Guidance et respect des droits humains à l'enseignement supérieur et universitaire en R.D.C.( Télécharger le fichier original )par Dominique BAFWA NGELEKA Université de Kinshasa - DEA Droits de l'Homme 2010 |
1.1.3. Orientation science et/ou branche de la Psychologie ?Dans l'un de ses articles J. LIMOGES 29(*) (1994) persiste et affirme que : « Depuis cinq ans, par divers moyens, nous avons tenté dans cette chronique de démontrer que l'Orientation Scolaire et Professionnelle est devenue une science. Bien sûre, cette science s'enrichit d'autres expertises (sociologie, psychologie, économie, etc....), mais l'objet d'étude, la dynamique individu-étude-travail lui est intimement propre. » Et en 1999, Il confirme que « ...longtemps considérée comme un simple aspect ... voire un sous produit... de la psychologie ou du Conseil, depuis une vingtaine d'années l'Orientation Scolaire et Professionnelle se précise, devient un champ spécifique de recherche et surtout d'intervention, allant de la naissance à la mort, avec une emphase sur tout ce qui gravite autour (avant, pendant et après) de la période de vie dite active et productive, et conséquemment appelant une professionnalisation de la part des intervenants »30(*). On peut, précise LIMOGES (1999) de moins en moins s'improviser « Orienteur » même si, par ailleurs, on est psychologue diplômé ou psychothérapeute certifié, à moins de se limiter à de belles généralités tel le sens existentiel du travail, ou à ces éléments utiles mais fort secondaires telle la rédaction d'un Curriculum Vitae. En d'autres mots, si jadis on pouvait dire qu'un Conseiller était moins qu'un Psychologue, aujourd'hui de plus en plus, entre autres le public et certaines compagnies d'assurance-vie, qu'il est également et autant un professionnel, voire différemment professionnel. Actuellement dans plusieurs régions du globe, dont le Québec, le Conseiller d'Orientation (C.O.) a une formation équivalente à celle d'un psychologue quant à la durée et à la rigueur, quant à l'habilitation et à la professionnalisation. Et en ce coin du monde, s'il est régulièrement question de fusion entre l'Ordre des psychologues et celui des Conseillers, cette opération n'a jamais signifié, et signifiera de moins en moins, un nivelage sur ces divers aspects. Pour illustrer cette démarcation entre le Conseiller et le Psychologue, LIMOGES déclare dans le même article qu'ailleurs dans la francophonie que je fréquente régulièrement, par exemple en France, vu de l'extérieur, considérant les rapatriements de la formation des C.O. par les écoles et facultés de psychologie, tout porte à conclure qu'on considère la pratique de l'orientation comme une spécialisation en psychologie, un peu comme l'est la psychiatrie en médecine. Toujours en ce pays et toujours vu de l'extérieur, on est frappé de constater que l'Orientation Scolaire et Professionnelle est encore généralement perçue comme restreinte à la structure scolaire initiale même quand elle s'adresse aux adultes. Ce pays me semble l'un des rares au monde où les adjectifs scolaire et professionnel, faisant suite au mot orientation, servent à désigner des lieux et non des contenus ! Ainsi, dès que les enjeux d'Orientation sont vécus par des adultes, en particulier par des travailleurs ou des chômeurs, et par conséquent porte largement sur le caractère professionnel de l'orientation, on fait référence à des psychologues du travail. « Orienter et s'orienter signifient pour l'individu prendre sa place, faire sa marque, réaliser son projet existentiel, bref s'incarner dans le monde tel qu'il est, ici et maintenant. Si historiquement, au moins en Amérique du Nord, l'Orientation est née dans un effort de guerre et a fait ses premières armes avec l'arrimage (matching) entre le potentiel d'un individu et la définition d'un poste, par la suite elle trouva un terrain fertile dans la scolarisation obligatoire, du fait d'abord de sa prolongation, et ensuite de sa spécialisation en divers cursus scolaire. Conséquemment, d'entièrement centrée sur les jeunes, l'orientation s'est élargie aux moins jeunes, d'abord aux adultes et bien plus tard aux mitans et aux retraitants »31(*). Logiquement, témoigne BUJOLD,32(*) ce passage a fait émerger des conceptions développementales de l'Orientation. Selon de nombreux auteurs, ce développement qualifié de professionnel ou de vocationnel, se fait à travers des stades impliquant des tâches multiples et précises. C'en est fait du rêve de faire ou de faire faire une démarche d'orientation une fois pour toute dans sa vie. Au contraire apparaissent les notions de démarche permanente et continue, et plus récemment de fidélisation des clients aux services d'Orientation, voire à son C.O. * 29 J. Limoges (1994) ; L'autre orientation, in « Orientation », p. 10. * 30 J. LIMOGES (1999) ; A l'aube du 21ème siècle, le conseil d'orientation scolaire et professionnelle, inédit, * 31 J. LIMOGES (1999), op. cit., p. 9. * 32 Idem |
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