Guidance et respect des droits humains à l'enseignement supérieur et universitaire en R.D.C.( Télécharger le fichier original )par Dominique BAFWA NGELEKA Université de Kinshasa - DEA Droits de l'Homme 2010 |
2.3. Orientation et bonne gouvernanceLa gouvernance c'est un processus par lequel une société se pilote et se dirige mais la bonne gouvernance se caractérise par la participation, la transparence, la responsabilité et l'équité. Mais qu'est-ce alors la gouvernance ? « La bonne gouvernance, peut ainsi être définie comme l'exercice de l'autorité économique, politique et administrative en vue de gérer les affaires d'un pays à tous les niveaux et avec le concours de tous. » 84(*) Ce concept couvre plusieurs sens et dépend du contexte ou des structures : - C'est un terme anglais qui viendrait de gouvernance (gestion des affaires publiques) et a fait son entrée dans la politique de développement au début des années 90. Avec la fin de la guerre froide, on a réalisé que la coopération au développement ne peut être efficace que si les gouvernements et les institutions fonctionnent de manière fiable et transparente. Et la Banque Mondiale fut la première à utiliser la notion de good gouvernance dans le but d'améliorer l'efficacité de l'allocation des fonds publics. Cette expression ne se réfère pas seulement à la gestion gouvernementale, mais inclut également la gestion des institutions non étatiques. - D'une manière générale la gouvernance est assurée lorsque l'interaction, ainsi que la répartition des rôles entre l'Etat, la société civile et l'économie privée reposent sur quelques principes essentiels, à savoir : participation, transparence, non discrimination, efficacité et fiabilité dans les affaires publiques, le tout sous un éclairage éthique suffisant. Ces principes doivent garantir aux citoyens d'un pays - individuellement ou en groupe - la possibilité de définir et de construire librement leur développement en étant parfaitement conscients de leurs droits et de leurs devoirs. Un tel environnement ne peut fonctionner que si les principes de l'Etat de droit sont respectés, en particulier les droits de l'homme et la séparation des pouvoirs, c'est-à-dire une justice équitable et la résolution non violente des conflits par les autorités sous le sens responsabilité entre l'Etat, la société civile et l'économie privée. Chacun de ces secteurs est tenu de promouvoir le développement humain durable. La gouvernance couvre l'ensemble de domaines de gestion publique tels que le caractère dictatorial du régime politique, l'incapacité généralisée des autorités publiques d'avoir une vision des problèmes, le détournement des deniers publics, l'absence de politique en matières des routes et des voies de communication, l'inefficacité des politiques existantes, la confiscation des biens par les agents de l'administration publique, la démolition des habitations bâties sur des terrains non urbanisés, et autres. Pour le PNUD, dans document inédit la « gouvernance » se définit comme l'exercice de l'autorité politique, économique et administrative dans la gestion du pays ; alors que la « bonne gouvernance » se caractérise par la participation, la transparence, la responsabilité, le respect de la primauté du droit, l'efficacité et l'équité. Et la Coopération Suisse quant à elle, considère la « bonne gouvernance » comme un ensemble de principes tels que le respect de la primauté du droit, la bonne gestion des affaires publiques, la lutte contre la corruption, le respect des droits humains ou la promotion de la démocratie et d'un développement participatif. A la lumière des concepts ci hauts décrits, nous pouvons nous permettre de constater que la bonne gouvernance reposerait sur l'utilisation rationnelle, juste, équitable et participative dans la transparence des ressources humaines nationales pour une bonne gestion de la cité. Ainsi, le profil du citoyen, destiné à devenir gestionnaire ou gouvernant, doit être celui de l'homme qu'il faut à la place qui lui convient le mieux dans tous les secteurs de la vie nationale et au moment convenable, règle d'or en orientation (guidance) ! S'agit-il de l'Administration publique, du secteur privé, de la société civile ou quoi encore, la guidance doit être de mise pour l'instauration de l'Etat de droit en RDC, estimons-nous. Pour les pays de l'Union Européenne « [...] L'Orientation joue un rôle important dans la promotion de l'intégration sociale et économique des citoyens, en favorisant l'accès de tous aux possibilités d'Education, de formation et d'emploi, en accroissant les taux de réussite à tous les niveaux de l'Education et de la formation, y compris dans l'enseignement post-scolaire et supérieur et dans la formation des adultes, et en favorisant la mobilité professionnelle et géographique des apprenants et des travailleurs en Europe »85(*). Ce que confirme la « Déclaration mondiale sur l'ESU pour le 21è Siècle à l'article 6 alinéas (d) : « La pertinence de l'enseignement supérieur doit se mesurer à l'aune de l'adéquation entre ce que la société attend des établissements et ce qu'ils font. [...] Il s'agit d'offrir l'accès à la fois à une large Education de caractère général et à une Education ciblée sur une carrière souvent interdisciplinaire, centrée sur les compétences et les aptitudes qui, toutes deux, rendent l'individu capable de vivre dans différents contextes en mutation, d'agir efficacement, et de pouvoir changer de profession »86(*). C'est ainsi qu'en Allemagne par exemple, la loi-cadre sur l'Enseignement Supérieur exige que les établissements d'Enseignement Supérieur « informent les étudiants et les candidats sur les opportunités et conditions d'étude, et sur le contenu, la structure et les exigences des filières », et pendant toute la durée des études « aident les étudiants en leur fournissant des conseils sur les différents sujets d'études ». La loi demande aussi qu'en assurant cette orientation, les établissements coopèrent avec les « autorités responsables de l'orientation professionnelle. La législation peut aussi fournir des spécifications sur l'affectation du personnel »87(*). Conformément à la Déclaration relative aux principes et droits fondamentaux au travail, la discrimination au travail peut s'observer dans beaucoup de contextes différents et sous des formes très variées. Elle peut se fonder sur la race, la couleur, le sexe, l'ascendance nationale, l'origine sociale, la religion, l'opinion politiques. Et selon l'OIT, la discrimination empêche ceux qui en sont victimes d'exploiter pleinement leur potentiel et prive la société de la contribution qu'ils pourraient apporter. Pour mettre fin à la discrimination, il faut veiller à ce que chacun puisse accéder sur un pied d'égalité à l'Education, à la Formation, et à des ressources telles que la terre et le crédit (OIT, 2007). * 84 Ministère de l'Agriculture, La Voix du Congo profond, op.cit.,....p. 58 * 85 U.E., op. cit. p. 7. * 86 UNESCO, Déclaration mondiale ESU...), p. 6. * 87 OCDE, Orientation professionnelle et politique... www.creccanada.org/conférence du 7/31/07 |
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