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Le consentement du délinquant en droit béninois de la procédure pénale


par Moyaro Abass Wassy OLAGBADA
Université d'Abomey-Calavi - Master en Droit Privé Fondamental 2018
  

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B) Le renforcement des garanties du consentement du délinquant

Les procédures alternatives à la poursuite pénale, en dehors de l'apparence bienfaisante qu'elles reflètent n'en sont pas pour autant bénéfiques au délinquant. Ceci en raison de la fragilité du consentement du délinquant, dépourvu de toute garantie d'équité et d'intégrité. En effet, l'intégrité du consentement du délinquant est la résultante de nombres de garanties au rang desquelles se logent l'octroi d'un délai de réflexion (1) et l'assistance d'un avocat (2).

1- Le délai de réflexion pour consentir

Aux fins d'une efficacité incontestable de l'appareil judiciaire, les personnes poursuivies doivent bénéficier d'un temps de réflexion pour mieux mesurer la portée de leurs engagements. En effet, une fois connus, l'existence et le contenu de l'offre de transaction ou de médiation, son destinataire doit être en

262 Ce pouvoir est attribué à cette autorité en vertu de la loi française n°2006-436 du 14 avril 2006. Il s'exerce à l'encontre des auteurs des infractions commises à l'intérieur des parcs nationaux.

263 Le Défenseur des droits est « une autorité constitutionnelle indépendante chargée de veiller au respect des droits et libertés par les administrations de l'Etat, les collectivités territoriales, les établissements publics ainsi que par tout organisme investi d'une mission de service public, ou à l'égard duquel la loi organique lui a attribué des compétences », Art. 77. 1 de la constitution française de la Ve république.

264 DESPORTES (F.) & LAZERGES-COUSQUER (L.), op. cit. p. 713.

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mesure de pouvoir l'accepter après l'avoir, au besoin, examinée. Ce qui suppose donc qu'un certain délai lui soit laissé pour faire connaitre sa décision.

C'est alors que sensible à ces considérations pratiques, le droit positif français s'est empressé d'admettre que l'offre doit être maintenue pendant un certain temps et fait de cette obligation le principe. Issu, notamment, de la pratique civiliste, ce mécanisme destiné à protéger les intérêts de celui qui consent, se retrouve au sein de la matière pénale. Il s'agit de l'instauration d'un délai de réflexion de dix jours pour l'auteur des faits, lorsque le procureur lui propose une procédure de composition pénale265 ou de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité266.

Il parait de ce fait nécessaire que le législateur réaménage le régime des alternatives aux fins de protection du consentement du délinquant.

2- L'assistance d'un avocat au consentement

La protection du consentement passe nécessairement par la reconnaissance du droit à l'assistance d'un avocat. Expressément consacré au livre préliminaire du Code de procédure pénale267, le droit d'être assisté par un conseil tout au long de la procédure est un droit naturel dont toute personne doit pouvoir bénéficier, qu'elle soit physique ou morale268. Garantie essentielle des droits de la défense, le lien entre avocat et respect des droits fondamentaux n'apparait pas aussi solide lorsqu'il s'agit des procédures négociées. En témoigne l'absence d'exigence de la présence d'un avocat lors des procédures alternatives telles qu'organisées par les législations béninoises.

265 Art. R. 15-33-39 CPPF. : « La personne à qui est proposée une composition pénale peut demander à disposer d'un délai de dix jours avant de faire connaitre sa décision (...) ».

266Art. 495-8 al. 5 CPPF : « (...) Elle (la personne) est avisée par le procureur de la République qu'elle peut demander à disposer d'un délai de dix jours avant de faire connaitre si elle accepte ou si elle refuse la ou les peines proposées ».

267 VI alinéa 2 du livre préliminaire du CBPP.

268 Com., 4 Nov. 1987, JCP G. 1988, II, n° 21087, note. L. CADIET.

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Toutefois, ce déficit consacré au Bénin, semble restauré en France où la présence de l'avocat apparait nécessaire en matière de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. En effet, la présence de l'avocat est requise à toutes les étapes de la procédure, sans que le délinquant ne puisse y renoncer269.

Il est donc vivement interpellé, la plume du législateur aux fins que soient restaurées des garanties, dans l'intérêt d'une justice pénale consensuelle plus crédible et plus respectueuse des droits humains.

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