WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boula௠(Est-Cameroun): 1977-2019


par Bienvenu BELNDANGA GARBA
Université de Ngaoundéré - Master 2 2020
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE II : LES FACTEURS DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE DANS LA COMMUNE DE GAROUA-BOULA

La déperdition scolaire est un phénomène très observé tous ces derniers temps dans la société camerounaise et mérite une attention particulière de la part des chercheurs en sciences sociales et humaines. En effet, depuis plus de trois décennies, le système éducatif camerounais fait face à ce phénomène qui ne cesse de s'amplifier et de produire des méfaits irréparables. Elle est une bombe à retardement, un danger pour l'avenir de la jeunesse au vu du grand nombre d'enfants qui abandonne le navire scolaire en pleine navigation dans la commune de Garoua-Boulaï. Il est donc question dans ce second chapitre de cerner les facteurs de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï. Les causes potentielles les plus souvent identifiées dans les écrits et selon nos données collectées peuvent être regroupées selon quatre grandes catégories de facteurs. Il s'agit defacteurs personnels, facteurs scolaires, facteurs socio-économiques et facteurs familiaux. L'examen minutieux de chacun de ces facteurs sera pris en compte dans ce chapitre.

I-LES FACTEURS PERSONNELS DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE

Les facteurs personnels de la déperdition scolaire sont entre autres : le milieu social,le manque d'intérêt pour l'école et le libertinage des enfants. Dans les lignes qui suivent, nous examinerons ces trois facteurs personnels.

1-Le milieu social

L'environnement social immédiat de l'élève, appréhendé par les caractéristiques des parents, a un effet important sur le risque de déperdition scolaire. En général, cet effet est approché à partir des revenus des parents, du statut social des professions qu'ils exercent et de leur niveau de diplôme. L'ensemble des recherches est unanime quant à l'effet du milieu socio-économique sur le risque de décrochage : ce risque est plus important pour les familles dont le statut socio-économique, mesuré par les indicateurs précédents, est le plus faible. Le risque de déperdition scolaire est plus élevé pour un enfant issu de milieux populaires que pour celui issu d'un milieu favorisé. Par exemple Croninger et Lee en 2001, utilisent un « indice de risque social » fondé sur cinq attributs : appartenance à une minorité ethnique, appartenance à une minorité linguistique, pauvreté, famille monoparentale, absence de diplôme pour au moins un des deux parents. Ces auteurs montrent que, la probabilité de décrocher augmente de 66 % pour les élèves ayant au moins un des attributs par rapport à ceux n'ayant aucun facteur de risque, et ceci pour un même niveau scolaire et les mêmes comportements vis-à-vis de l'école à l'adolescence. Il est d'ailleurs possible que les différences de compétences scolaires, acquises très tôt pendant le parcours scolaire des enfants, traduisent également des inégalités sociales initiales. Pour trancher cette question, il est nécessaire de réaliser des études permettant un suivi d'individus de leur naissance à l'âge adulte, ce qui est rarement possible. On peut citer cependant l'étude de Ratcliffe et McKernan conduite en qui, à partir d'un suivi de cohorte de la naissance à l'âge de trente ans, montre que les personnes nées pauvres ont trois fois plus de risque de sortir de l'école sans diplôme que les autres.Parmi les indicateurs de milieu social, le niveau de diplôme des parents, et particulièrement celui de la mère, semble être le plus déterminant, au Cameroun particulièrement à Garoua-Boulaï. Ce résultat peut être rapproché de ceux mettant en avant le rôle des pratiques éducatives. En effet, ces pratiques sont fortement différenciées selon le milieu social. Une implication familiale importante (aide aux devoirs, contrôle du travail scolaire), des attentes positives vis-à-vis de l'école, une réactivité des parents aux difficultés scolaires, une attitude encourageante et valorisante diminue le risque d'abandon scolaire.

Cependant, ce sont précisément ces pratiques qui sont plus fréquentes dans les milieux socialement favorisés, et moins répandues dans les milieux populaires. Ces facteurs de différenciation sociale interviennent tôt dans la vie de l'enfant, avant même la scolarité élémentaire.

2-Le manque d'intérêt pour l'école

Godbout dans son étude sur l'abandon scolaire conduite en 1991 en vue de promouvoir les moyens d'intervention, cite plusieurs facteurs de la déperdition scolaire parmi lequel la volonté personnelle de l'élève d'abandonner l'école.En effet, les causes de la déperdition scolaire peuvent se retrouver dans la personnalité de l'apprenant à travers de multiples échecs, la démotivation, les problèmes familiaux, le manque de confiance en soi- même et des absences chroniques.

3-Le libertinage des enfants

L'un des facteurs prédominant favorisant l'abandon des classes par nos jeunes enfants dans la commune de Garoua-Boulaï est le libertinage des enfants causé par la déclinaison des responsabilités observées chez la plupart de nos parents. Nous avons constaté avec amertume que certains parents rejoignent les campagnes pour les travaux champêtres abandonnant ainsi les enfants seuls aux villages ou en ville vivant dans le sauve qui peut. Dépassés, ces enfants sont obligés d'abandonner les classes pour rejoindre leurs parents. Comme cela ne suffisait pas, les frais des APEE fixés à 5 000 FCFA dans les écoles primaires et 15 000 FCFA pour le secondaire fait à ce que les parents trient les enfants à faire inscrire suivant les moyens en sa possession.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille