B) La satisfaction morale de la victime
Ce type de réparation est directement lié
à la rencontre de la victime avec le mis en cause. C'est donc
principalement au stade des poursuites pénales, dans le cadre de la
médiation pénale que l'on retrouve la vocation psychologique du
consentement. Elle lui permet de l'identifier comme une personne avec sa
sensibilité, sa vulnérabilité, ses limites et
d'éviter ainsi de déraper dans une situation angoissante relative
au fantasme lié à l'auteur218. Ainsi, au cours de
209 Crim. 10 déc. 1984, Bull. Crim., n°
392 (l'action doit être intentée au plus tard, trois ans
après le dernier acte interruptif de la prescription de l'action
publique).
210 Art. 132-45 5° CPPF.
211 Art. 132-60 CPPF.
212 Art. 132-59 CPPF.
213 Art. 728-1 al. 2 CPPF.
214 Art. D 138 et D. 536 5° CPPF.
215 Art. 729 al. 1 CPPF.
216 Art. 723 et D. 121-1 CPPF.
217 Le placement sous surveillance électronique dans le
cadre de l'exécution de la sanction (Art. 723-7 CPPF) et la grâce
conditionnelle (Art. 133-8 CPPF).
218 CARIO (R) (Dir), op. cit, 118.
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l'entretien de médiation, il se peut que la victime ne
manifeste aucune prétention indemnitaire et aspire simplement, par cette
rencontre, à des excuses ou à la compréhension du geste du
délinquant et à son engagement de ne pas le
réitérer. Ce faisant, lorsque la victime dans une affaire
n'envisageait qu'une réparation financière, très vite,
elle manifeste une autre demande face à l'attitude responsable et les
regrets sincères de l'auteur.
La médiation développe alors un mode original de
résolution du conflit pénal et enrichit les potentialités
de la justice pénale. Quant à la victime, elle possède par
ce biais un moyen de réparer le trouble psychologique et
émotionnel causé par l'infraction. Elle peut exposer à
l'auteur des faits son opinion sur ce comportement, exprimer les
répercussions personnelles de l'infraction et éventuellement
obtenir les regrets de l'auteur. Il s'agit principalement comme le soulignent
les praticiens de la médiation d'une « dédramatisation
de la situation vécue et d'un apaisement social
»219.
Le consentement du délinquant, incitateur des
procédures alternatives tant à la poursuite qu'à
l'emprisonnement suscite outre la gestion qualitative, la gestion quantitative
des conflits pénaux.
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