2.2.5 Une approche des dirigeants et managériale qui
reste très focalisée sur la réduction des coûts et
l'optimisation des processus organisationnels
Les dirigeants d'entreprises et les managers dans leur
ensemble sont souvent très centrés sur une vision principalement
« business » de leur métier, avec comme objectif d'optimiser
la performance. Par ailleurs, la plupart des cursus de formation des
écoles françaises les préparent essentiellement à
cela, les amenant à focaliser l'action sur la gestion, la production, la
performance quantitative et les tableaux de bord, bien davantage que sur la
compréhension et la prise en compte des clés du fonctionnement
humain qui amènent à cette performance.
L'ouragan de la crise accroît cette manière
d'envisager l'action de l'entreprise. La pression s'intensifie, tant pour les
managers que pour les collaborateurs, et tout devient souvent plus important et
plus urgent que la dimension humaine pourtant intrinsèquement porteuse
de solutions. Pas de temps pour écouter les idées, peu
d'inclinaison à déléguer, à co-construire, à
partager du sens et une vision, à intégrer l'émotion comme
composante de la motivation. Les indicateurs « rationnels » sont
renforcés en temps de crise. « La pression des chiffres est telle
que les dirigeants élèvent au rang de managers des profils moins
innovants et charismatiques que consensuels, car ils ne peuvent pas se
permettre de gérer la moindre opposition. Ils veulent des «
quick-wins» et privilégient les savoir-faire aux savoir-être,
en restant dans les couches superficielles du management. Car développer
des savoir-être prend
47 Exemple avec l'économie du bien-être
(Easterlin, Layard, Clark, Frey)
Le bien être des salariés comme levier de
performance dans une entreprise mutualiste (Macif)
du temps48. » Le groupe Macif, traversant un
contexte délicat, n'échappe pas à ce jour à ce
« réflexe» dont l'objectif à court terme est bien de
permettre un redressement technique et économique de l'entreprise d'ici
2015.
Enfin, d'une manière générale, les
idées actuellement développées sur une
réorientation de la formation du management ne sont pas
véritablement mises à jour. On parle, en effet, du « manager
coach » ou « manager bienveillant » qui doit accompagner le
travail, assurer sa qualité et aider à la mobilisation. Pourtant,
rien n'est fait dans ce sens-là, et le manager reste le gestionnaire
d'une équipe de salariés rendant des comptes uniquement sous
forme de chiffres.
36 / 55
48 Extrait de l'article de Laurance N'Kaoua dans Les
Echos - 13/11/2012
37 / 55
Le bien être des salariés comme levier de
performance dans une entreprise mutualiste (Macif)
|