La déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boula௠(Est-Cameroun): 1977-2019par Bienvenu BELNDANGA GARBA Université de Ngaoundéré - Master 2 2020 |
II-LES FACTEURS SCOLAIRES DE LA DÉPERDITION SCOLAIREIci l'accent sera mis surle manque criard des enseignants, les effectifs pléthoriques, la panne du système éducatif camerounais, les violences de genres en milieu scolaire et la violence en milieu scolaire. 1-Le manque criard des enseignants Pendant la décennie 1990-2000, les défis majeurs de notre système éducatif sont variés, liés les uns à l'héritage colonial, les autres à la croissance rapide des effectifs, nous citerons: - l'insuffisance des structures d'accueil (la plupart des écoles primaires sont encore construites en matériaux provisoires); - l'insuffisance qualitative et quantitative du personnel enseignant53(*); - la construction et l'équipement de nouvelles salles de classe pour améliorer les ratios maître/élèves et classe/salle de classe; en vue d'offrir aux jeunes camerounais une éducation de qualité tout en facilitant l'accès à l'éducation; - la réouverture des Écoles Normales d'Instituteurs de l'Enseignement Général (ENIEG), fermées en 1987 en raison de la récession économique; - la recherche des voies et moyens pour réduire l'écart entre le taux de scolarisation des filles et celui des garçons, avec l'appui de l'UNICEF, surtout dans les zones dites sous-scolarisées du «Grand Nord et de l'Est». Ce manque criard d'instituteurs est observé dans presque tous les rapports de fin d'année trouvés au niveau de l'inspection de l'éducation de base d'arrondissement de Garoua-Boulaï. Le tableau situé au niveau de l'annexe 7 est une émanation de ce manque d'enseignants de la commune de Garoua-Boulaï. Malgré les efforts du gouvernement camerounais en faveur de l'amélioration de l'offre scolaire, nous avons contacté que les enseignants éprouvent toujours des difficultés dans l'encadrement pédagogique des élèves ceci à cause des effectifs pléthoriques constatés à cet effet. C'est ce qui entraîne la démotivation particulière et réelle chez l'enseignant et dont l'implication directe serait l'absence d'un bon encadrement pédagogique des élèves.De ce constat émane des opinions qui tentent d'expliquer ce phénomène. Selon d'autres enseignants, ces effectifs pléthoriques conduisent à des notes qui ne reflètent pas le niveau véritable des élèves.Au Cameroun, la question des effectifs pléthoriques porte essentiellement sur le nombre trop important d'élèves dans une salle de classe. Dans les écoles Primaires publiques, l'enseignant se retrouve avec plus d'une centaine d'élèves dans la classe. Le surpeuplement des classes54(*) est généralisé dans la ville de Garoua-Boulaï à cause l'insuffisance des écoles, du taux de natalité élevé et de la densité élevée de la population urbaine.Dès lors on se demande comment un enseignant peut accorder la parole à chacun des élèves de la classe, pendant le déroulement de l'enseignement et apprentissage. Dans de telles situations, il est certain que l'effectif s'interfère très fortement l'activité pédagogique.Mais l'Afrique, continent de forte démographie, où se trouve un nombre important de Pays en voie de développement et parfois vivant en dessous du seuil de pauvreté, ne peut pas respecter les normes prévues par l'UNESCO en 2010. La taille d'une classe ne devrait pas dépasser 25/30 élèves.La très forte demande en éducation et l'exigence de l'école primaire gratuite pour tous ont servi de prétextes à certains chefs d'établissement pour recruter un nombre important d'élèves.Cette situation est en rupture totale avec les principes pédagogiques. Quand un enseignant donne son cours, il doit circuler dans la salle pour contrôler les élèves, et s'assurer qu'ils captent bien le message qu'il délivre souligne-t-elle. La situation des effectifs pléthoriques dans les écoles dans la ville de Garoua-Boulaï est observée dans les écoles pratiquant la double vacation communément appelée mi-temps.L'un de nos informateurs avait affirmé avec certitude lors de notre entretien que : Toutes les écoles publiques primaires et secondaires du centre-ville de Garoua-Boulaï sont menacées par le problème d'effectifs pléthoriques. Ceci s'explique en partie par l'arrivée des réfugiés centrafricains au Cameroun en général et dans la région de l'Est en particulier. Cette situation est très grave au niveau des écoles primaires parceque les élèves sont assis à même le sol55(*). On peut également saisir la gravité du problème de déperdition scolaire à travers le ratio élèves/salles de classes. Le tableau ci-après représente le ratio élèves/salles de classes dans quelques arrondissements des régions suivantes : Adamaoua, Est et Extrême-nord. Tableau 8 : Ratio élèves/salles de classe dans quelques arrondissements de l'Adamaoua, Est et Extrême-nord.
