Guidance et respect des droits humains à l'enseignement supérieur et universitaire en R.D.C.( Télécharger le fichier original )par Dominique BAFWA NGELEKA Université de Kinshasa - DEA Droits de l'Homme 2010 |
4.3.2. La Guidance et le respect des droits humains à l'Unikin.1) Cadre de l'étude. Tableau 15:
Sur 3.083 agents de l'Université, 418 sont des femmes soit 14% ! Il y a problème de parité homme-femme à l'Unikin. Qu'en est-il alors des corps académiques et scientifiques mis à part ? 2) Genre et Corps scientifique : parité homme-femme à l'Unikin. Tableau 16 :
Sur les 143 sujets en formation et suivis par la faculté, les femmes représentent 13% (18) contre 87% (125) de reste du personnel scientifique. Par rapport aux disciplines, 39% du personnel féminin font partie des sciences sociales et humaines (Droits, Economie, Lettres, SPA, Psycho-péda) tandis que 61% sur les 18 ont embrassé les sciences positives, à savoir l'Agronomie, la Médecine, la Pharmacie et la polytechnique ! Un bon signe pour encourager les congolaises à s'orienter vers les sciences, le sexe n'étant pas facteur de réussite ou de performance. Ainsi, il est clair qu'il y a du chemin à parcourir pour casser le mythe genre et promotion du personnel scientifique à l'ESU, conformément aux dispositions de l'Article 14 de la Constitution relatives à la promotion et protection des droits de la Congolaise : « La femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales. L'Etat garantit la mise en oeuvre de la parité homme-femme dans les dites institutions ». 3) Orientation et Formation du personnel Scientifique.
Tableau 17 :
Pour l'ensemble du Corps scientifique en formation, 70% des doctorants viennent de 4 facultés sur les 10 qui constituent l'Unikin. Et par rapport aux disciplines, les sciences dites positives prennent la part de lion soit 39% (Sciences et pharmacie) contre 31% venant des sciences sociales (Economie et droit) ! Et les autres facultés disposeraient en moyenne chacune 5% du personnel scientifique en formation ! S'il faut en plus considérer la dimension Genre ; la disproportion est considérable et il y a lieu de croire qu'à l'Unikin, la Guidance (Orientation) a du chantier pour s'imposer dans la lutte pour le triomphe de la rationalité dans l'utilisation équitable du capital humain : L'homme qu'il faut et à la place qui lui convient le mieux, gage de développement durable et de la prospérité des nations osons-nous croire. Les Etats (gouvernements, parlements et autres instances de décisions) selon la Déclaration Mondiale de l'ESU devraient : Ø Mettre en place, le cas échéant, le cadre législatif, politique et financier requis pour réformer et développer l'enseignement Supérieur conformément à la Déclaration Universelle des droits de l'homme qui dispose que l'accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite. Ø Aucune discrimination ne peut être admise et nul ne peut être exclu de l'ESU ou de ses domaines d'étude, niveaux et institutions pour des raisons tenant à sa race, son sexe, sa langue, sa religion, son âge,...» 3) Formation du personnel scientifique et source de financement Tableau 18 :
Ces données confirment le désengagement de l'Etat vis-à-vis du secteur de l'ESU, comme le disait le feu Maréchal que c'est un secteur budgétivore : Aucune bourse du gouvernement de la RDC en faveur du personnel scientifique de l'Unikin (0%) ! Et si le gouvernement est le premier responsable de la prise en charge de ce secteur, quel est alors l'apport des entreprises publiques et du secteur privé bénéficiaires du produit fini de l'ESU (diplômés) ? Tous les cadres de l'ANEP viennent de ce secteur et dans leur politique sociale, ne peuvent-ils pas prévoir les bourses d'excellence ? Peut-on espérer relever le défi de l'actuelle crise économique mondiale sans investir dans un secteur aussi clé comme celui de l'E.S.U. et ne compter que sur la coopération ? Ou faut-il s'inspirer, s'il le faut du discours programme du président OBAMA lors de son investiture face à la crise qui secoue le monde aujourd'hui, semblable à celle des années 30 aux USA 121(*) : « La chute des prix et la mévente entraînent la ruine des agriculteurs déjà très endettés. Leurs exploitations hypothéquées deviennent la propriété des banques. Ils sont chassés de leurs terres. Ils errent sur les routes durant des mois pour trouver un travail. John Steinbeck raconte dans ``Les Raisins de la colère'' l'exode de fermiers de l'Oklahoma et de l'Arkansas vers la Californie, et, parallèlement, la destruction des stocks alimentaires pour faire monter les cours : on brûle du café dans les chaudières. On brûle le maïs pour se chauffer. On jette les pommes de terre à la rivière... » Pour le nouveau locataire de la maison blanche, la recherche et l'éducation constituent le cheval de bataille pour juguler la crise financière international pour le repositionnement des USA dans le nouvel ordre mondial: « Nous remettrons la science à sa juste place et nous amènerons les merveilles de la technologie pour améliorer les services de santé et réduire ses coûts. Nous utiliserons le soleil et le vent et le sol pour alimenter nos autos et faire fonctionner nos usines. Nous transformerons nos écoles, nos collèges et nos universités pour faire face aux besoins d'un nouvel âge.»(Discours d'investiture). 5) Exode de compétences ou fuite des cerveaux à l'Unikin Selon l'OIM (2009) « La fuite des cerveaux est un problème majeur : 31 % des Congolais expatriés appartiendraient à la catégorie socioprofessionnelle (cadres des professions intellectuelles supérieures) et plus de 65 % de l'ensemble des cadres supérieurs et chercheurs que compte le Congo se seraient expatriés. Parmi eux, il convient de noter l'importance des professionnels de la santé. Ceux-ci se sont dirigés vers les pays africains de l'Afrique australe comme la Zambie, la Namibie, le Botswana et l'Afrique du Sud. La fuite des cerveaux risque de continuer dans les années à venir. Ceux qui étudient à l'étranger préfèrent rester là-bas. »122(*) Tableau 19 :
La fuite de cerveaux est une réalité à l'Unikin et ceci dans les secteurs clés liés au développement, à savoir la polytechnique, les sciences, l'agronomie et la médecine ! Pour la faculté de polytechnique 83% de ses doctorants en formation sur les 23 envoyés n'ont plus de contact. Que faire pour éradiquer le phénomène et comment ? Quelles dispositions prendre à court et à moyen termes ? Voilà des pistes ouvertes pour d'autres investigations. Quant à nous, nous avons déclenché la sonnette d'alarme dans notre démarche exploratoire. * 121 C.TISSIER et al. Le monde contemporain, Maxéville, Nathan, 1992, p. 92 * 122 Tshibambe, N. et al. , Migration en Rdc..., Kinshasa, OIM, 2009, p.6 |
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