4.1.2 Responsabilités et Mécanismes dans la
coordination de l'APD
Dans la première section, nous avons mis l'accent sur
les compétences du MPCE dans le processus de l'APD. Nous avons vu qu'il
est, par le biais de la DCE, l'acteur clé de l'aide. Et en tant que tel,
il est responsable de piloter l'aide publique.
Decastro et al. (Sd) pense qu'« avant 2004 on ne semblait
pas trop accorder de l'importance au MPCE » mais depuis, la situation a un
peu changé. Les données sur l'APD disponibles nous ont
confirmé une telle opinion puisque l'aide publique a
évolué de plus de 70% entre 2004 à 2005 (voir tableau 11,
page 75). D'autres en plus, pas mal d'acteurs multilatéraux et
bilatéraux ont pris part à ce mouvement d'aide publique. Cette
multiplicité d'acteurs techniques et financiers ont fait bouleverser
l'environnement de coordination de l'aide. Dans une telle situation, le MPCE se
trouve dans l'obligation de mettre à sa disposition de nouveaux outils
pour assurer l'efficience et l'efficacité de l'aide dans l'idée
de la déclaration de Paris (2005). Ainsi de 2004 à nos jours le
pays a vu la naissance et l'émergence de divers types de
mécanismes dont la composition variait certainement mais très peu
(Decastro et al., sd). A titre d'exemples on peut citer : le CCI, le CCCS, et
la CIRH qui seront brièvement vu ci-dessous.
a. Le CCI (avril 2004- septembre 2006)
A la suite du renversement du président Jean Bertrand
Aristide, le gouvernement provisoire qui lui a succédé durant la
période 2004-2006 est entré en partenariat avec la
communauté internationale pour l'élaboration du Cadre de
coopération intérimaire qui a permis de
73
mobiliser environ 250 experts nationaux et internationaux
repartis en 10 groupes thématiques72.
b. Le CCCS (2007-2009)
Selon les modalités de fonctionnements décrits
dans un document du MPCE, le Comité Conjoint de Coordination
Stratégique est un mécanisme mis sur pied par le
gouvernement haïtien en partenariat avec les Etats et organismes de la
communauté internationale. Il devait remplacer le CCI à
l'expiration. Ce comité devait présenter trois niveaux de
coordination :
Ø Coordination sectorielle pour
faciliter la cohérence au niveau des secteurs ;
Ø Coordination géographique
pour favoriser la coordination sur le terrain des
collectivités territoriales ;
Ø Coordination stratégique
qui selon le document doit assurer la jonction entre
l'impératif du développement global et la mise à
disposition des ressources.
c. La CIRH (Avril 2010 à 2011)
Selon l'Arrêté présidentiel du 21 avril
2010, la Commission Intérimaire pour la Reconstruction
d'Haïti (CIRH) est une entité juridique
séparée conformément aux lois de la République
d'Haïti, ayant une vocation particulière et
considérée sui generis. Elle a pour mission d'assurer la
coordination des initiatives de reconstruction, le déploiement efficace
des ressources afin de maximiser les appuis fournis par les bailleurs de fonds
internationaux, tout en faisant la promotion de mécanisme de
transparence et de reddition de compte.
|