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La déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boula௠(Est-Cameroun): 1977-2019


par Bienvenu BELNDANGA GARBA
Université de Ngaoundéré - Master 2 2020
  

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CHAPITRE I : PRÉSENTATION DE LA ZONE D'ÉTUDE

Ce chapitre est consacré à la présentation de la commune de Garoua-Boulaï, notre zone d'étude. Il a pour préoccupation principale de présenter ladite commune de Garoua-Boulaï. Il est question ici d'étudier les milieux physiques et humains, les infrastructures et la situation du système scolaire camerounais.

I-L'ÉTUDE DU MILIEU PHYSIQUE DE LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAÏ

Pour une bonne maitrise de cette thématique, il est judicieux de connaitre le milieu physique de la commune de Garoua-Boulaï.

1-La localisation géographique de la commune de Garoua-Boulaï

La Commune de Garoua-Boulaï est limitée au Nord par la commune de Meiganga, au Sud- Ouest par la commune de Bétaré-Oya et à l'Est par la commune de Baboua en République Centrafricaine. La ville de Garoua-Boulaï est située à 244 km du chef-lieu Bertoua. Garoua-Boulaï est une ville du Cameroun située dans la région de l'Est et le département de Lom et Djerem, à la frontière avec la république centrafricaine. L'arrondissement de Garoua-Boulaï fait partie des quatre arrondissements que compte la région de l'Est. Cette dernière a été créée en 1920 et a pour capitale Bertoua38(*). La région de l'Est a pour superficie 109.002 km2.En 1965, le département du Lom et Kadey éclate en deux : le Lom et Djerem (chef-lieu : Bertoua) et la Kadey (chef-lieu : Batouri). La région de l'Est compte désormais quatre(04) départements.

La figure 1 qui suit représente, la carte de cette région de l'Est.

Figure 1 : Carte de la région de l'Est

Source : https://www.osidimbea.cm/collectivites/

La figure 1 ci-dessus, localise la région de l'Est. Les quatre départements de la région de l'Est que sont : Lom et Djerem, Abong-Mbang, Haut-Nyong et Kadey sont localisé sur cette carte en couleur bleue.

La commune de Garoua-Boulaï aurait été créée selon certains informateurs le 28 juin 1977 et aurait été administrée par un conseil municipal. Le maire est élu pour un mandat de cinq (05) parmi les vingt-cinq (25) membres du dit conseil.Outre Garoua-Boulaïproprement dit, la commune comprend les localités suivantes :Abbo-Boutila, Badan, Bindiba, Daboloé, Gado-Badzéré, Gandong, Garoua-Bethel, Gbabio, Illa, Komboul, Mbassi, Mbonga, Mborguéné, Mboussa, Mombal, Nagonda, Nanamoya, Nadoungué, Nganko, Sabal-Sud, Taparé, Yoko-Siré et Zamboi.

La figure qui suit, localise la commune de Garoua-Boulaï sur la carte du Cameroun.

Figure 2 : carte de localisation de la commune de Garoua-Boulaï.

f

Source :conception, Minfegue, 2019/Fond de carte : IN

La figure 2 ci-contre permet de localiser la commune de Garoua-Boulaïau Cameroun. À cet effet, le point en rond, situé entre la région de l'Adamaoua et la république centrafricaine(RCA), représente donc cette commune de Garoua-Boulaï.

2- Le climat

La Commune est située à la lisière entre la forêt équatoriale et la zone sahélienne mais subit l'influence d'un climat équatorial de type guinéen à quatre saisons d'inégales durées :


· une grande saison sèche de décembre à février;


· une petite saison pluvieuse de mars à juin;


· une petite saison sèche de juillet à août ;


· une grande saison pluvieuse de septembre à novembre.

La moyenne annuelle des précipitations se situe autour de 1400 mm. La température moyenne annuelle est de 20°C avec une amplitude moyenne annuelle de 2,5°C. Ce climat est propice à deux (2) campagnes agricoles au cours de l'année : de mi-Août à mi-juin et de mi-Août à mi-novembre.

3-Le relief et sols

Situé dans la zone de transition entre les plaines du sud-est et le plateau de l'Adamaoua, le relief de Garoua-Boulaï est globalement peu accidenté39(*). Il est constitué de plateaux entaillés de vallées peu profondes et de vastes zones de dépression que sont les bas-fonds. Peu marquées et peu présentes vers le sud, les hautes terres jalonnent la majeure partie de la zone nord.

Les sols sont pour la plupart ferralitiques et latéritiques par endroit, bruns, à horizons très différenciés. On distingue généralement du haut vers le bas :

- L'horizon superficiel (sombre) ;

- L'horizon brun plus ou moins appauvri à cause du lessivage.

Des collines vers les plaines, nous avons deux grands types de sols :

- Les sols fermes (non marécageux) ;

- Les sols hydro morphes (gorgés d'eau) dans les zones marécageuses;

4-L'hydrographie, végétation et faune

Le réseau hydrographique est assez dense et est constitué de cours d'eau non navigables dont la Kadey, Mbali, Nguli, Bah, Meloumba, Bakoumba et le Lom qui est l'un des affluents de la Sanaga. Il existe par ailleurs un vaste réseau de ruisseaux dont très peu subsistent à la saison sèche.

La végétation dans cette Commune présente des alternances de savane herbeuse, de savane arbustive et arborées par endroit. De nombreuses forêts de galerie sont identifiées surtout le long des cours d'eau et des marécages.

Les espèces herbeuses dominantes sont Pennisetumpurpureum, Hyparhényarufa, Chromolaenaodorata(Bocassa), Mimosa et de nombreuses graminées. Les principales formations végétales rencontrées sont : la plaine herbacée parsemée d'arbustes, la forêt marécageuse (zones périodiquement inondées dans le voisinage des cours d'eau, les bas-fonds et les vallées), la raphide marécageuse (raphia) zones marécageuses, les jachères autour des maisons et les galeries forestières.

Les espèces fauniques sont diversifiées. Cependant, elles sont quelque peu rares. On y trouve cependant des zones giboyeuses (Zamboï, Mborguene, Nanamoya). On y recense quelques espèces de mammifères, espèces d'oiseaux et espèces de poissons. Les plus rencontrées40(*) sont données dans le suivant.

Tableau 1 : Les espèces fauniques

Nom commun

Nom scientifique

Mamba Vert

Rendroaspisjanesoni

Épervier

Accipitererythropus

Tortue

Chelonlidae

Varaan

Varanus niloticus

Vipère

Bitisgabonica

Pangolin

Nanistricuspis

Porc épic

hystriacristata

Aulacaudes

Aulacaudes

Civette

Viverracivetta

Chimpanzé

Pan troglodytes

Céphalophe de Peter

Cephalophuscallipygis

Éléphants

 

Source : Plan du développement de la commune de Garoua-Boulaï réalisé par GREFAAD.

Le tableau ci-dessus montre qu'on peut dénombrer douze(12) espèces fauniques dans la commune de Garoua-Boulaï. Ces espèces représentent le patrimoine naturelle du Cameroun en général et notamment de la région de l'Est.

II-L'ÉTUDE DU MILIEU HUMAIN DE LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAÏ

L'examen minutieux du milieu humain de la zone de notre étude sera pris en compte dans cette partie.

1-L'historique de la commune de Garoua-Boulaï

La figure 3 ci-dessous représente l'hôtel de ville de la commune de Garoua-Boulaï, situé dans le quartier Bindiki. Ce bâtiment représente le bureau d'administration de ladite commune. Bien avant celui-ci, le bâtiment qui abritait l'hôtel de ville de la commune de Garoua-Boulaï était trois fois moins grand que l'actuel. L'ancien bâtiment de l'hôtel de ville de Garoua-Boulaï était situé au quartier Sabal-ville et est de nos jours occupé par le commissariat spécial de Garoua-Boulaï. La figure qui suit représente l'hôtel de ville de Garoua-Boulaï qui selon nos informateurs aurait été construite en 2011.

Figure 3 : Hôtel de ville de Garoua-Boulaï

Source : BelndangaGarba B., 1er septembre 2020 à Garoua-Boulaï.

La fin du 19ème et le début du 20èmesiècle enregistrent un important mouvement de populations qui s'achève par la création de nombreuses agglomérations. Parmi les causes de ces mouvements l'on peut citer entre autres :

· les discordes entre leaders ou clans ;

· la recherche de meilleures conditions d'existence (terres agricoles fertiles, les meilleurs pâturages et zones de chasse, le rapprochement des infrastructures comme les centres de santé, les marchés ou la route).

Peu avant, les populations avaient dû migrer à NyambakaMboulaï vers l'Adamaoua à cause des contraintes économiquescar éloignées des grandes agglomérations. C'est sur les conseils de l'administration coloniale que le Chef Mboulaï ramena ses populations sur le site actuel, convaincu des opportunités qu'allaient porter l'ouverture des routes reliant non seulement le nord et le sud du Cameroun mais aussi le Cameroun à la République Centrafricaine, ce qui faisait de Garoua-Boulaï un grand carrefour.

Garoua-Boulaï tient son nom de son hospitalité41(*). En effet, c'est en remerciant le Chef Mboulaï qui leur avait donné un repas copieux que les porteurs qui accompagnaient des colons Français dirent en langue Mboum «Mi Garwa-Mboulaï» qui signifie en français que nous sommes rassasiés Mboulaï. C'est à partir de cette expression que les colons donnèrent un nom pour identifier cette localité d'où Garoua-Boulaï, le nom que porte cette ville aujourd'hui.

Le tableau suivant, représente la liste des personnels de commandement ayant servi comme chef de district à Garoua-Boulaï.

Tableau 2 : liste des personnels de commandement ayant servi comme chef de district à Garoua-Boulaï.

Nom et Prénom

Grade

Date de prise de service

Date de départ

1

MBENG ANIEL

Adjoint d'administration

1967

28/11/1967

2

EBANG ISAAC

Adjoint d'administration

28/11/1967

10/07/1970

3

ATEBA ATANGANA

Commis d'administration

10/07/1970

30/08/1971

4

MBENGA JEAN GEORGES

Adjoint d'administration

30/08/1971

22/06/1974

5

MFOU'OU ZANGA G.

Adjoint d'administration

22/06/1974

28/09/1976

6

GUEGUIM SYLVERE

Adjoint d'administration

28/09/1976

08/01/1980

Source : Entretien avec Diyen Jam Lawrence, le sous-préfet à Garoua-Boulaï, 24/08/2020.

Il se dégage du tableau ci-haut que, de 1967 à 1980, il y a eu six(06) personnels de commandement qui ont servi comme chef de district de Garoua-Boulaï.

Le district de Garoua-Boulaï a été créé par décret N° 66/DF/435 du 26 aout 1966, avec une superficie de 1 125 km2. Ce district a été érigé en arrondissement en 1979. En effet, l'arrondissement de Garoua-Boulaï a été créé par décret N° 79/469 du 14 novembre 197942(*). Le tableau ci-après représente la liste des personnels de commandement ayant servi dans l'arrondissement de Garoua-Boulaï en tant que sous-préfet.

Tableau 3 :liste des sous-préfets de l'arrondissement de Garoua-Boulaï

Nom et Prénom

Grade

Date de prise de service

Date de départ

Nature de départ

1

YENE ESSOMBA VICTOR

Secrétaire d'administration principal

08/01/1980

30/07/1982

Muté

2

TCHOUASSI CHRISTOPHE

Secrétaire d'administration

30/07/1982

04/10/1985

Muté

3

BIWOLE EYA M.

Secrétaire d'administration

04/10/1985

19/02/1988

Muté

4

ZOM A PON PIERRE

Secrétaire d'administration

19/02/1988

17/05/1991

Muté

5

MBONG II HANS

Secrétaire d'administration principal

17/05/1991

12/01/1994

Muté

6

NGANGUE VICTOR MARCEL MENDEL

Administrateur civil

12/01/1994

29/09/1995

Relevé

7

BOUBA NASROU

Administrateur civil

29/09/1995

12/09/1996

Muté

8

EDOA BONIFACE

Administrateur civil

12/10/1996

22/09/2000

Muté

9

MEKA BASILE

Secrétaire d'administration principal

23/06/2004

03/10/2008

Muté

10

NDIMBEU DIEFE JEAN-MARIE

Administrateur civil principal

03/10/2008

08/02/2011

Muté

11

KAMSU DAVID

Administrateur civil principal

08/02/2011

18/10/2012

Décédé

12

VIANG MEKALA

Administrateur civil principal

14/05/2013

04/08/2014

Muté

13

NGOMO YACOUBOU

Secrétaire d'administration civil

22/09/2000

23/06/2004

Muté

14

DIYEN JAM LAWRENCE

Administrateur civil principal

22/09/2014

 
 

Source : Entretien avec Diyen Jam Lawrence, le sous-préfet à Garoua-Boulaï, 24/08/2020.

L'analyse qui se dégage de ce tableau 3 montre à juste titre que, de 1980 à 2019, la commune de Garoua-Boulaï a recensé quatorze(14) sous-préfets. Parmi ces chefs de terre ayant servi dans cette localité du Cameroun, deux d'entre eux ont laissé une histoire mémorielle. Car l'un a été éteint dans cette ville et l'autre a été relevé de ses fonctions. Il s'agit respectivement de Kamsu David en 2012 et Ngangué Victor Marcel Mendel en 1995.

Pour mieux comprendre l'histoire de la commune de Garoua-Boulaï, il faut se référer au tableau ci-après :

Tableau 4 : Les repères historiques de la commune de Garoua-Boulaï

Vers 1908

construction de la route du sud, reliant Bertoua à Garoua-Boulaï

1944

Construction du pont sur le fleuve Lom par les Français

1963

Construction du pont métallique sur le Lom par l'Etat du Cameroun et bitumage de 12 kilomètres de la route sur le versant côté sud du pont

1968

Construction d'un aérodrome à Nagonda par les Missionnaires Protestants de l'Église Évangélique Luthérienne

Vers 1970

actes barbares des coupeurs de têtes

Juin 1977

création de la Commune de Garoua-Boulaï

1995

réseau public de distribution d'eau géré par la Société Nationale des Eaux du Cameroun (SNEC) tombe en panne

1997

l'épidémie de méningite à Taparé cause l'exode des populations

1999

achèvement du bitumage de la route reliant Bertoua à Garoua-Boulaï

2000

arrivée des réfugiés dans la zone sud

2003

afflux de réfugiés Centrafricains dans la zone nord

2003

mort accidentelle de 30 jeunes manoeuvres sur 40 venus de Komboul, travaillant à HEVECAM (Kribi)

2003

Déploiement du bataillon d'Intervention Rapide (BIR)

2010

construction du marché frontalier

2010

festival culturel du peuple Gbaya du Cameroun et de la République Centrafricaine

Source : Plan de développement de la commune de Garoua-Boulaï réalisé par GREFAAD.

Le tableau 4 ci-dessus présente l'historiographie de la commune de Garoua-Boulaï sur une échelle allant de 1902 à 2010.

2-Population

Avec une population totale estimée à environ 130 000habitantsrépartie en 35 chefferies traditionnelles de 3èmedégré la Commune de Garoua-Boulaï a une densité de 35 habitants au km2. Le taux de croissance de la population est de 2.1%,avec un taux brut de natalité de 20°/00, et un taux brut de mortalité de 3°/00. La population de la commune de Garoua-Boulaï est très jeune. Ceci qui est un sérieux défi pour les pouvoirs publics notamment en ce qui concerne la construction et la mise à disposition des infrastructures sociales telles que les hôpitaux, les écoles, les points d'eau aménagés, etc. Allogènes et Autochtones vivent en parfaite harmonie dans la commune.

