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Etude comparative du regime simplifie et du regime reel en matiere fiscale au Cameroun

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par Silas HOPTA HOPTA
Université de Douala - Master II Fiscalité appliquée 2014
  

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Conclusion du Troisième chapitre

Le système fiscal camerounais a connu depuis la loi da finances de l'exercice 2012, plusieurs grandes réformes fondamentales, ces réformes se rapportent d'une part à la refonte des régimes d'imposition marquée par la suppression du régime de base et la consécration du chiffre d'affaires comme critère dominant à l'éligibilité d'un régime d'imposition. En tout état de cause, en dépit de ces forces, les obligations fiscales des contribuables du régime simplifié et du régime du réel, bien que constituant un critère objectif de comparaison desdits régimes, souffrent d'un rapprochement entre objectifs de transparence visés et d'équité fiscale ajoutons à cela l'ampleur de la fraude fiscale. Dans ce chapitre, il était question de mettre en exergue les critères de comparaison du régime simplifié d'imposition et du régime réel pour ce qui est des obligations de déclaration et de paiement.

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CHAPITRE IV. LES OBLIGATION COMPTABLES.

La comptabilité est un élément essentiel du système d'information des entités188. L'histoire de la comptabilité, l'évolution de sa technique, et ses objectifs sont liés au développement du commerce et de l'industrie. Dès que les hommes ont échangé des biens, ils ont cherché à conserver des traces de leurs transactions et de leurs résultats. Les archéologues ont trouvé dans les civilisations égyptiennes et romaines, des formes d'enregistrement comptable, une comptabilité simple s'est formée enregistrant uniquement les dépenses et les recettes et fournissant le solde possédé en monnaie.189L'utilisation de la monnaie après la phase de l'économie de troc, a été importante pour le développement de la comptabilité.

Après le Moyen Age, l'apparition de la notion « capital productif », selon laquelle le commerce doit permettre de créer un capital complémentaire qui peut être réemployé, ainsi que l'apparition des premières banques et le développement du crédit ont fourni les bases nécessaires à l'élaboration d'un système comptable. La nécessité de tenir « des comptes de personnes » (les créances et les dettes des correspondants) est apparue la première, et ensuite, on a pensé à tenir un compte pour l'ensemble des biens possédés et enfin un compte retraçant les gains et les pertes monétaires. Cet ensemble de comptes a conduit à l'élaboration du système dit de « la partie double ».

Les historiens estiment que la comptabilité à partie double est apparue vers 1340 à Gênes (Italie), mais elle ne s'est développée qu'à partir du 14ème siècle en Italie du nord et ce n'est qu'en 1494 qu'en est publié le premier ouvrage du mathématicien italien Luca POCIOLI sous le titre « Summa de arithmetica, geométria, proportioni et proportionalita », et qui peut être considéré comme l'acte de naissance de la comptabilité moderne.

L'Acte Uniforme relatif au droit comptable tel que préconisé par le traité de l'OHADA s'est fixé entre autres objectifs de faire de la comptabilité un outil de gestion des entreprises190. Sont astreintes à la mise en place d'une comptabilité dite comptabilité générale, les

188 Une entité est définie comme un ensemble organisé d'une ou plusieurs personnes physiques ou morales et d'éléments corporels ou incorporels permettant l'exercice d'une activité économique qui poursuit un objectif propre. Par activité économique, il faut entendre toute activité (civile ou commerciale) produisant des biens ou des services marchands ou non marchands exercée dans un but lucratif ou non. L'Assemblée plénière de la Commission de Normalisation comptable de l'OHADA a conclu que le terme « entité » répond mieux au champ d'application de l'Acte Uniforme qui regroupe plusieurs organisations nommées différemment dans leurs dispositions juridiques spécifiques.

189 BOUKSSESSA SOUHILA (K), Mise en place d'un système de comptabilité analytique dans une entreprise algérienne : cas de l'algérienne des fonderies d'Oran-ALFON, Mémoire de Magister en Sciences Commerciales, option Management/audit, Comptabilité et Contrôle, Université d'Oran, année 2009/2010. 190p. P.33 et s.

190 ALAKA ALAKA (P) et MBADIFFO KOUAMO (R), Fiscalité et comptabilité le principe d'évaluation des impôts et taxes leur comptabilisation selon le système OHADA, 1ère édition B et Co Conseils, février 2002, 305p. p. 79.

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entreprises soumises aux dispositions du droit commercial, les entités à capitaux publiques, parapubliques, d'économies mixtes, les coopératives et plus généralement, les entités produisant des biens et des services marchands ou non marchands, dans la mesure où elles exercent, dans un but lucratif ou non, des activités économiques à titre principal ou accessoire qui se fondent sur des actes répétitifs, à l'exception de celles soumises aux règles de la comptabilité publique.191 La comptabilité doit satisfaire, dans le respect de la règle de prudence, aux obligations de régularité, de sincérité et de transparence inhérentes à la tenue, au contrôle, à la présentation et à la communication des informations qu'elle a traitées.

L'entité doit satisfaire aux exigences de régularité et de sécurité pour assurer l'authenticité des écritures de façon à ce que la comptabilité puisse servir à la fois d'instrument de mesure des droits et obligations des partenaires de l'entité, d'instrument de preuve, d'information des

tiers et de gestion.

La comptabilité est une branche de la science économique, qui s'occupe de la collecte, du traitement, et de l'analyse des données chiffrées au sein de l'entité192. Elle permet de décrire toute activité de l'entreprise au cours d'une période annuelle appelée « exercice comptable ». Selon ROSSIGNOL « c'est une technique destinée à fournir des renseignements chiffrés d'ordre juridique et économique sur l'entreprise ».

La comptabilité est une technique de mesure qui consiste, à enregistrer et mémoriser l'activité d'un agent économique, privé ou public ou de la Nation. Elle est destinée à servir d'instrument d'information à l'agent lui-même, ou au public, en vue soit de répondre à l'obligation légale et fiscale, soit de l'analyse de la gestion et de la prévision. La comptabilité désigne aussi l'ensemble de livres et documents comptables d'une entité ou d'un particulier193.

En tant qu'outil de centralisation, de synthèse et d'assiette fiscale, la comptabilité constitue la principale base du contrôle fiscal et par conséquent, de la découverte de défaillances fiscales. Elle incarne aussi les choix fiscaux de la direction tels que les dégrèvements physiques ou financiers, les modes d'amortissements, etc.194

Des procédures efficaces de saisies et d'imputation d'analyse et de justifications comptables et rapprochements comptabilité-fiscalité sont de nature à réduire les risques fiscaux d'origine

191 Article 2 de l'Acte Uniforme portant organisation et harmonisation des comptabilités des entreprises sises dans les Etats-parties du traité relatif à l'harmonisation du droit des affaires en Afrique.

192 Par entité, le droit comptable regroupe les acteurs suivants inclus dans son champ d'application : les entreprises, les sociétés, les groupes, les groupements d'intérêt économique, les compagnies, les associations, les coopératives, les projets de développement et tous autres acteurs qui exercent une activité économique.

193 SILEM (A) et ALBERTINI (J-M.), Lexique d'économie, Dalloz, 1999, p. 239.

194 BEN HADJ SAAD (M.), L'audit fiscal dans les PME : proposition d'une démarche pour l'Expert-comptable, Mémoire pour l'obtention d'un Diplôme d'Expert-comptable, Université de Sfax, janvier 2009, 188p. p. 97.

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comptable195. La tenue de la comptabilité doit satisfaire au respect des principes édictés par l'Acte Uniforme portant organisation et harmonisation des comptabilités des entités. Toutefois, force est de constater « qu'un rapprochement des principes comptables permet par ailleurs de bien marquer cette volonté d'arrimage du droit comptable de l'OHADA aux normes internationales196». On distingue trois branches de la comptabilité :

-la comptabilité générale, elle a pour principal rôle l'enregistrement chronologique des opérations de l'entité. Elle permet de déterminer le résultat global de l'entité et l'établissement des états financiers.

-la comptabilité analytique d'exploitation, elle a pour but la détermination du résultat de l'entité par secteur d'activité et la prise de décision.

-la comptabilité budgétaire, elle permet l'établissement du budget, la détermination et l'analyse des écarts.

Rappelons qu'il n'existe pas une branche de la comptabilité dite comptabilité des entités. De manière générale, le vocable comptabilité des entités regroupe un ensemble d'opérations à caractères spécifiques par rapport à celles relevant du domaine de la comptabilité financière ou générale. La comptabilité des entités intègre dans sa mise en oeuvre des principes déjà fondamentaux du point de vue de la comptabilité financière : le principe de la partie double, le principe de quantité, le principe de prudence. Il existe cependant une démarcation entre la comptabilité financière et la comptabilité des entités notamment au niveau des ressources donnant lieu aux écritures comptables, on sait de manière traditionnelle que la comptabilité financière s'inspire essentiellement des documents décrivant les flux courants, (factures, chèques, bon de caisse, effet de commerce).

La comptabilité des entités n'échappe pas totalement à cette logique, toutefois, si dans le cadre de la comptabilité financière l'analyse porte sur les opérations affectant la situation de l'entité au jour le jour (on dit d'ailleurs que c'est une comptabilité des opérations courantes). Une particularité de la comptabilité des entités est qu'elle s'inspire exclusivement des dispositions statutaires, il s'agira ainsi dans le cadre de cette comptabilité spéciale de voir comment transcrire en langage comptable les opérations relatives à la création des entités , ou de voir comment matérialiser du point de vue comptable les opérations d'affectation du

195 YAICH (R), L'impôt sur les sociétés 2007: maîtrise des risqué fiscaux, les éditions Raouf Yaich, 2007, 149p. p. 19.

196 NGANTCHOU (A), Recentrage du cadre comptable, durcissement de l'environnement fiscal et persistance de la gestion des données comptables : étude du comportement des petites et moyennes entreprises camerounaises, mai 2008 France, 41p. p. 19.

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bénéficie, ou encore comment rendre compte coupablement des évènements touchant au changement de la structure sociale (variation du capital social, restructuration, dissolution)197. En tout état de cause, les liens entre la comptabilité et la fiscalité sont tels qu'il en résulte une interdépendance, entre les deux disciplines. De ce fait, la fiscalité influence fortement la présentation du système comptable (section II) au point qu'il est impossible de se prononcer sur la régularité des états financiers de l'entité sans envisager simultanément la régularité au plan fiscal du système de comptabilité applicable (section I).

SECTION I. Le système de compatibilité.

L'organisation comptable mise en place dans l'entité doit satisfaire aux exigences de régularité et de sécurité pour assurer l'authenticité des écritures de façon à ce que la comptabilité puisse servir à la fois d'instrument de mesure des droits et obligations des partenaires de l'entité, d'instrument de preuve, d'information des tiers et de gestion. Pour réaliser à bien cette mission, le législateur a scindé la comptabilité en deux grands systèmes de comptabilité : la comptabilité d'engagement (Sous-section 1) réservée aux entités de grande taille notamment celles relevant du régime réel et la comptabilité de trésorerie (sous-section 2) applicable aux entités de petite taille et relevant du régime simplifié.

Sous-section 1. La comptabilité d'engagement appliquée au régime réel

La comptabilité d'engagement ou comptabilité dite « en partie double », est une comptabilité de prévisions qui a pour but de fournir à tout moment une évaluation approchée des dépenses imputables à l'année financière en cours, pour ce qui concerne les autorisations de programme de la période.

L'organisation comptable doit assurer : un enregistrement exhaustif, au jour le jour, et sans retard des informations de base ; le traitement en temps opportun des données enregistrées ; la mise à la disposition des utilisateurs des documents requis dans les délais légaux fixés pour leur délivrance198.

C'est une comptabilité qui porte sur toutes sortes de propositions d'engagements et qui a pour objectif de s'assurer que la dite proposition est faite sur un crédit disponible (disponibilité de

197 TCHAMEGNE (R-M.), KENNE BOB (E), Fiscalité des entreprises et comptabilité des sociétés, comprendre les principes généraux de l'imposition et la comptabilité des sociétés, édition 2011, 61p. p. 46.

198 Article 15 de l'Acte Uniforme relatif au droit Comptable et a l'Information Financière.

crédit) et qu'elle a une nature conforme à la rubrique budgétaire sur laquelle il est proposé de l'imputer (exacte imputation budgétaire)199.

La comptabilité d'engagement, également appelée comptabilité sur les débits ou comptabilité créances et dettes, représente une méthode particulière d'enregistrement des opérations comptables et obligatoires pour certaines formes d'entités (Société, entreprise, association, etc.).

Pour garantir la fiabilité, la compréhension et la comparabilité des informations, la comptabilité de chaque entité implique : le respect d'une terminologie et de principes directeurs communs à l'ensemble des entités concernées des États parties au Traité relatif à l'harmonisation du droit des affaires en Afrique ; la mise en oeuvre de postulats, de conventions, de méthodes et de procédures normalisées et éventuellement par secteur professionnels.

Une organisation répondant à tout moment aux exigences de collecte, de tenue, de contrôle, de présentation et de communication des informations comptables se rapportant aux opérations de l'entité visées à l'article premier

La définition de la notion de comptabilité d'engagement permettra d'identifier les personnes astreintes à la tenue de cette comptabilité (A) et de relever les avantages et les inconvénients liés à ce système de comptabilité (B).

A. La définition et l'identification des personnes astreintes

La comptabilité d'engagement est une méthode d'enregistrement comptable par laquelle les recettes et les dépenses sont comptabilisées lorsqu'elles sont acquises (recettes) ou engagées (dettes) même si elles se rapportent à des opérations qui ne sont pas dénouées sur le plan financier (payées)200. Elle s'oppose à la comptabilité de trésorerie, méthode dans laquelle les opérations ne sont comptabilisées que lorsqu'elles ont généré un flux financier, c'est-à-dire lorsqu'elles ont été encaissées ou payées.

En pratique, elle consiste à enregistrer toutes les pièces justificatives au jour de l'établissement de celles-ci : les factures d'achats et de ventes sont comptabilisées à leur date de facturation, les salaires et charges sociales sont comptabilisés à chaque fin du mois, les déclarations de TVA sont comptabilisées en fonction de leur périodicité (mois, trimestre, ou

199 AGHZERE (Y), Le contrôle et la gestion des marchés publics : cas du CCED et du Crédit Agricole du Maroc, Ecole Nationale d'Administration, Diplôme du cycle normal en Gestion Administrative, 2005, 114p. p. 34.

200 HAKO (S), Comptabilité et gestion assistées par ordinateur, versions éducatives, 1ère édition, 292p. p. 22.

année).Sont tenues d'établir leurs comptes en appliquant les règles de la comptabilité d'engagement. Les entités du régime réel, les personnes morales de droit public et privé.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery