B. Les avantages et les inconvénients de la
comptabilité des engagements
Incontestablement, la comptabilité d'engagement permet
de recenser avec une précision importante, les droits (créances)
et obligations (dettes) d'une entité en temps réel
(c'est-à-dire à tout moment à condition que la
comptabilité soit à jour) et à la clôture de
l'exercice. Une comptabilité d'engagement donne une image beaucoup plus
fidèle de l'activité et du patrimoine de l'entité. Elle
permet d'assurer un suivi plus performant des dettes et des créances,
notamment grâce au lettrage des comptes de tiers qui permet d'identifier
les mouvements en instance de dénouement. Enfin, la comptabilité
d'engagement assure le rattachement des charges et des produits à
l'exercice comptable concerné (c'est le fameux principe du « cut
off ». Cette caractéristique génère la
comptabilisation de provisions, charges à payer, produits à
recevoir, factures à établir, etc.
La comptabilité d'engagement est un mode
d'enregistrement plus contraignant que la comptabilité de
trésorerie puisqu'elle multiplie le nombre d'écritures, elle
accentue donc le temps passé à la saisie comptable. De plus, elle
impose l'établissement à la clôture de l'exercice,
l'établissement de la situation comptable intermédiaire, d'un
état de rapprochement bancaire.
Sous-section 2. La comptabilité de caisse
appliquée au régime simplifié
La comptabilité de caisse repose sur le principe de
l'enregistrement en comptabilité de l'ensemble des encaissements et des
décaissements. Ce mode de comptabilité est donc relativement
simple mais, ne peut pas être utilisé par toutes les
entités.
Par contre, toutes les entités ne sont pas
autorisés à utiliser la comptabilité de caisse ainsi, sont
passibles à la tenue d'une comptabilité de caisse les
contribuables relevant du régime simplifié et ayant
réalisé un chiffre d'affaires inférieur ou égal
à 30 millions, il en est de même des contribuables soumis au
régime de l'impôt libératoire. Les contribuables du
régime réel ne sont pas autorisés à tenir ce
système de comptabilité quelle que soit la nature de leur
activité, la forme juridique, le statut juridique et le chiffre
d'affaires réalisé. L'appartenance au régime réel
emporte obligation de tenir une comptabilité selon le système de
comptabilité d'engagement.
La comptabilité de caisse permet d'enregistrer la
comptabilité en se basant sur les flux de trésorerie. Ainsi, les
ventes seront comptabilisées à chaque règlement d'un
client et les achats
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à chaque règlement d'un fournisseur. En
principe, les flux sont enregistrés dans les journaux comptables en
suivant le relevé bancaire et éventuellement le livre de
caisse.
La comptabilité de trésorerie repose sur un
fonctionnement très simple : il convient uniquement d'enregistrement en
cours d'année les encaissements et décaissements en suivant son
relevé bancaire et éventuellement son livre de caisse. Le volume
d'écritures à traiter est ainsi réduit et permet de gagner
en temps. Cette solution permet généralement d'alléger les
honoraires de l'expert-comptable.
Par ailleurs ce système de comptabilité n'est
pas efficace, puisque l'entreprise maitrise moins bien le suivi des
fournisseurs à payer et le suivi des règlements clients car vous
ne disposez pas par exemple du grand livre des tiers non lettrés, qui
permet d'identifier ces éléments très facilement. Cela
peut être problématique pour les entités qui ont une
activité déjà importante se traduisant par beaucoup de
facturation et de comptes clients ou fournisseurs différents. De plus,
si des points intermédiaires sont effectués en cours
d'année, les chiffres de la période ne seront pas
forcément très pertinents car ils se basent sur la
trésorerie.
Exemple : vous venez de réaliser une vente importante
à un client qui ne vous a pas payé, mais les achats liés
à cette vente ont déjà été payés au
fournisseur. Avec la comptabilité de trésorerie, vous avez
à cette date uniquement la trace de l'achat dans le compte.
La comptabilité de trésorerie présente
aussi une limite au niveau fiscal : les entités qui sont en TVA
calculée d'après les débits, donc très souvent
à la date de facture, ne pourront pas se baser sur la
comptabilité, qui est faite sur les encaissements et
décaissements, pour procéder à leur déclaration.
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