En effet, crée en 1966 et composé de 38 villages, Garoua-Boulaï est une commune stratégique pour le Cameroun. Elle est située à la frontière avec la république centrafricaine au nord du département du Lom et Djerem avec une superficie d'environ 2 125 km2et une population estimée à environ 80 000 habitants. Cependant, avec l'afflux massif de réfugiés centrafricains depuis 2013, cette population avoisine déjà près de « 130 000 habitants »43(*). Compte tenu de sa position géographique comme carrefour entre le grand nord et la RCA, Garoua-Boulaïest devenue un grandpôle économique.

Le principal groupe ethnique qui représente les autochtones étant les Gbaya et les allogènes étant représenté par les Foulbés. De façon générale, le centre urbain abrite une population peu diversifiée où des expatriés (Norvégiens, Libanais, etc.) sont peu représentés. Les autres ethnies du Cameroun (Bamiléké, Foulbé, Bamoun, etc.) se retrouvent aussi dans la ville. En effet, Plusieurs ethnies cohabitent dans la localité de Garoua-Boulaï44(*). Les enquêtés en sont ressortissants de 31 bien distinctes. Avec une population s'élevant à 38% de l'effectif total, les « Gbaya » sont les plus représentés, suivi des « Peuhls » à 24, 3%, des « Foulbés » à 7,8% et enfin des « Haoussas » à 7,3% soit un total de quatre ethnies majoritaires. Les 27 autres ethnies se partagent les 22,4% restant de la population.

Avec l'arrivée massive des réfugiés centrafricains Garoua-Boulaï depuis l'an 2000, l'on a assisté au boom démographique de ladite commune. La figure ci-contre représente, la répartition des réfugiés dans toute la commune de Garoua-Boulaï en 2019.

Figure 4 : Répartition des réfugiés dans la commune de Garoua-Boulai

Source : Les données collectées auprès de M. Souleymane à la mairie de Garoua-Boulaï, 26/08/2020.

La figure 4 ci-dessus montre la répartition des réfugiés dans la commune de Garoua-Boulaï en 2019 d'après nos données collectées sur le terrain. La lecture de cette figure laisse croire que, c'est la ville de Garoua-Boulaï qui abrite le plus grand nombre important de réfugiés centrafricains dans la commune de Garoua-Boulaï.

3-Les Activités économiques

3-1-L'agriculture

L'agriculture est la principale activité économique de la commune. Elle implique plus de 80% de la population45(*). Il s'agit essentiellement des cultures vivrières utilisées pour la consommation locale et avec très peu de transformation. Parmi les cultures on peut citer : les racines et tubercules tels que le manioc, l'igname ou la patate (produits dans tous les villages de la commune), les céréales notamment le maïs (avec quatre bassins de production : Nadoungué, Mborguene, Bindiba et Gado Badzere) et les oléagineux (arachide).

3-2-L'exploitation minière

Le sous-sol de la commune de Garoua-Boulaï contient un potentiel important en ressources aurifères. Toutefois, son potentiel n'est pas évalué et les techniques d'exploitation restent artisanales. L'extraction artisanale de ce précieux métal entraine la déperdition scolaire dans toute la commune de Garoua-Boulaï en général et notamment à Bindiba, Nanamoya, Mborguéné et Gandong.

3-3-L'élevage

Les vaste savanes herbeuses de Garoua-Boulaï offrent des pâturages propices à l'élevage des bovins, des caprins et des ovins. L'élevage bovin reste néanmoins prépondérant du point de vue économique et de l'espace occupé.

Pour améliorer la productivité et la rentabilité de leurs activités les actions à entreprendre sont : l'encadrement adéquat des éleveurs, l'appui matériel en produits vétérinaires et en équipements de production appropriés, la mise en place des installations hydrauliques et de traitement, l'introduction des cultures fourragères et la lutte contre les mauvaises herbes et le renforcement des capacités organisationnelles des éleveurs.

3-4-La Pêche

La pêche est très peu développée dans la commune de Garoua-Boulaï. Elle est pratiquée de manière artisanale autour du Lom et les autres cours d'eau. La production halieutique ne permet pas de couvrir les besoins locaux en poisson. Les étangs piscicoles sont peu développés et les cours d'eau sont pour la plupart asséchés pendant la saison sèche.

Les populations pratiquent pour la plupart la petite pêche de subsistance et utilisent des techniques peu mécanisées (pêche à la ligne, pêche à la nasse...). Les espèces rencontrées sont entre autre, le capitaine, les silures, les Tilapias, les crevettes et les crabes. Les principales contraintes pour la pisciculture sont la non maîtrise des techniques améliorées de production et le manque des alevins de qualité et les vols répétés.

3-5-Le Petit commerce

Les échanges commerciaux sont basés pour la plupart sur les produits agropastoraux et de première nécessité. La vente des produits de première nécessité (savon, huile, sucre, viande, poisson, etc) semble avoir un poids économique plus important. La proximité de la RCA fait du marché de Garoua-Boulaï un marché centrafricain46(*). Les ménages centrafricains s'y approvisionnent régulièrement surtout les weekends. Il s'agit là d'une opportunité pour les opérateurs économique de la localité. D'autre part, l'achat des bovins en RCA approvisionne le marché local.

III-LES INFRASTRUCTURES DE LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAÏ

La commune de Garoua-Boulaïdispose plusieurs infrastructures. Dans le cas de cette étude, nous allons mettre l'accent sur quelques-unes seulement les infrastructures scolaires, sanitaires et infrastructures de l'eau et énergie.

1-Les infrastructures scolaires

On distingue trois niveaux d'enseignement (maternel, primaire et secondaire) au sein de la commune rurale de Garoua-Boulaï. La carte scolaire de la commune se présente comme l'indique le tableau ci-après.

Tableau 5 : carte scolaire de la commune de Garoua-Boulaï

Année

Effectifs des écoles maternelles publiques et privées

Effectifs des écoles primaires publiques et privées

Effectifs des écoles secondaires publiques et privées

1977

/

06

/

1982

/

12

01

1996

/

17

02

2000

02

27

03

2010

10

29

04

2015

20

32

07

2019

28

43

09

Source : travaux de terrain

L'analyse du tableau ci-dessus montre que, les toutes premières écolesde la commune de Garoua-Boulaï ont été créées en 1977.Selon les données recueillies auprès des instituteurs, il s'agit de l'École Primaire Privée(EPP) Saint-Paul, l'École Primaire Publique groupe 1, l'École Primaire Publique groupe2, l'École Primaire Privée Protestante, l'École Primaire Publique de Gado-Badzéré  et l'École Primaire Publique de Nadoungué47(*). La commune de Garoua-Boulaï a connu une explosion non seulement de sa population mais aussi de ses établissements scolaire depuis l'arrivée des réfugiés centrafricains dans les années 2000.

De ce fait, la carte scolaire de cette commune se présente de nos jours comme suit :

§ 28 écoles maternelles48(*) dont :

o 12 centres préscolaires communautaires(CPC) avec un effectif de 1 058 élèves dont 558 filles et 500 garçons ;

o 04 écoles maternelles privées avec un effectif de 720 élèves dont 386 filles et 334 garçons ;

o 12 écoles maternelles publiques avec un effectif de 680 élèves dont 368 filles et 312 garçons.

§ 43 écoles primaires49(*) pour un effectif de 24 754 élèves soit 12 007 filles et 12 747 garçons réparties de la façon suivante :37 écoles primaires publiques avec 21 533 élèves dont 10 501 filles et 11 032 garçons, 76 enseignants ; et 6 écoles primaires privées avec 3 221 élèves dont 1 500 filles et 1 715 garçons.

