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Cadre institutionnel, aide publique au développement et développement socioéconomique et politique en Haïti de 2000 à  2011.


par Smith Paul
Université d'état d'Haïti - Licence en Administration Publique  2019
  

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4.2.2 Gestion d'ordre externe : les bailleurs de fonds

Traditionnellement, la majorité des fonds décaissés en tant qu'aide au développement a été canalisée à travers des projets de développement qui se sont caractérisés par des budgets, des objectifs et des calendriers spécifiques en dehors des systèmes de gestion du pays bénéficiaire (CREFAS, 2013). Ce qui explique bien des fois pourquoi de fortes sommes sont dépensées sans pourtant atteindre un objectif de développement pour les bénéficiaires. C'est pour répondre à cette problématique qu'un grand nombre d'États et d'agences multilatérales se sont entendus sur le besoin d'une meilleure harmonisation des interventions afin que l'aide au développement puisse générer des résultats positifs et sur le long terme. Dans la Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide en 2005, les pays donneurs se sont donc engagés à simplifier leurs procédures et à utiliser des dispositifs communs, notamment en fournissant 66% de leur aide à travers des programmes jusqu'en 2010.

La déclaration de Paris le cadre de référence en ce qui concerne la gestion de l'aide tant de la part des bailleurs que des bénéficiaires. Ces principes sont :

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Tableau 12 : Les grands principes adoptés lors de la conférence de Paris sur l'efficacité de l'aide au développement (2005)

Principes Titre

Principe 1 Prendre le contexte comme point de départ

Principe 2 Ne pas nuire

Principe 3 Faire du renforcement de l'État l'objectif fondamental

Principe 4 Accorder la priorité à la prévention

Principe 5 Reconnaître qu'il existe des liens entre les objectifs politiques, sécuritaires

et de développement

Principe 6 Promouvoir la non-discrimination comme fondement de sociétés stables et
sans exclus

Principe 7 S'aligner sur les priorités locales d'une manière différente selon le contexte

Principe 8 S'accorder sur des mécanismes concrets de coordination de l'action des

acteurs internationaux

Principe 9 Agir vite ... mais rester engagé assez longtemps pour avoir des chances de
réussite

Principe 10 Éviter de créer des poches d'exclusion

Source : voir DAC OCDE, Aide aux Etats Fragiles : Focus sur Haïti (Paris, 2009)

Alors que beaucoup d'organismes continuent à privilégier des procédures plus rapides, la construction d'institutions solides ainsi que de programmes durables et indépendants de l'aide semble souvent être remise au second plan (CREFAS, 2013). Ainsi, au lieu de créer un climat de bonne gouvernance, fortifiant le cadre institutionnel du pays, les bailleurs de fonds ont transgressé les principes de l'accord de Paris surtout en ce qui concerne le principe 3 (Faire du renforcement de l'État l'objectif fondamental) et le principe 7 : l'alignement, et ils plutôt agi en lieu et place des autorités haïtiennes, transgressant ainsi les principes de la souveraineté politique du pays. L'exemple de la CIRH illustre bien cet état de fait : tous les postes décisionnels ont été assurés par la communauté internationale, même le président de la République n'est pas au courant de certaines décisions. Contextuellement, la CIRH, comme l'a écrit R. Seitenfus (2015), a été créée pour remplacer définitivement un Etat inexistant avec pour

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fonction principale de veiller à une administration transparente, efficace et cohérente des ressources envoyées par la communauté internationale dans un Etat haïtien fraichement ravagé par un tremblement de terre a causé la perte de 120 % du PIB. Au lieu d'utiliser l'aide pour la reconstruction et le développement du pays, la CIRH avait plutôt utilisée l'aide à sa guise, selon sa volonté. L'aide n'était donc pas alignée sur les priorités nationales.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote