Section II. Les compétences de rattachement
Selon le Dictionnaire des ressources humaines93
« la compétence rassemble trois types de savoir : un savoir
théorique (connaissances), un savoir-faire (expériences) et un
savoir-être (une dimension comportementale) mobilisés ou
mobilisables94qu'un salarié met en oeuvre pour mener à
bien la mission qui lui est confiée ». De cette définition,
on peut retenir essentiellement deux enseignements : le premier est que la
compétence est vue d'abord comme un élément individuel,
car elle est liée à des caractéristiques propres au
personnel. C'est dans ce sens que David COURPASSON et
Yves-Frédéric LIVIAN affirment que : « Si l'on a pu
parler de qualification collective pour décrire les
phénomènes d'adaptation au fonctionnement de l'organisation
existant au niveau d'un collectif de travail, la « compétence
», elle, (dans son acception récente) est individuelle et
liée à des caractéristiques personnelles du
salarié»95.
Le second enseignement à retenir est que les
compétences sont valablement mises en application dans des situations de
travail bien concrètes. Ainsi, selon Dimitri WEISS96 pour qui
la compétence est finalisée, parce qu'elle est entièrement
tournée vers une action, le terme se définit comme « un
ensemble de connaissances, de capacités d'actions et de comportements
structurés en fonction d'un but, dans un type de situation donnée
». Alain MEIGNANT semble soutenir cette définition de la
compétence, tout en insistant davantage sur la dimension
d'utilité pour l'organisation. Car, selon lui, « la
compétence est un savoir-faire opérationnel validé :
savoir-faire, c'est-à-dire capacité à faire (et pas
seulement à connaître), opérationnel, c'est-à-dire
mis en oeuvre concrètement en situation de travail,
93 PERETTI (J-M), Dictionnaire des ressources
humaines, 2ème édition, Vuibert 2001, p. 60.
94 La mobilisation est l'action ayant pour but de
rassembler et d'utiliser les compétences et énergies des
salariés pour rendre l'entreprise plus performante.
95 COURPASSON (D), LIVIAN (Y-F), « Le
développement récent de la notion de « compétence
», Glissement sémantique ou idéologie ? », Revue
de gestion des ressources humaines. Octobre 1991 n° 1, p. 98.
96 WEISS (D), et autres, « La gestion des
compétences. Au-delà des discours et des outils, un guide pour
l'action des DRH », Personnel n° 330, févier 1992, p.
142.
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validé, c'est-à-dire reconnu par
l'environnement ». C'est une autre façon de dire « utile,
utilité, utilisé »97
Selon le droit fiscal camerounais, la compétence de
rattachement des contribuables dans les différents centres
d'impôts émane de la décision n° 432/MINFI/SG/DGI du
20 novembre 2013. Cette circulaire apporte des précisions sur les
critères de rattachement des entreprises nouvelles et les
modalités de reclassement de celles existantes. Ainsi, les
compétences de rattachement des entreprises se font sur deux bases :
l'on a la compétence de rattachement des nouvelles entreprises
(sous-section 1) et ensuite les compétences de rattachement des
anciennes entreprises (sous-section 2).
Sous-section 1. La compétence de rattachement
des nouveaux contribuables
Le rattachement des nouveaux contribuables dans les centres
d'impôts relève de la compétence des chefs du centre
d'impôts territorialement compétent. Cependant, les nouvelles
entreprises sont rattachées à leur centre d'impôts en
fonction de leur régime d'imposition. On distingue donc la
compétence de rattachement du régime simplifié (A) et la
compétence de rattachement du régime réel (B).
A. La compétence de rattachement au régime
simplifié
Les affectations des nouveaux contribuables dans les Centres
Divisionnaires des Impôts (CDI) sont effectuées par le Chef de
Centre des Formalités de Création d'Entreprises (CFCE), pour les
entreprises créées dans ces structures. Les entreprises
créées au niveau des CFCE, sont des entreprises nouvelles qui par
définition n'ont pas encore réalisé de chiffre d'affaires,
par conséquent elles peuvent être affectées dans les
CDI.
Cette compétence de rattachement est du ressort du chef
de centre du CFCE du lieu de situation de l'entreprise. Lorsque le dossier
complet est déposé au secrétariat du chef de centre du
CFCE, ce dernier va délivrer à l'entreprise au bout de soixante
douze (72) heures une carte de contribuable qui indique le Centre Divisionnaire
des Impôts de rattachement du contribuable. Depuis l'entrée en
vigueur de la loi de finances de l'exercice 2017, les CFCE ne délivrent
plus les attestations d'exonération à la patente
conformément aux dispositions de l'art C12 (1) du CGI. Seule la carte de
contribuable est délivrée par les Centres des Formalités
de Création d'Entreprises.
97 WEISS (D), « Ressources humaines »,
3ème édition, d'Organisation 2005, p. 142.
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Par le chef de centre des Centres Divisionnaires des
Impôts (CDI) du lieu de situation du contribuable, pour les entreprises
créées en dehors des CFCE. En aucun cas les contribuables
assujettis à la TVA ne peuvent être gérés dans les
CDI pour les zones couvertes par les CIME. Ainsi, lorsqu'une entreprise
nouvelle rattachée à un CDI réalise un chiffre d'affaires
entraînant son assujettissement à la TVA, et la rendant de ce fait
éligible à une unité de gestion supérieure, le chef
du CDI rédige un rapport circonstancié à son
supérieur hiérarchique proposant le transfert sans délai
de l'intéressée dans la structure appropriée.
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