B. La problématique de l'étude
En ce qui concerne le travail scientifique, il est
demandé qu'avant d'entrer dans le vif du sujet, de définir le mot
« Problématique » en vue d'éviter toutes les
difficultés qui pourraient apparaitre dans ce travail.
Ainsi pour le Petit Robert, la problématique constitue
un ensemble des questions que se pose le chercheur dans un domaine bien
précis de la science36.
Selon ALTHUSSER « La problématique est la
définition du champ des connaissances théoriques dans lequel on
pose le problème du bien exact, de sa position et des concepts requis
pour les poser »37. Pour Gilbert NKOLOMONI, la
problématique est l'ensemble des préoccupations, des
problèmes ou d'interrogations majeurs que se pose un chercheur à
propos d'une recherche scientifique donnée et bien
précise38
35 KHALIL (H), Le contrôle fiscal des
sociétés au Maroc, aspects juridiques et pratiques,
Mémoire de Master Droit des affaires M.2, 2004-2005, 106p. p. 39.
36 Petit Robert, Dictionnaire de la langue
française, Nouvelle édition, revue corriger et mis à
jours, Paris, 1987.
37 ALTHUSSER, Ed Max peoro, Paris, 1975, p. 102.
38 NKOLOMONI (G), Notes de cours d'IRS,
(inédit), G1eco, U.O.M 2009-2010. 59p. p. 26.
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« Il y a pas de bonne thèse sans bonne
problématique »39. Cette
réflexion de Michel BEAUD consacre l'importance indéniable de la
problématique dans un travail de recherche. Elle est dès lors un
« ensemble construit »40, mieux
pour des besoins de précision et de concision, une «
question fondamentale autour de laquelle se construit la recherche
»41. Par la réforme fiscale introduite par
la loi de finances de l'exercice 2012, le législateur a voulu ainsi
mettre l'accent sur le caractère essentiel de l'obligation
déclarative que supportent les contribuables entrant dans le champ
d'application de cette loi.
Toutefois, force est de constater que, le développement
de l'obligation déclarative dans le système déclaratif est
tel qu'il ne se limite plus aux seuls contribuables concernés dont la
survenance du « fait générateur de l'impôt
»,42 déclenche l'application à ces
contribuables des dispositions de la loi.
Au Cameroun le régime du réel et le
régime simplifié sont les plus productifs en terme
d'impôts, et sont du reste efficaces pour contrer le risque fiscal
inhérent au système déclaratif notamment celui de «
résistance à
l'impôt43», ou de la fraude fiscale.
En revanche, le régime du réel et celui du
simplifié contribuent à l'accroissement des recettes fiscales par
une identification des secteurs d'activités à haut rendement
fiscal d'une part, et au reclassement de la population fiscale en fonction de
la taille dans les unités de gestion de la Direction
Générale des Impôts, d'autre part.
Face à cette implacable réalité
camerounaise, une question fondamentale se pose :
En quoi le régime réel est-il
différent du régime simplifié ? Autrement dit
qu'est ce qui permet de distinguer ces deux régimes?
Cette question fondamentale permet non seulement de passer en
revue le « faisceau de règles44 » qui
organise les régimes d'imposition au Cameroun, mais aussi fait surgir
d'autres questions spécifiques :
- quels peuvent être les critères de comparaison de
ces régimes d'imposition ?
- Ces critères sont-ils efficaces pour une comparaison
?
- Comment la loi fiscale encadre- t- elle ces critères de
comparaison?
- Quel est l'impact d'une telle comparaison sur le plan fiscal,
social et économique ?
39 BEAUD (M.), L'art de la thèse, Paris, La
Découverte, 1997, p. 32.
40 BEAUD (M.), op. Cit. ibid.
41 ONDOA (M.), Le droit de la responsabilité
publique dans les Etats en développement : contribution en droit public
Université de Yaoundé II Soa, 1997, p.70.
42 C'est une règle du fond qui touche
à l'assiette de l'impôt et qui enclenche les opérations
fiscales à l'encontre du contribuable.
43 Le concept est emprunté au Professeur C.
ROBBEZ-MASSON, op. Cit, p. 50.
44 DUPUIS (G), Recherche sur le régime
juridique de l'acte administratif unilatéral, cours de doctorat, II, p.
52, cité par NLEP (R-G), op, cit, p. 310.
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Les réponses proposées dans ce travail pour ces
questions spécifiques permettent d'identifier et d'analyser les
critères de comparaison utilisés pour chaque régime
d'imposition ; d'apprécier la pertinence et l'utilité de chaque
critère de distinction pour une comparaison saine et fiable ; et de
cerner les différentes dispositions juridiques propres à chaque
critère de comparaison.
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