elle est beaucoup
appréciée des populations lagunaires.
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Ostéoglossidae
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Heterotis (le corps est
recouvert d'écailles grandes et fortes)
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H. niloticus (Cuvier, 1829)
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Heterotis a un corps comprimé, sa nageoire
caudale est petite et arrondie tandis que le bassin est en position abdominale
(Monentcham Monentcham, 2009). Cette espèce se satisfait des eaux
pauvres en oxygène grâce à sa double respiration,
branchiale et aérienne (Nguenga et Brummett, 2010). Quelques soit sa
taille, il peut consommer une variété de ressources alimentaires,
allant des invertébrés aquatiques aux petites graines, y compris
les macrophytes, les insectes aquatiques et les poissons (Mbega, 2004; Adite
et al., 2005). Elle présente une forte croissance, elle peut
atteindre 3 kg en 6 mois ( Oswald et al., 2003).
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Clariidae (Ensemble
de poissons appelés
silure)
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Heterobranchus (une nageoire
dorsale suivie d'une petite nageoire adipeuse)
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H. longifilis (Valenciennes,
1840)
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Il a un corps gris noir dépourvu d'écaille et
une face ventrale blanche (Legendre et Teugels, 1991). Cette espèce
qualifiée d'omnivore semble montrer une préférence
marquée pour les vertébrés et insectes aquatiques ou
terrestres et sont de tendance carnassière (Bard et al., 1976).
Elle est très peu exigeante et à une forte croissance en
élevage.
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Chrysichthys (caractérisé
par la présence de quatre paires de barbillons)
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C.
nigrodigitatus (Lacépède, 1803)
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Poisson benthique, euryhaline qui colonise les lagunes
saumâtres avec toutefois une préférence pour les eaux oligo
et mésohalines (Hem et al., 1994). L'alimentation de cette
espèce diffère considérablement
selon l'âge des individus (Cissé, 1995). Sa
croissance est très faible en élevage. elle est appelée
poissoncouramment ministre et beaucoup apprécié par la
population.
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Clarias
(présence de longues nageoires dorsale et
anale)
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C. gariepinus (Burchell, 1822)
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Il vit dans les eaux calmes (rivières, marais, lacs,
etc.) (Richir, 2004). Cette espèce se nourrit de zooplancton,
d'insectes, d'organismes benthiques ainsi que d'autres proies animales
aquatiques dont le poisson (Micha, 1973). C'est une espèce très
élevée et largement diffusée en pisciculture africaine.
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