Guidance et respect des droits humains à l'enseignement supérieur et universitaire en R.D.C.( Télécharger le fichier original )par Dominique BAFWA NGELEKA Université de Kinshasa - DEA Droits de l'Homme 2010 |
1.5. La Guidance à l'Enseignement Supérieur et Universitaire en RDC1.5.1. Etat de lieuComme pratique et activité, l'Orientation au Congo a une histoire et a aussi connu ses hauts et ses bas, mais elle continue à se rechercher. « L'Orientation Scolaire et Professionnelle au Zaïre remonte à l'époque coloniale, et a été parfois la préoccupation des autorités du pays, mais s'est souvent limitée au niveau du verbe. [...] Les quelques moments de son essor nous révèlent que les efforts consentis pour l'émergence de l'orientation ont été étouffés par le maintien à la tête des services de guidance des personnes non qualifiées et moins compétentes »56(*). a. L'Orientation avant l'IndépendanceAu Congo Belge, la notion d'Orientation est apparue d'une façon formelle en 1955, époque à laquelle Monsieur Auguste BUISSERET, alors Ministre des Colonies, décida d'instaurer l'0rientation Professionnelle dans la Colonie. C'est le 28 août 1956 qu'il inaugura effectivement le premier Centre à Léopoldville (actuelle Kinshasa), avec comme mission l'orientation des travailleurs étrangers, et peu à peu celle des recrues autochtones pour le compte des entreprises nouvellement implantées. Il s'agissait d'une Orientation placement. Dans l'optique des promoteurs, la mission dévolue au Centre consistait à : Ø Assurer l'orientation pédagogique et professionnelle de la jeunesse, (dépistage des retardés, conseils psychopédagogiques, constitution des classes homogènes, ...) ; Ø Collaborer à la sélection, à la formation et à la réadaptation professionnelle, ainsi qu'au reclassement social ; Ø Entreprendre les études et les recherches sur les monographies régionales et professionnelles ; Ø Rechercher et exploiter la documentation et les statistiques. Concrètement, le Centre était à priori destiné à la communauté blanche, surtout en ce qui concerne les véritables tâches d'orientation scolaire et professionnelle. Quant au recrutement de la main-d'oeuvre, le pouvoir colonial procéda à « l'orientation » des enfants indigènes soit vers les ateliers de différentes stations, soit vers la Force Publique au cours de l'apprentissage dans les colonies scolaires. Pour MUDIMBE, cité par BAFWA (1997), « ... Le Gouverneur Général du Congo, dans les Instructions qu'il donna en juin 1890, indique la finalité des colonies scolaires à créer dans l'Etat. En vue d'assurer pour l'avenir le recrutement régulier des soldats de notre Force Publique et celui des artisans pour nos Stations, le Roi Souverain a décidé la création de deux ou trois Colonies d'Education pour les enfants indigènes des deux sexes. Les colonies seront agricoles et industrielles, mais l'une d'elles sera plus spécialement destinée aux jeunes gens qui auront fait preuve d'aptitudes militaires. En juillet de la même année, le Roi Souverain, par un décret, sanctionnait cette orientation des colonies scolaires professionnelles et agricoles »57(*). Par ce décret royal de juin 1890, nous réalisons qu'avant l'Indépendance, il existait une politique coloniale relative à la mise en valeur des ressources humaines dans l'Etat Indépendant du Congo, futur Congo Belge. * 56 BAFWA, N. , L'OSP au Zaïre, in bulletin AIOSP, p. 61, 63 * 57 D. BAFWA, op.cit. L'orientation scolaire..., p. 66 |
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