1.1.1.2 Quelques chiffres parlants
En termes de données chiffrées, on peut relever
un certain nombre de phénomènes traduisant un malaise des
salariés, du travail, qui ont de quoi interpeller l'ensemble des parties
prenantes : pouvoirs publics, chefs d'entreprise, organisations syndicales,
salariés, etc.
Selon les résultats d'une enquête de
l'INSEE3 réalisée en 2007 et publiée en 2010
par la Direction de l'animation de la recherche, des études et des
statistiques (DARES), 68% des actifs déclaraient connaître un ou
plusieurs problèmes de santé chronique. Et un sur deux estimait
que ce problème est « causé ou aggravé par le travail
». Les plus souvent cités sont les « problèmes de
stress, d'anxiété» (30%) puis les problèmes de dos
(26%) et les maux de tête ou migraines (24%).
Toujours selon cette étude, parmi les pathologies
recensées, les affections lombaires et musculo-squelettiques ainsi que
les problèmes psychologiques sont les problèmes de santé
les plus souvent associés au travail. Les risques psychosociaux (stress,
harcèlement, épuisement professionnel, incivilités) sont
la première source de consultation pour pathologie professionnelle en
France4.
Les répercussions des risques psychosociaux sur la
santé des collaborateurs peuvent être très graves et le
climat social de l'entreprise est également affecté. En outre,
ces mauvaises conditions de travail provoquent par exemple de
l'absentéisme, des accidents, une mauvaise réputation, ainsi
qu'une baisse de la productivité, selon l'INRS.
Depuis 2009, le groupe de protection sociale
complémentaire Malakoff Médéric5 mène,
avec la société d'études Sociovision, des enquêtes
annuelles dont l'objectif est de mieux identifier les risques auxquels sont
exposés les salariés et d'aider les entreprises à
améliorer le bien-être et la santé de leurs collaborateurs.
Parmi les principaux enseignements de l'enquête menée en 2012, on
relèvera notamment que près d'un quart des salariés a peur
d'être dépassé par les nouveaux outils et les changements
technologiques. Dans ce contexte, les salariés ont l'impression que leur
travail est de plus en plus haché. Ils ont par ailleurs de plus en plus
de difficultés à gérer leurs priorités, et ont le
sentiment de perdre en autonomie et en pouvoir de décision. Les petites
structures tirent mieux leur épingle du jeu. Les salariés y ont
le sentiment
3 Enquête « santé, handicap et travail»
4 D'après le Réseau National de Vigilance et de
Prévention des Pathologies Professionnelles
5 L'enquête a été conduite au moyen d'un
questionnaire anonyme entre février et mars 2012 auprès d'un
échantillon de 3 500 salariés du secteur privé.
L'échantillon est représentatif des salariés
français du secteur privé sur 5 grands critères :
homme/femme, âge, statut, secteur d'activité et taille
d'entreprise.
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Le bien être des salariés comme levier de
performance dans une entreprise mutualiste (Macif)
de mieux savoir ce que l'on attend d'eux et d'avoir davantage
le temps de faire un travail de qualité.
48 % des salariés disent ressentir une fatigue physique
au travail, soit six points de moins qu'en 2009. A noter cependant : chez les
femmes, la pénibilité perçue a fortement augmenté
en 2012 (44 %, soit cinq points de plus qu'en 2011). La nature de certains
emplois occupés par les femmes (horaires décalés plus
fréquents, travail répétitif avec des postures
contraignantes...) peut expliquer cette dégradation. Côté
pénibilité psychologique, les chiffres évoluent peu et
restent à un niveau élevé : 69 % des salariés
estiment que leur travail est nerveusement fatigant.
Un salarié sur trois (32 %) a du mal à concilier
sa vie professionnelle avec sa vie personnelle. C'est 5 points de plus qu'en
2009. Ces difficultés touchent plus particulièrement les cadres
(37 %) et les trentenaires (36 %). En cause, des horaires de travail peu
compatibles avec une vie familiale, la charge de travail, une distance
importante entre travail et domicile... L'engagement vis-à-vis de
l'entreprise fléchit légèrement; en effet, les
salariés sont plus nombreux à déclarer vouloir prendre un
arrêt maladie même s'ils ne sont pas malades (21 %, soit 4 points
de plus qu'en 2010) et à confier faire de la présence pour la
présence au travail (13 %, soit 5 points de plus qu'en 2010).
Enfin, selon la 8èmeédition du
baromètre Edenred-Ipsos 6 sur le bien-être et la
motivation des salariés européens, en France, seuls 23% des
salariés attribuent une note de 8 à 10 à leur
qualité de vie au travail (vs. 42% des salariés allemands, 40%
des britanniques, 39% des belges, 31% des espagnols et 29% des italiens) et 38%
affirment même que leur motivation diminue... Pour enfoncer le clou, 55%
des salariés français jugent insuffisante l'action de leur
employeur dans le domaine du bien-être au travail (vs. 31% en Allemagne,
28% en Belgique, 28% au Royaume-Uni, 31% en Espagne et 34% en Italie).
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