§ 09 établissements secondaires50(*) dont :

- 02 CES avec 600 élèves dont 224 filles et 376 garçons ;

- 02 Lycées d'enseignement général avec 1 059 élèves dont 375 filles et 684 garçons ;

- 03 collèges d'enseignement privé avec 645 élèves dont 276 filles et 369 garçons ;

- 01 CETIC avec 35 élèves dont 05 filles et 30 garçons ;

- 01 Lycée technique avec 426 élèves dont 123 filles et 303 garçons.

2-Les infrastructures sanitaires

La commune de Garoua-Boulaï compte 13 formations sanitaires51(*) dont : 03 hôpitaux (01 hôpital de district, 01 hôpital protestant, 01 hôpital privé catholique), 01 hôpital protestant), 05 centres de santé intégrés, 04 centres de santé, 01 pharmacie.

3-Les infrastructures de l'Eau et Énergie

Du point de vue de l'hydraulique, la commune compte : 59 forages52(*) (15 non fonctionnels) ; 13 puits équipés de pompe à motricité humaine (dont 02 non fonctionnels) et 03 adductions d'eau. Une Seule adduction d'eau privée est fonctionnelle. Il a également été identifié 21 sources assez souvent non aménagées. Pour satisfaire les besoins des populations, il faudrait réhabiliter 20 puits et forage, aménager 20 sources d'eau.

Sur le plan énergétique, la commune dispose d'un réseau d'électrification AES-SONEL dans l'espace urbain de Garoua-Boulaï. Ce réseau d'électrification est remplacé depuis quelques années par ENEO. Depuis ces trois dernières années, les élèves de la commune de Garoua-Boulaï souffrent énormément de délestagetrès grave. Ce délestage d'électricité explique en partie la hausse de taux de redoublement dans cette partie du pays.

* 38Osidimbea, la mémoire du Cameroun, région de l'Est, https://www.osidimbea.cm/collectivites/, consulté le 18/11/2020.

* 39Plan du développement de la commune de Garoua-Boulaï réalisé par GREFAAD, p.16.

* 40 Plan du développement de la commune de Garoua-Boulaï réalisé par GREFAAD, p.17.

* 41Plan du développement de la commune de Garoua-Boulaï réalisé par GREFAAD, p.18.

* 42 Cf. tableau d'affichage de la sous-préfecture de Garoua-Boulaï.

* 43S. Chi Elvido, 2020, Municipales 2020 : l'UNDP remplace le RDPC à Garoua-Boulaï, https://datacameroon.com/municipales-2020-lundp-remplace-le-rdpc-a-garoua-boulai/, consulté le 17 juillet 2020.

* 44Association MAHANAIM Cameroun, rapport d'enquête sur déterminants de la déperdition scolaire dans le centre-ville de Garoua-Boulaï, p.19.

* 45 Plan développement de la commune de Garoua-Boulaï, réalisé par GREFAAD, p.23.

* 46Plan développement de la commune de Garoua-Boulaï, réalisé par GREFAAD, p.24.

* 47Bouba Gidantang, 2003, rapport de la rentrée scolaire 2002/2003, inspection d'arrondissement de l'éducation de base de Garoua-Boulaï, p. 7.

* 48 GEFA & ENGINEERING-Sarl, 2019, élaboration du plan sommaire d'urbanisme de la commune de Garoua-Boulaï, p.61.

* 49 Ibid., p.62.

* 50 Ibid.,p.64

* 51GEFA & ENGINEERING-Sarl, 2019, élaboration du plan sommaire d'urbanisme de la commune de Garoua-Boulaï, p.65.

* 52GEFA & ENGINEERING-Sarl, 2019, élaboration du plan sommaire d'urbanisme de la commune de Garoua-Boulaï, p.32.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein