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Cadre institutionnel, aide publique au développement et développement socioéconomique et politique en Haïti de 2000 à  2011.


par Smith Paul
Université d'état d'Haïti - Licence en Administration Publique  2019
  

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2.5 Gouvernance et corruption dans les PED

La littérature concernant l'inefficacité de l'aide publique octroyée au PED pour favoriser le développement et les conduire sur la voie du développement ne manque pas (Catherine Korachais32, 2010 ; Miriam Cue Rio33, 2013 ; Eckhard Deutscher et Sara Fyson34, 2008 ; Marc-Antoine Perrouse de Montclos35, 2005 ; Gérard Azoulay36, 2011). Le débat sur cette inefficacité de l'aide remonte au monde de gestion et de gouvernance pratiquée par ces pays (Gérard Azoulay, 2011 ; Eckhard Deutscher et Sara Fyson, 2008). Malgré la constante augmentation des fonds alloues dans les pays au développement, la situation de précarité, de pauvreté, et de croissance économique sont restées presqu'inchangées, surtout dans les pays les plus aides. A ce propos G. Azoulay37 écrit : « Les préoccupations quant à l'efficacité de l'aide en matière de croissance et de réduction de la pauvreté se sont accrues du fait de son échec dans les pays les

32 Catherine Korachais. Contribution de l'aide publique au développement à l'amélioration de la santé dans les pays en développement. Sciences de l'Homme et Société. Université d'Auvergne - Clermont- Ferrand I, 2010, 257p.

33 Miriam Cue Rio. UNE APPROCHE DE L'AIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT PAR LE BIAIS DE SES OBJECTIFS CHIFFRÉS : examen de la définition des objectifs comme facteur explicatif de leur non réalisation. Economies et finances. Université de Versailles-Saint Quentin en Yvelines, 2013, 386p.

34 Eckhard Deutscher et Sara Fyson, » Améliorer l'efficacité de l'aide », septembre 2008, 5p.

35 Marc-Antoine Perousse de Montclos, « la face cachée de l'aide internationale » in Politique internationale, no 107, Printemps 2005, 10p.

36 Gérard Azoulay, « Les nouvelles formes de l'aide publique au développement et l'éventuel "retour de l'État" dans les pays d'Afrique subsaharienne », Mondes en développement 2011/1 (n°153), p. 57-70.

37 Gérard Azoulay, « Les nouvelles formes de l'aide publique au développement et l'éventuel "retour de l'État" dans les pays d'Afrique subsaharienne », Mondes en développement 2011/1 (n°153), p. 59.

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plus aidés, particulièrement ceux d'Afrique subsaharienne. » Pour Certains auteurs, épousant notamment l'approche classique et officielle de l'inefficacité de l'aide après examen des principes directeurs des IFI et des principaux bailleurs de fonds, l'inefficacité de l' aide est due à un déficit de gouvernance, selon l'idée émise dans la déclaration de Doha en décembre 2008 : « f...] la prise en main et la maîtrise des stratégies de développement par les pays et la bonne gouvernance sont des facteurs importants pour la mobilisation efficace des ressources financières nationales et pour la promotion d'une croissance économique soutenue et d'un développement durable38». Voilà pourquoi dans cette partie nous allons traiter la question de gouvernance dans le monde en développement et nous mettrons emphase principalement sur la corruption. Car il serait incomplet d'étudier les impacts de non développement de l'aide à générer le développement socioéconomique et politique des pays aidés tout ignorant leur situation de gouvernance, étant pour les bailleurs de fonds, la condition première.

2.5.1 Un Etat de droit fragile

L'état de droit trouve ses racines historiques dans la pensée libérale qui répondait au pouvoir absolu détenu par le roi ; depuis lors, il a été appliqué de maintes manières, dans les systèmes juridiques ainsi que dans les contextes économiques et politiques les plus divers (DDC, 2008). Depuis les années 90, avec la vulgarisation du concept de bonne gouvernance, le concept Etat de droit fait l'objet d'une très vaste littérature. Pourtant, aucune définition lui est attribuée qui soit internationalement acceptée. De leur coté, les Nations Unies ont tenté de le définir ainsi :

« Il désigne un principe de gouvernance en vertu duquel l'ensemble des individus, des institutions et des entités publiques et privées, y compris l'Etat lui-même, ont répondu a l'observation de lois promulguées publiquement, appliquées de façon identique pour tous et administrés de manière indépendante, et compatibles avec les règles et normes internationales en matière de droits de l'homme. Il implique, d'autre part, des mesures propres à assurer le respect des principes de la primauté du droit, de l'égalité devant la loi, de la responsabilité au regard de la loi, de l'équité dans l'application de la loi, de la séparation des pouvoirs, de la participation à la prise de décisions, de la sécurité juridique, du refus de l'arbitraire et de la transparence des procédures et des processus législatifs39. »

38 Déclaration de Doha : Conférence internationale de suivi sur le financement du développement, chargée d'examiner la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey, Doha (Qatar) 29 novembre-2 décembre 2008.

39 Rapport du Secrétaire général sur l'état de droit et la justice transitionnelle dans les sociétés en proie à un conflit ou sortant d'un conflit (S/2004/616), par. 6, cité et reproduit par Nations Unies, Indicateurs de l'Etat de droit des Nations Unies, Juin 2012, New York, p. vii.

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Cette définition de l'Etat de droit par les NU contient un ensemble d'indicateurs considérés pour parler d'état de droit. Et à partir de cette définition, nous pouvons donc conclure qu'un Etat de droit est un Etat qui respect les lois et qui les fait respecter. Ce qui fait que l'Etat de droit est un des indicateurs clés de la Bonne gouvernance (DDC, 2008, p.5), qui met emphase tant sur les acteurs que les institutions qui tous les Etats du monde sont censés adoptés afin d'enrôler dans le plein du processus démocratique. Pourtant, dans les pays de l'Afrique de l'ouest, comme l'a fait remarquer Losseni Cisse (2009, p34), les questions liées aux droits de l'homme qui constituent une composante essentielle de l'Etat de droit, sont souvent bafouées. Dans plusieurs pays en développement (tel Afghanistan, Irak etc) on parle désormais d'Etat fragile, Etat en faillite ou même d'Entité chaotique ingouvernable. Pour l'ODCE, « un Etat est fragile lorsque son gouvernement et ses structures étatiques n'ont pas la capacité ou dans un certains cas la volonté politique d'assurer la sureté et la sécurité du public, la bonne gouvernance et la réduction de la pauvreté de ses citoyens40. » Ces Etats se trouvent géographiquement en lieu et place des Etats en développement : Afrique, Asie [Moyen-Orient], Amérique Latine et Haïti.

Dans un article paru en avril 1999 dans Le monde diplomatique41, il est écrit : « dans beaucoup de pays pauvres, [le monde en développement], le nombre de territoire gagnés par la violence ne cesse d'augmenter. En Afrique, en Amérique Latine, en Asie, des conflits s'éternisent... l'Etat s'effondre partout, abandonnant les populations à l'hyperviolence. Ainsi prolifèrent les entités chaotiques ingouvernables. »

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore