La déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boula௠(Est-Cameroun): 1977-2019par Bienvenu BELNDANGA GARBA Université de Ngaoundéré - Master 2 2020 |
CHAPITRE III : LES CONSÉQUENCES DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE DANS LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAÏLa déperdition scolaire provoque inévitablement des répercussions dévastatrices pour l'élève et pour la société. Pour l'individu, cet échec se soldera par un revenu évidemment plus faible que les jeunesdiplômés. Encore, faut-il que l'individu ait réussi à obtenir un emploi légal.Plusieurs conséquences découlent à la suite de la déperdition scolaire des élèves au Cameroun en générale et notamment dans la commune de Garoua-Boulaï. Ce chapitre se fixe pour objectifs de passer en revue ces dites conséquences. I-LE TAUX DE CHÔMAGEÉLEVÉ COMME CONSÉQUENCE PRINCIPALE DE LA DÉPERDITION SCOLAIRELe chômage guette donc les décrocheurs scolaires, et cela plus que jamais. En fait, le taux de chômage au Québec est plus élevé chez les jeunes sans diplôme que chez les adultes sans diplôme qui ont déjà été sur le marché du travail un certain temps. Ceci fait ressortir avec beaucoup d'acuité l'importance du problème qui comporte des conséquences nettement plus graves pour un décrocheur des années 1990 que pour un décrocheur des décennies passées. En effet, un jeune décrocheur scolaire aujourd'hui risque deux fois plus de se retrouver au chômage que son compagnon de classe qui, lui, a terminé ses études secondaires. Tout ceci porte à réfléchir et permet de comprendre les préoccupations montantes face au décrochage scolaire depuis quelques années au Québec.Ampleur du problème comme il n'existe pas de mode d'évaluation ou de mesure normalisée, ceci rend difficile une connaissance précise de l'étendue du problème. De plus, ce qui ne facilite en rien les choses, la définition du décrocheur scolaire peut varier parfois passablement d'un auteur à l'autre. Pour preuve, on n'a qu'à comparer les deux principales sources d'information généralement utilisées aux États-Unis pour connaître le taux de décrochage scolaire dans ce pays. En 1984, le Département fédéral du recensement définissait le décrocheur comme « un élève d'un groupe d'âge donné qui ne fréquente pas l'école durant le mois d'octobre de l'année scolaire en cours et n'a pas obtenu de diplôme d'études secondaires ni de certificat d'équivalence »81(*). Ceci résultait en un taux de décrochage de 6.8% chez les 16-17 ans et de 15.2% chez les 18-19 ans. Pourtant, pour la même année, le Département de l'Éducation américain arrivait à des résultats bien différents82(*). Lors de nos investigations, portant sur les conséquences de la déperdition scolaire au sein de la commune de Garoua-Boulaï, certains informateurs affirment avec certitude que le chômage des jeunes est parmi les conséquences directes de cette sortie précoce du système éducatif dans cette localité. Le tableau qui suit est une belle illustration de ce point de vue.En effet, lors de notre investigation, nous avons interrogécinquante sept(07) parents sur la question : quelle est selon vous, la principale conséquence de l'abandon scolaire parmi les propositions suivantes dans la commune de Garoua-Boulaï ?Selon ces derniers, le taux élevéde chômage serait la conséquence principale de ce phénomène. Le tableau qui suit,est une belle illustration. Tableau 11 : conséquence principale de déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï
Il ressort clairement de ce tableau que, le chômage (2/7) est la principale conséquence de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï. * 81D. Doucet, 1993, «Rôle du style parental dans le phénomène de l'abandon scolaire chez les adolescents»,mémoire présenté à l'université du Québec à Trois-Rivières comme exigence partielle De la maîtrise en psychologie, pp.6, 7. * 82D. Doucet, 1993, p.9. |
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