Le bien être des salariés comme levier de performance dans une entreprise mutualiste (Macif)( Télécharger le fichier original )par Grégory Blanchard EM Lyon - Certification 2014 |
1.1.2 Regard sur la situation de la MacifLa Macif n'échappe pas à la plupart de ces phénomènes; il est intéressant de relever un certain nombre de données et indicateurs utiles pour apprécier le contexte social interne actuel. Ancrée dans l'économie sociale, la Macif porte depuis toujours une attention toute particulière à sa politique de ressources humaines. Après une longue période au cours de laquelle l'entreprise a notamment été pionnière en matière de réduction du temps de travail 6 BaromètreEdenred-Ipsos 2013 auprès de 6 pays : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie et Royaume-Uni & 7 200 salariés sondés. 13 / 55 Le bien être des salariés comme levier de performance dans une entreprise mutualiste (Macif) (dès 1985, les salariés ont vu leur temps de travail passer à 35h hebdomadaires puis à 31h30 hebdomadaires en 1999), le statut social, reconnu comme étant de qualité, a dû être adapté en 2007 compte tenu de la stratégie de diversification de l'offre engagée au début des années 2000 pour assurer la pérennité de l'entreprise. Le nouveau statut social de 2007, qui a maintenu la durée du temps de travail à 31h30 hebdomadaires, le niveau de rémunération et le niveau de contribution de l'entreprise aux dispositifs de couverture sociale, se veut moins égalitaire et plus équitable de manière à mieux répondre aux attentes exprimées par les salariés. Les investissements de cette politique sociale sont conséquents ; pour preuve, en 2011, le salaire brut moyen est supérieur de plus de 25% à la Macif, comparé à la moyenne française7. Ce même salaire brut moyen à la Macif a ainsi progressé de +2,48% en 2011 et +3,9% en 2012, quand parallèlement l'inflation a augmenté respectivement de +2,5% et +1,3%. Autre donnée traduisant l'investissement de la Macif dans la formation; le pourcentage de la masse salariale consacrée à la formation a sensiblement augmenté entre 2009 et 2011, passant de 4,52% en 2009, à 5,50% en 2010, puis 6,55% en 2011, avant de connaître un léger recul en 2012 à 5,78%8. Alors que le minimum imposé au niveau de la branche assurances est de 2,2%. Pour autant, qu'en est-il aujourd'hui dans l'entreprise en termes de perception et de climat social? Un 1erbaromètre interne a été réalisé en 2011, au terme duquel 85% d'opinions sont positives à la question « globalement, je suis satisfait(e) de travailler au sein du groupe Macif ». Cependant: ? concernant la motivation au travail : 44% se déclarent peu motivés ; 78% trouvent le système de rémunération [mis en place en 2007] peu motivant, ? sur l'ambiance de travail : 49% constatent une dégradation depuis 3 ans, ? sur le développement de la coopération : 67% déplorent le manque de coopération entre les entités et les directions, 7 Sources : bilan social 2012-UES Macif et site internet : http://www.insee.fr 8 Sources : bilans sociaux 2011 et 2012-UES Macif 14 / 55 Le bien être des salariés comme levier de performance dans une entreprise mutualiste (Macif) ? 65% jugent les opportunités d'évolution professionnelle peu présentes alors que 74% sont prêts à changer de métier pour évoluer, ? 62% jugent le dialogue social peu constructif. Le management est également questionné puisque 1 salarié sur 3, voire plus pour certaines questions, donne une appréciation négative sur les managers pour leurs capacités à donner une vision de la stratégie et des orientations du groupe Macif (36%), à montrer l'exemple dans l'application des valeurs du groupe Macif (35%), à fixer des objectifs et des orientations claires (33%), à organiser le travail de l'équipe (42%), à développer les compétences (46%), à traiter équitablement l'ensemble des collaborateurs (38%), à favoriser les initiatives au sein de l'équipe (32%). Autre donnée, l'absentéisme. Une étude du cabinet Alma Consulting Group9 (réalisée entre mars et mai 2013 auprès de 323 entreprises privées regroupant 315.801 salariés) montre par exemple que le BTP (2,81 % d'absentéisme) et l'industrie (3,77 %), métiers pénibles s'il en est, ont un absentéisme paradoxalement bien moins élevé que la banque (5,56 %). A la Macif, le bilan social 2012 fait état d'un taux global d'absentéisme de 6,40%, avec 21,4 jours d'absence en moyenne par salarié. De manière plus détaillée, le taux d'absence pour cause de maladie reste en progression régulière entre 2009 et 201210 (3,96% en 2009, 4,33% en 2010, 4,35% en 2011 et 4,43% en 2012). Les écarts sont donc significatifs pour une entreprise mutualiste qui défend une vision et un modèle social interne, avec des moyens financiers conséquents. Il sera intéressant d'étudier ces données relatives à l'exercice 2013, premier exercice de mise en oeuvre d'un vaste plan de redressement de l'entreprise, baptisé « Plan Moyen Terme », pour une durée de 3 ans, engagé sous l'impulsion du nouveau Directeur Général nommé en avril 2012. L'objectif principal de cette étape est de restaurer un certain nombre de fondamentaux techniques, économiques et organisationnels indispensables si le Groupe veut retrouver un niveau de performance économique acceptable pour assurer sa pérennité. Compte tenu des impacts de ce plan sur un certain nombre d'organisations et de métiers appelés à évoluer, il conviendra de rester vigilant et d'apprécier les impacts sur la performance sociale et le bien-être au travail des salariés. 9 Les Echos du 6 septembre 2013 « L'absentéisme des salariés du privé repart à la hausse» 10 Sources : bilans sociaux 2011 et 2012-UES Macif 15 / 55 Le bien être des salariés comme levier de performance dans une entreprise mutualiste (Macif) |
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