Source:Annuairesstatistiques MINEDUB, 2017-2018. Le tableau ci-dessus, nous permet de cerner le niveau de ratio élèves/salles de classe dans l'arrondissement de Garoua-Boulaï. En effet, ce tableau montre que, le ratio moyen élèves/salles de classe 152 c'est-à-dire qu'une salle de classe comprend 152 élèves. Cet effectif décourage les enseignants à bien assurer leur tâche de transmission de connaissance à ses élèves. 3-La panne du système éducatif camerounais Les autres causes des déperditions scolaires sont généralement attribuées au système éducatif en tant qu'instance d'offre et de gestion des services éducatifs, et structure chargée de répondre à la demande scolaire. Les principaux indicateurs qui permettent souvent d'estimer l'offre et la demande scolaire sont le taux brut de scolarisation(TBS) et le taux net de scolarisation (TNS). Nous verrons dans le tableau qui suit, les taux bruts de scolarisation, nombre de redoublants et le taux de redoublements au Cameroun de 1980 à 2000. Tableau 9 : Taux brut de scolarisation, nombre de redoublants et taux de redoublements au Cameroun de 1980 à 2000.
Source : les déperditions scolaires au Cameroun : estimations et recherche des déterminants par J. NgoufoYemedi en 2004. Il ressort de ce tableau 13 que, lorsque les TBS sont supérieurs à 100%, cela signifie que le cycle d'études comporte des enfants n'ayant plus l'âge légal pour ce cycle. Ils traduisent ainsi les effets des redoublements ou encore des retards de scolarité dans le système. Cette valeur du TBS peut également témoigner de la transgression de la loi éducative car elle suppose que des élèves sont admis auPrimaire avant l'âge légal d'admission pour ce cycle ou encore qu'au-delà de 14 ans, certains enfants y sont maintenus (étant donné que 14 ans est fixé comme âge limite d'inscription dans l'enseignement primaire).Ce que nous tenons à préciser à ce niveau, c'est un ensemble de difficultés connues par le système éducatif camerounais, et qui sont susceptibles d'avoir eu une incidence tant sur le rendement scolaire des élèves que sur l'évolution des déperditions. Selon Gabriel Siakeu56(*) ; on peut citer: la fermeture des écoles normales de formation des instituteurs entre 1990 et 1995 ayant entraîné une chute du recrutement des maîtres d'écoles primaires ; la suppression des indemnités accordées aux enseignants exerçant dans des régions autres que leur région d'origine, provoquant du fait même, un repli progressif desenseignants des régions les plus éloignées vers les grandes villes, la fermeture des écoles rurales et l'accentuation des disparités dans la répartition des enseignants au sein du territoire. En effet, certains enseignants refusent de regagner leur poste d'affectation dans les régions les plus reculées du pays, sous le prétexte des conditions de vie assez rudes ou encore pour des raisons matrimoniales (les enseignantes pouvant demander à être affectées dans le lieu de résidence de leur époux) ; le monnayage57(*) du transfert des enseignants a également contribué à 1'enlisement de cette disparité dans la répartition des enseignants. Certains parents se sont finalement trouvés dans l'obligation de payer le salaire d'une partie des enseignants. À titre d'exemple 61% et 13% des enseignants étaient rémunérés par les parents, respectivement dans la région de l'Extrême-nord et celle du Centre ; l'absentéisme des enseignants quant à lui, a provoqué une baisse de la durée des enseignements. En effet, il arrive que les élèves victimes de cette situation ne reçoivent en moyenne que 25 semaines de cours dans les villes et 20 semaines en zones rurales; alors qu'officiellement, il est prévu 36 semaines ; Et l'augmentation du cout d'écolage de 1996 à 2010 et (passant de 1 500 à 5 000 FCFA) a freiné l'action des Associations des Parents d'Élèves (APE) dans la contribution au financement des besoins en éducation, dans la mesure où les parents trouvaient superflu de payer plus les frais d'inscription et de devoir en même temps contribuer comme auparavant aux frais de I'APE. Même si un ensemble de mesures (suppression des frais d'écolage au primaire; programme d'éducation de base, accès à l'éducation parentale et maternelle, lancement d'un projet d'élaboration de la carte scolaire) ont été prises par le gouvernement afin d'améliorer le niveau de scolarisation des enfants, il n'en demeure pas moins que ces