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L’humanitaire entre urgence et permanence. Les activités de médecins transfrontière et de Caritas en Afrique Subsaharienne.


par Yannick Stéphane MANGA AWOA
Institut des relations internationales du Cameroun -  Master en relations Internationales 2015
  

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1. LA FORMULATION DES RESOLUTIONS

Le droit international public est comme un logiciel qui a plusieurs programmes. Ces programmes sont symbolisés par ce que les juristes appellent les sources formelles du droit. On distingue deux sources principales le traité et la coutume internationale, le droit international est déterminé par d'autres sources notamment la jurisprudence, les principes généraux de droit, la doctrine des juristes les plus qualifiés et les actes unilatéraux des organisations internationales. Sont considérés ici, les actes unilatéraux des organisations internationales. De quoi s'agit ? Il faut dire qu'il s'agit des prescriptions juridiques prises

135 F. Bouchet-Saulnier, Dictionnaire pratique du droit humanitaire, Éditions La Découverte, Paris, 2006. p.1.

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par les organisations intergouvernementales dans le cadre de leur fonctionnement interne et dans le cadre de leur déploiement externe selon la technique de votation retenue.

Le mot « résolution » est le terme générique qui désigne l'ensemble des actes des organisations internationales intergouvernementales, que la doctrine appelle aussi « actes institutionnels internationaux » ou encore « actes unilatéraux d'organisations internationales ». Dans le cadre de cette étude, le droit réglemente l'action humanitaire dans les situations d'urgence qui se présentent. Dans le principe, « toute prescription juridique est caractérisée par un commandement et une sanction. C`est une règle de conduite imposée dans les relations sociales pour ordonner la société. Elle consiste à prescrire ou à interdire certains comportements en créant certains comportements et en légitimant certains attitudes »136. Il faut dire pour autant que qu'une résolution légitime ou autorise l'action humanitaire, elle n'a pas toujours une portée erga omnes. Certaines résolution ont une valeur déclaratoire, programmatrice sans que cela ait un impact dans l'ordonnancement juridique international. En doctrine, les résolutions de l'Assemblée Générale des Nations-Unies ont une portée juridique assez faible contrairement aux résolutions du Conseil de sécurité prises dans le cadre des chapitres VI et VII de la Charte.

L'action humanitaire urgente ne peut se faire si une résolution ne l'autorise. C'est une formalité mais c'est une formalité substantielle. Même si l'aide humanitaire est bien précisée, il faut dire qu'elle ne devrait pas se faire sans le consentement du pays qui bénéficie de l'aide. En cas d'absence du consentement de ce dernier, on peut qualifier la situation, d'ingérence humanitaire ou de responsabilité de protéger. Certains auteurs notamment le Professeur Mario Bettati et le ministre Bernard Kouchner sont les défenseurs de la thèse de l'inapplicabilité du principe de non-ingérence137 aux activités des organisations humanitaires. Pour eux, le droit international n'interdit pas aux membres des organisations internationales de pénétrer sur le territoire d'un Etat sans son consentement. Deux exemples de résolutions dans le contexte de l'Afrique subsaharienne abreuvent cette étape des débats.

136 J-L , Bergel , Théorie générale du droit , Dalloz, 1989, p.41.

137 ( M) Bettati et ( B) Kouchner, Le devoir d`ingérence, Paris, Denoël, 1987.

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Avant de ressortir les deux cas de résolutions, il est à souligner l'existence des résolutions des Nations-Unies pouvant être qualifiées de résolutions générales en matière humanitaire. Générales par ce qu'elles balisent le cadre juridique de l'action humanitaire au-delà des résolutions particulières relatives à une situation donnée. On peut illustrer cela avec deux résolutions de l'Assemblée Générale des Nations-Unies. La plus ancienne d'entre elles, c'est la résolution 45/100 du 14 décembre 1990 qui porte sur l'établissement des couloirs humanitaires. Une telle résolution est fondamentale dans la concrétisation de l'acheminement de l'aide humanitaire. Le droit favorise ainsi, la permissivité de l'action humanitaire dans un cas d'urgence. L'autre résolution est la résolution 43 /131 du 8 décembre 1988 qui encadre le domaine des catastrophes

naturelles et d'autres situations d'urgence. Elles serviront dans les prochains
développements.

Pour l'Opération des Nations Unies en Somalie en 1992, le Conseil de Sécurité a encadré et défini les activités humanitaires. C'est dans sa Résolution 794/1992 du 3 décembre 1992 que l'autorité en charge du maintien de la paix dans le monde va faire constater à l'humanité l'ampleur de la crise somalienne. Dans son préambule, on lit : « Estimant que l`ampleur de la tragédie humaine causée par le conflit en Somalie qui est encore exacerbée par les obstacles opposés à l`acheminement de l`aide constitue une menace à la paix et à la sécurité internationales ». Cette résolution propose des solutions pour favoriser la conduite des opérations humanitaires en interpellant tous les acteurs de la chaine humanitaire. Des mesures urgentes ont été proposées à l'instar la sécurité du personnel des Nations-Unies et des autres groupes de personnes qui favorisent l'acheminement de l'aide, la facilitation de l'acheminement de l'aide humanitaire...

Au Rwanda, avait été adoptée la Résolution 812 /1993 du 12 mars 1993 du Conseil de Sécurité qui demandait au Secrétaire Général des Nations Unies d'étudier avec l'appui de l'OUA la possibilité de créer une force africaine chargée de la protection et de l'assistance humanitaire des populations. Il faut dire que les résolutions dans le domaine humanitaire ne sont pas l'apanage des organes principaux des Nations Unies. Les institutions spécialisées comme l'OMS ont une compétence reconnue en la matière. Envisager l'hypothèse de l'humanitaire sans le droit est impossible. La place du droit dans l'avènement de l'action humanitaire est confortée dans l'idée du mandat humanitaire.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams