I.3.1. Importance de la méthode d'observation en
SVT
La méthode d'observation a été choisie parmi
les méthodes pédagogiques parce qu'avant tout, l'observation
occupe une place de choix dans la formation scientifique dans sa
globalité, et dans l'initiation à la démarche scientifique
en particulier.
Bernard (1985) écrivait que les idées
expérimentales naissent très souvent par hasard et à
l'occasion d'une observation fortuite. Pour lui, rien n'est plus ordinaire, et
c'est même le procédé le plus simple pour commencer un
travail scientifique.
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De plus, il faut noter que la méthode d'observation est
la méthode pédagogique la plus spécifique aux SVT. Au
Burkina Faso, c'est le nom de cette méthode qui est utilisé pour
désigner la matière à l'école primaire: sciences
d'observation ou exercice d'observation.
I.3.2.Importance des phénomènes biologiques
lents dans les programmes
Dans ce paragraphe, nous nous intéressons à
l'importance des phénomènes biologiques lents en tant qu'objets
de savoir figurant dans les curricula. Il est présenté dans le
tableau 2, ces objets de savoir dans les programmes officiels de l'enseignement
général des sciences de la vie et de la terre au Burkina Faso.
Programme de classe (s) de
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Sections et phénomènes biologiques
lents
abordés
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Sixième
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-Première partie, chapitre II : germination ;
croissance ; absorption de l'eau ; élaboration de
l'amidon ; formation du fruit ; formation de la graine.
-Deuxième partie, chapitre II : fécondation.
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Cinquième
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-Première partie, chapitre II : reproduction
sexuée, reproduction asexuée, nutrition minérale,
nutrition carbonée
-Deuxième partie, chapitre II : enkystement de la
paramécie, phagocytose.
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Quatrième
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Deuxième partie, chapitre I : éruption
volcanique, chapitre II : érosion des sols.
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Troisième
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-Thème I, chapitre I : croissance des os ; chapitre II
: digestion de l'amidon ; absorption intestinale.
-Thème II, chapitre II : fécondation ;
accouchement -Thème III : reproduction des microbes.
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2A et C
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---
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1A et B
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-Première partie, chapitre I : la mitose ; chapitre II
: fécondation ; gamétogénèse.
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1C et D
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-Première partie, chapitre II : formation de l'amidon ;
chapitre IV : digestion ; oxydations cellulaires.
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TC et D
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-Première partie, chapitre II : biosynthèse des
protéines, mitose.
-Deuxième partie : chapitre II :
gamétogénèse, fécondation, grossesse,
accouchement.
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Tableau 2: Phénomènes biologiques lents dans
les programmes de SVT de l'enseignement général au Burkina
Faso.
I.3.3.Pourquoi choisir l'enseignement de la croissance
des plantes comme objet d'étude?
Parmi le grand nombre de phénomènes biologiques
lents enseignés en sciences, nous avons décidé de nous
intéresser au cas de la croissance des plantes. Ce choix a des raisons
essentiellement pratiques. D'abord, pour avoir étudié à
l'université, plus la biologie végétale que la biologie
animale, nous nous sentons plus à l'aise avec un phénomène
lent de biologie végétale. Ensuite, la croissance des plantes est
étudiée en sixième dans le chapitre II, ce qui correspond
à une position idéale en termes de progression. Cela donne, en
effet, plus de chance de voir un plus grand nombre d'enseignants aborder le
sujet. Enfin, l'enseignement-apprentissage de la croissance des plantes
constitue à notre sens, un objectif majeur de formation aux
compétences agronomiques. En effet, au Burkina Faso, nous sommes dans un
contexte où l'atteinte de l'autosuffisance alimentaire reste un
défi majeur à relever par les politiques de développement,
car la productivité agricole reste faible depuis 2000, au regard de la
croissance démographique (Herrera et Ilboudo, 2012). A ce titre, l'une
des missions de l'éducation scientifique est de former aux
métiers de producteurs agricoles (Loi 013, curriculum 2010), mais aussi
de futurs ingénieurs et de techniciens aptes à booster les
activités de ces producteurs.
Les questions qui ont été retenues en
définitive pour cette recherche sont en lien avec l'ensemble de ces
préoccupations. Ces questions sont abordées dans les paragraphes
suivants.
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