difficultés persistent et sont parfois il l'origine de situations désagréables pour le fonctionnement du système éducatif, à l'instar des rendements scolaires faibles. La courbe de l'intelligence humaine au Cameroun est en pleine régression. La chute de niveau des jeunes camerounais depuis la dernière décennie peut s'observer sur un certain nombre de changements progressifs justifiés par les soucis de modernisation voire de performance cependant toujours nocifs à la qualité de l'éducation même s'il faut l'avoué, ils favorisent grandement l'essor de cette dernière. Commençons par le primaire, avec le Ministère de l'éducation de Base(MINEBASE) qui a confié et continue d'ailleurs à confier l'éducation à des jeunes vacataires recrutés çà et là (souvent au gré de la corruption) mais toujours sans aucune qualité requise ; seulement en quête de matricule pour la fonction publique. On trouve de nos jours, des maitres d'école qui sont incapables d'écrire une phrase sans faute et encore moins de produire un texte qui suscite le gout de lire ; chose inconcevable il y a quelques années plutôt. Le CEP dont le détenteur était supposé être capable de maitriser à l'écrit comme à l'oral, la langue française pour les francophones, de débattre en public sur des faits d'actualités en homme instruit n'est aujourd'hui qu'un vulgaire titre sans aucune valeur car 75%58(*) de ses détenteurs ne maitrisent même pas l'orthographe de leur propre nom. Ensuite, au niveau du secondaire, le gouvernement pratique la politique de la promotion collective chez les anglophones et le résultat de cet état de chose est ce que d'aucun nomme de nos jours « diplômés illettrés ». À cela s'ajoutent, les effets de la mondialisation qui vulgarisant les avancées technologiques concoure peut être à la mondialisation de nos sociétés, mais des sociétés dans lesquels les apprenants sont devenus évasifs, assimilés, aliénés, paresseux et occupés par des véritables affaires inutiles. Un autre changement est l'accroissement du nombre des établissements scolaires. Les lycées et collèges qui par exemple, il y a quelques années étaient des perles rares se retrouvent aujourd'hui dans tous les coins les plus reculés du pays. Le côté négatif de cet état de chose est que la plupart de ces lycées et collèges fonctionnent généralement dans des zones dépourvu d'approvisionnement en eau et ou en électricité, avec des salles de classes aux constructions inachevées. Pour couronner le tout, l'enseignement est confié à des jeunes vacataires qui dans leur majorité n'ont de souci que celui de joindre les deux bouts, dans un pays où leur avenir ne leur appartient toujours pas. Enfin, au supérieur, tout est ouvert et curieusement beaucoup réussissent tant bien que mal (corruption aidant)59(*). Toujours est-il que dépourvu de toute ouverture d'esprit, renfermé sur eux-mêmes et animé par le désir de prospérer tout de même, ces grands diplômés ne pouvant prendre aucune initiative ne rêvent que de la vie facile. Cette dernière se décline généralement en deux ouvertures dont la première est la fonction publique et la seconde, l'expatriation vers l'étranger. 4-Les violences de genres en milieu scolaire Dans de nombreux pays, les données disponibles révèlent que les jeunes filles sont victimes de formes de violences autour ou au coeur de leur établissement scolaire, qui nuisent à leur bonne scolarisation et les poussent même parfois à abandonner l'école. Les violences de genre en milieu scolaire mettent en jeu des dimensions multiples : économique (cas du sexe transactionnel), socioculturelle (tabou sur la sexualité, absence d'éducation à la sexualité, inégalités de genre) et sanitaire. Elles interviennent dans et autour de l'école, tant de la part des personnels enseignants, de personnels des écoles, d'adultes autour de l'école, que d'élèves masculins. Ces violences de genre en milieu scolaire ont une influence directe sur la scolarisation des filles, puisqu'elles provoquent souvent leur retrait de l'école. Elles apparaissent ainsi et doivent être considérées comme un obstacle majeur à la scolarisation des filles. Banalisées, elles restent fréquemment un sujet « tabou », ce qui rend difficile leur identification, leur reconnaissance et leur prise en charge. La prévalence, la fréquence et l'intensité de la violence dans les écoles n'ont pas encore fait l'objet d'une étude approfondie et systématique en Afrique occidentale et centrale. Or, il s'avère désormais indispensable et urgent de procéder à une collecte de données fiables au niveau national dans chaque pays d'Afrique. De plus, même si de nombreux instruments juridiques internationaux et régionaux de protection des enfants existent, ils font l'objet d'une faible mobilisation politique et ne sont pas dotés de moyens suffisants pour leur mise en oeuvre efficace. La reconnaissance des violences de genre en milieu scolaire comme facteur de déscolarisation est souvent insuffisante et peu prise en compte dans les politiques et les programmes d'Éducation pour Tous. Pour faire face à cette grave problématique des violences de genre en milieu scolaire, des mesures préventives et de prise en charge (psycho-sociale, médicale, juridique et judiciaire) doivent rapidement être mises en oeuvre. Les jeunes filles continuent en effet de rencontrer des difficultés dans l'accès aux services de soins et de prises en charge psychologiques du fait de l'insuffisance, voire de l'inexistence de ces services au sein des écoles, de la faible capacité financière des familles, des pesanteurs socioculturelles et de la stigmatisation persistante qui pèsent sur les victimes des violences (notamment dans un contexte d'une forte prévalence VIH/SIDA) mais aussi en raison de l'éloignement des centres de santé et du comportement des personnels de santé. Il est donc désormais plus que nécessaire d'améliorer la situation dans les écoles africaines, si l'on veut qu'elles deviennent des environnements sûrs et protecteurs pour les enfants et notamment pour les filles. La présence ou l'absence de violences étant un facteur de déperdition scolaire. Si les institutions éducatives sont reconnues comme des lieux d'apprentissage, de développement et d'autonomisation, les écoles sont trop souvent des espaces de discrimination et de violence, notamment envers des filles. En 2004, le rapport de l'UNICEF sur la situation des enfants dans le monde indiquait que « la violence sexuelle, physique et psychologique perpétrée par des enseignants à l'égard des filles est courante »60(*). Deux ans plus tard, en 2006, le rapport du Secrétaire Général des Nations Unies sur la violence à l'encontre des enfants faisait lui aussi état de nombreuses violences subies dans le cadre scolaire, tels que les châtiments corporels, les brimades, les mauvais traitements et les violences sexuelles. Les enquêtes de terrain menées dans les écoles d'Afrique subsaharienne indiquent de leur côté que les violences de genre sont répandues, quotidiennes et frappent en tout premier lieu les jeunes filles.Les violences de genre en milieu scolaire ont lieu au sein de l'école, pendant et après les cours, et sur le chemin de l'école. Toutes les zones où les élèves se trouvent au cours de la journée d'école ou sur le chemin de l'école sont des espaces potentiels où les violences de genre peuvent se produire. Au collège Van Heigen, situé dans la ville de Garoua-Boulaï, plus précisément au quartier Bindiki, la zone environnante de cette école étant constituée d'une brousse reconnue comme une « aire protégée par la commune » représente d'après l'un de nos informateurs, « l'hôtel où les élèves s'envoient en l'air »61(*). Les abus sexuels, en particulier, sont perpétrés dans des lieux tels que les salles de classe, les couloirs, les résidences d'enseignants, les dortoirs, les toilettes, ainsi que dans les bois ou les buissons à proximité de l'établissement. Les toilettes scolaires ont été identifiées comme des zones à haut risque dans plusieurs établissements de la région. Les zones communément craintes sont le périmètre du terrain de l'école, les toilettes, les salles de classe vides et les dortoirs. Les filles y sont plus susceptibles d'être exposées au harcèlement et aux abus par des élèves de sexe masculin et les enseignants. D'après les différentes études et travaux disponibles, on peut en distinguer deux types d'auteurs de violences : les élèves masculins et les professeurs, souvent auteur de forme d'abus sexuels transactionnels. D'après les données disponibles, les violences d'élèves à élèves sont plus fréquentes, cependant le personnel enseignant est aussi très souvent identifié comme auteur de violences. Toutes les études disponibles dans la région confirment que les abus sexuels contre les filles sont essentiellement perpétrés par des hommes, qu'il s'agisse d'enseignants ou de membres du personnel de l'établissement, d'autres hommes de la communauté (jeunes hommes, soldats en faction à des postes de contrôle, chauffeurs d'autobus, commerçants, ou des élèves de sexe masculin. Au Cameroun, selon l'étude cité par le Docteur MbassaMenick dans l'article « Les abus sexuels en milieu scolaire au Cameroun : résultats d'une recherche-action à Yaoundé », 72,5 % des 15,9 % de victimes d'abus sexuel avant l'âge de 16 ans sont des filles. Leurs âges au moment de l'abus varient entre 4 et 15 ans (moyenne d'âge de 11,6 ans)62(*).Les attouchements63(*) constituent le mode d'abus sexuel le plus fréquent (54,6 %), suivis par les viols (38,7 %). 5-La violence en milieu scolaire La violence est un phénomène observable partout : elle se trouve à la fois dans la société et à l'école. Elle se présente sous diverses formes et se définit de différentes manières. D'aucuns pensent à tort que blesser quelqu'un n'est pas une forme de violence, au contraire les paroles sont souvent porteuses de violence. La violence64(*) prend de l'ampleur en milieu scolaire et se présente sous les formes suivantes : · La violence physique : elle se manifeste à travers les bagarres, les disputes ; · Le vandalisme : c'est un acte de destruction de la propriété d'autrui ou des édifices publics ou privés ; · L'intimidation : c'est le fait d'inspirer à une personne de l'effroi par la force à fin de lui faire perdre son assurance ; · Le mépris : qui se définit comme étant une attitude arrogante envers une personne, sentiment qui permet de sous-estimer quelqu'un. Toutes ces formes de violences sont observées dans nos écoles et sont par ailleurs parmi les causes les plus importantes de la déperdition scolaire au Cameroun en général et dans la commune de Garoua-Boulaï en particulier. Les propos que nous avons recueillis auprès de M. Ndouyang, professeur d'orientation au lycée de Garoua-Boulaï sont un bel exemple de la violence en milieu scolaire parmi tant d'autres. Ce dernier déclare : J'ai été victime d'une terrible bagarre ici au lycée de Garoua-Boulaï l'année dernière de la part d'un élève juste parce que je l'ai surpris en train de fumer du chanvre indien dans la douche du bloc administratif et je l'ai influencé en lui disant qu'il sera traduit au conseil de discipline65(*). Il se dégage de ce point de vue que la violence est sujet d'exclusion d'un élève pouvant même entrainer sa démission définitive du circuit scolaire où il est inscrit. Toute violence perpétrée dans l'enceinte d'un établissement scolaire est condamnée par le règlement intérieur de l'école. * 53G. Siakeu, Les enfants en déperdition scolaire au Cameroun, http://portail-eip.org/SNC/eipafrique.com, consulté le 22/10/2020. * 54 Autre appellation de l'effectif pléthorique ; y. Nzege Gbiako et p. Yamoze Yalome, « Effectifs pléthoriques et ses conséquences sur l'Encadrement Pédagogique des élèves du Primaire de Gbadolite », www.congovirtuel.com, consulté le 12/ 10/2020, p.5. * 55Entretien avec B., Koh, le 12 septembre 2020 à Illa. * 56 Cet auteur est cité par J. NgoufoYemedi, 2004, «les déperditions scolaires au Cameroun : estimations et recherche des déterminants'', mémoire de fin d'études, Institut de Formation et de Recherche Démographiques, Université de Yaoundé II. * 57Bel exemple de la corruption des enseignants du Cameroun. * 58Lymvision,2002, Les problèmes de l'éducation au Cameroun, http://lymvision.unblog.fr/2012/03/30/les-problemes-de-l'education-au-cameroun/, consulté le 15 septembre 2020. * 59Ibid. * 60M. Devers et al. 2012,Les violences de genre en milieu scolaire comme facteur de déscolarisation en Afrique subsaharienne francophone,Association pour le développement de l'éducation en Afrique (ADEA), pp14-17. * 61 Entretien avec Dokwenna J.C., élève au collège Van Heigen, Garoua-Boulaï, le 25 Aout 2020. * 62M. Devers et al. 2012, p 18. * 63 Les attouchements désignent les caresses sexuelles sans pénétration effectuées sans le consentement de celui ou celle qui les subit qu'il y ait violence ou non. * 64J.Maman, 2017, « La déscolarisation des jeunes et la question du développement dans l'arrondissement de MBE », mémoire de master recherche en sociologie, Université de Ngaoundéré, pp.98, 98 * 65Entretien avec Ndouyang à Garoua-Boulaï, le 25/09/2020. |
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