La déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boula௠(Est-Cameroun): 1977-2019par Bienvenu BELNDANGA GARBA Université de Ngaoundéré - Master 2 2020 |
ABSTRACTThe present work which falls to us relates to«The school dropout in the municipality of Garoua-Boulaï (East-Cameroon): 1977-2019». The purpose of this study is to identify the number of students who dropped out of school in the municipality of Garoua-Boulaï in 2019. The study we were conducting sets the general objective of examining the factors and consequences of dropout in the municipality of Garoua-Boulaï. The problematic selected is as follows, what are the factors and of dropout in Cameroon in general and in the municipality of Garoua-Boulaï in particular? Thus, we have distinguished several factors of this phenomenon grouped into four categories namely: personal factors, school factors, socio-economic factors and family factors. Several consequences flow from this school dropout. These are the high unemployment rate, the reduction of parental authority, parental delinquency, the attraction to banditry, theft and the phenomenon of street children, prostitution, to name but a few, the list is far from exhaustive. Regarding the methodology, we used the systemic method and the techniques of simple observation, documentary and interview. A careful analysis of the data collected in the services of the municipality of Garoua-Boulaï from July 25 to September 26, 2020 made it possible to identify various social, economic, educational, personal and cultural factors which are at the origin of this problem. The use of a few theories was a definite contribution to a good understanding of the object of this research. This study has been subdivided into four chapters. The first chapter is devoted to the presentation of the municipality of Garoua-Boulaï, the second is dedicated to the identification of the factors of school dropout, the third highlights the consequences of this phenomenon and the fourth chapter is responsible for proposing remedial solutions to this social scourge. To remedy this social scourge, it would be necessary for the Cameroonian state, the parents, the pupils themselves and the teachers to take into account their respective roles in order to ensure equality of opportunity for all children in the face of the crisis educational institution.Key words: school dropout, municipality, school dropout, pupils, teachers, parents and school. INTRODUCTION GÉNÉRALEI-PRÉSENTATION DU SUJET L'éducation est le socle de l'épanouissement individuel de tout homme en vue des transformations de la société. C'est dans cette optique que l'éducation occupe une place primordiale dans le développement économique et sociale des nations. La déclaration universelle des droits de l'homme adoptée en 1948 par l'Organisation des Nations-Unies stipule en son article 26 que « Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite au moins en ce qui concerne l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire »1(*). La convention relative aux droits de l'enfant, ratifiée par tous les pays du monde à l'exclusion de la Somalie et des États-Unis quant à elle, reconnaît, en son article 28, le droit des enfants à l'éducation et exige à tous les pays signataires la mise en application d'une scolarisation élémentaire et obligatoire sans discrimination aucune. C'est dans cette optique que, les pays en voie dedéveloppement, notamment les pays africains, peuvent espérer progresser vers les idéaux de liberté, de paix, de justice sociale et sortir de leur sous-développement. Les compétences acquises uniquement à l'école primaire ne permettant pas à un individu de s'épanouir et de se prendre en charge. Cela affecte négativement le développement socioéconomique. À ce titre, les jeunes ne terminant pas les cours primaires et secondaires constituent un gaspillage des ressources allouées à l'enseignement et sont à l'origine de plusieurs problèmes sociaux. La déperdition scolaire suscite les problèmes de redoublement et partant l'abandon d'étude. Elle correspond à une sortie prématurée d'une partie des effectifs scolaires engagés dans un cycle 2(*).C'est dans cette perspective qu'on peut affirmer à juste titre qu'au Cameroun les populations rurales éprouvent toujours des difficultés à accéder à l'éducation notamment dans la commune de Garoua-Boulaï. La pauvreté contribue à freiner le taux de scolarisation dans cette localité. Les personnes vulnérables touchées (Handicapés, orphelins) n'ont pas suffisamment de chance d'accès, de réussite et de poursuite aux études. Par conséquent, la plupart des élèves de Garoua-Boulaï mettent fin à leurs études primaires comme secondaires sans avoir validé leurs diplômes et sans aucune qualification requise ; pourtant le diplôme au Cameroun est le seul outil qui jauge le niveau d'études et partant l'instrument incontournable ouvrant la voie à l'entrée à la fonction publique. Dans la même perspective, Noumba Isidore cite les auteurs tels Blackorby et Wagner, 1996 ; Thurloz et al. 2002 qui ont déclaré que : « l'abandon scolaire est un phénomène grave. Il est de plus en plus reconnu que abandonner l'école avant la fin du cycle secondaire peut constituer un handicap sérieux pour tout candidat à un emploi »3(*). En effet, l'abandon scolaire est entendu ici comme un problème pouvant entrainer le chômage des jeunes dans la vie sociétale. Les taux de scolarisation au Cameroun en ce qui concerne l'enseignement secondaire sont très inférieurs à ceux des pays ayant des revenus par habitant comparables. Ceci est dû à un phénomène de déscolarisation au cours des années 1989-99, pratiquement sans précédent dans un pays qui n'a pas été confronté à une guerre ou un conflit civil. Il convient de signaler à signaler à juste titre que les statistiques scolaires sont très peu fiables à cause de l'affaiblissement des capacités institutionnelles de l'administration de l'éducation. Officiellement le taux d'inscription brut au primaire est de 81%, alors qu'il était de 112 % dix ans auparavant4(*). Mais ce taux est fortement gonflé par les redoublements très nombreux, de l'ordre de 28% chaque année. Les enseignements secondaire et supérieur ne sont pas mieux lotis que le primaire du point de vue des taux d'inscription, quoique la priorité leur a clairement été donnée au moment de la crise. Ainsi, le secondaire est le seul sous-secteur du système éducatif où les inscriptions, le nombre d'école et d'enseignants croissent rapidement dans le secteur public comme privé. Il n'y a jamais eu de suspension du recrutement d'enseignants du secondaire alors que les écoles normales de formation des maitres ont fermé entre 1990 et 1995. Il est vrai qu'au regard de l'évolution du monde, après avoir atteint son essor pendant le XVIII ème siècle, la courbe de l'intelligence humaine est en pleine régression. C'est dans cette perspective qu'on assiste début à la chute du niveau des jeunes camerounais car le système éducatif dans lequel ils sont inscrits est en panne5(*). Les pays les plus pauvres d'Afrique se caractérisent par des systèmes éducatifs très peu performants (Mook et Jaminson, 1988). En outre, le système éducatif Cameroun dans son ensemble et notamment celui de l'arrondissement de Garoua-Boulaï souffre de nombreux maux auxquels une éducation de qualité pourrait apporter une solution adéquate car « un trésor est caché dedans »6(*). Thomas Paine, alors actif révolutionnaireen France et citoyen français, délégué girondin à la convention, écrit dans ce sens : L'ignorance sera bannie des générations à venir et le nombre de pauvres se réduira, car leurs capacités, grâce à l'éducation, seront plus élevées. Une nation sous un bon gouvernement ne devrait permettre à personne de rester sans éducation. Ce sont les gouvernements monarchiques seulement qui requièrent l'ignorance pour se confronter7(*). Ainsi, Parmi les maux qui minent le système éducatif camerounais figure en bonne place, la déperdition scolaire. C'est dans le but de trouver les solutions à ce fléau que nous inscrivions notre recherche dans ce sillage. Ainsi, notre recherche porte sur « La déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï (Est-Cameroun) :1962-2019 ». II- MOTIVATIONS DU SUJET Plusieurs raisons nous ont sous-tendu le choix de ce sujet. Trois raisons sont identifiées à savoir les raisons scientifiques, économiques, sociales et personnelles. Les raisons scientifiques résident au niveau du manque d'écrit concernant la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï. Ce travail va contribuer au développement de la scolarisation des jeunes de notre zone d'étude. En effet, nous avons choisi un tel sujet parceque d'après nos multiples recherches, il s'avère que, le sujet que nous avons choisi ici n'a pas encore fait l'objet d'une recherche scientifique. Les raisons économique et sociale, s'expliquent par le souci de réduire l'analphabétisme et la pauvreté de certains parents et jeunes du Cameroun en général et de la commune de Garoua-Boulaï en particulier ; car l'éducation joue un rôle essentiel dans le développement économique, et constitue l'un des facteurs explicatifs importants des écarts de niveaux de vie entre pays est la plus ou moins grande précocité historique des progrès éducatifs. Si on considère des pays continents de taille et de poids comparables comme les États-Unis, la Russie ou la chine, le fait que le premier soit devenu de loin la première puissance économique mondiale est liée à la mise en place d'un système éducatif primaire généralisé dès le XIX ème siècle8(*). Enfin, sur le plan personnel, le souci est de réduire la déperdition scolaire des jeunes dans la commune de Garoua-Boulaï parceque nous avons constaté avec amertume que, les jeunes abandonnent précocement leurs études primaires et secondaires dans notre zone d'étude pour se livrer aux activités remunerables telles les moto-taxi, l'extraction de l'or, pour ne citer que celles-là, la liste de ces activités est loin d'être exhaustive. Donc à travers cette étude, nous sensibiliserons la communauté éducative sur l'importance de l'école. III-CADRE TEMPOREL Pour la réalisation d'un travail historique, il est très important d'avoir un repère chronologique. C'est dans ce sens que, l'historien Joseph Ki-Zerbo affirmait : « L'historien qui veut remonter le passé sans repère chronologique ressemble au voyageur qui parcourt dans une voiture sans compteur, une piste sans borne kilométrique »9(*). Cette étude s'étend sur une période de 1977 à 2019. Ces deux bornes ne sont pas choisies au hasard. Ainsi, la première borne est justifiée par plusieurs événements. De prime abord, l'année 1977 marque la date de création de la commune de Garoua-Boulaï, notre zone d'étude. Ensuite, cette date représente du début de la déperdition scolaire dans notre zone d'étude. En effet, c'était en juin 1977 que, l'inspection d'arrondissement de l'éducation de Base de Garoua-Boulaï a enregistré 29,77 %10(*) de cas d'échec au concours du Certificat d'Études Primaires(CEP) pour un effectif de 157 candidats et 22% d'échecs au concours d'entrée en 6èmepour un effectif de 122 candidats ; pendant ce temps-là, l'on enregistrait 30 % 11(*)du taux d'échecs au Brevet d'Études du Premier Cycle(BEPC) au Collège d'Enseignement Secondaire(CES) de Garoua-Boulaï. Par ailleurs, la deuxième borne c'est-à-dire l'année 2019 quant à elle se justifie par la montée de la déperdition scolaire dans la plupart des écoles de la commune de Garoua-Boulaï. En effet, l'on a enregistré 40 % d'échecs au CEP en 2019 contre 29% en 2017 et 2018. Au secondaire, l'on a enregistré le plus mauvais des résultats du BEPC au CES de Bindiba. En effet, aucun candidat n'a réussi au BEPC au CES bilingue en 2019, donc en un mot c'était le néant dans cet établissement12(*). De même, l'année 2019 est marquée par la chute du résultat de Baccalauréat général, d'ordre de 20%13(*) contre 10% ces deux dernières années. IV-CADRE SPATIAL DE L'ÉTUDE La commune de Garoua-Boulaï couvre une superficie de 2 125 km2 pour une population estimée à environ 130 000 habitants en 201914(*). La situation géographique donne à cette commune une position stratégique dans la zone de transition entre le sud Cameroun et le grand nord. Considérée comme commune frontière15(*) avec la RCA, elle est aussi un carrefour en ce qui concerne les destinations de Bertoua, Ngaoundéré, Garoua, Maroua et Ndjamena au Tchad. La commune de Garoua-Boulaï est bâtie sur un plateau dont l'altitude moyenne est de 600 mètres. Situé dans la zone de transition entre les plaines du sud-est et le plateau de l'Adamaoua, le relief de Garoua-Boulaï est de manière générale peu accidenté.La commune de Garoua-Boulaï est limitée au nord par la commune de Meiganga, au sud-ouest par la commune de Bétaré-Oya et à l'est par la commune de Baboua en république centrafricaine(RCA). L'arrondissement de Garoua-Boulaï, est l'un des sept(07) arrondissements du département du Lom et Djerem dans la région de l'Est. Peu marquées et peu présentées vers le sud, les hautes terres jalonnent la majeure partie de la zone nord.La commune de Garoua-Boulaï fait partie de la zone d'éducation prioritaire(ZEP) ayant accueillie depuis l'an 2000 des réfugiés centrafricains.Pour ce qui est des sols, il faut retenir qu'ils sont pour la plupart ferralitiques et latéritiques par endroit, bruns, à horizons très différenciés. Située au milieu de quatre communes aux sols aurifères (Bétaré-Oya, Ngoura, Meiganga et Baboua en République Centrafricaine), Garoua-Boulaï a un sous-sol riche en or. Ce métal précieux de couleur jaune est à l'origine de la déperdition scolaire dans la commune Garoua-Boulaï en général et au village de Bindiba en particulier. V-CADRE CONCEPTUEL Pour mieux comprendre notre sujet, il est important de procéder à la définition des concepts clés. Dans cette partie, l'accent sera mis sur la définition de déperdition scolaire et ses manifestations. 1-1-Définition Le terme déperdition scolaire selon le dictionnaire de français16(*), Larousse, vient du mot latin deperdere, qui veut dire perdre, avec l'influence de perdition. En effet, la déperdition désigne dans son sens général, une perte, une diminution de matière, d'énergie. Ainsi, la déperdition scolaire désigne la diminution des effectifs d'élèves au cours d'une année scolaire. En éducation, elle se définit comme l'ensemble des «ressources humaines et matérielles employées ou « gaspillées» pour des élèves qui doivent redoubler une classe ouqui abandonnent l'école avant d'avoir mené à bien un cycle d'enseignement»17(*). Encore appelée «déchet scolaire », «perte en cours de scolarité » ou encore «déperdition d'effectifs, la déperdition scolaire est un phénomène lié à la fréquentation scolaire, car elle ne peut s'observer qu'à partir du moment où l'enfant commence à fréquenter le milieu scolaire18(*).Autrement dit,la déperdition scolaire peut se définir comme la manifestation de 1'incapacité du système éducatif à y maintenir les élèves jusqu'à ce qu'ils aient obtenu leur diplôme de fin d'études. Elles traduisent également la difficulté, pour ce système, d'octroyer à leur population d'âge scolaire le niveau de connaissances leur permettant d'être réellement compétitif sur le marché de l'emploi. Pour Kantabaze Pierre Claver 19(*), la déperdition scolaire peut se définir comme un phénomène caractérisé par la diminution des effectifs d'élèves suite aux abandons scolaires volontaires ou forcés, aux redoublements, aux décès et au changement du domicile de l'élève au cours de l'année , la non maîtrise des éléments du cursus scolaire et le gaspillage des ressources matérielles allouées à la formation. À notre entendement, la déperdition scolaire désigne l'abandon temporaire ou définitif des études au premier trimestre, ou au deuxième ou troisième trimestre par un élève inscrit dans une école primaire ou secondaire. Bref, nous pouvons définir la déperdition scolaire comme le fait qu' un élève inscrit dans une école publique ou privée, primaire ou secondaire, abandonne volontairement ou involontairement, temporairement ou définitivement ses études avant la fin d'année. 1-2-Manifestations NgoufoYemedi Joël20(*) souligne qu'il est possible d'estimer le niveau de déperditions scolaires d'une année scolaire à travers les redoublements, les abandons prématurés et les retards scolaires. v Le redoublement: Le redoublement consiste, pour un élève n'ayant pas réussi aux examens de passage ou n'ayant pas obtenu la note minimale pour accéder en classe supérieure, à reprendre la classe effectuée l'année scolaire antérieure. Le redoublement vise à donner une nouvelle chance de réussite à l'enfant, qui est supposé n'avoir pas assimilé les matières essentielles enseignées au cours de l'année. Il est une forme de recyclage qui permettra à l'élève de mieux assimiler les connaissances qu'il n'a pas pu acquérir la première fois. C'est également une mesure de renforcement de la réussite scolaire future de 1 'élève.Cette mesure du système éducatif ne résout pas pour autant le problème, puisque les causes des redoublements sont diverses. Autrement dit, si un enfant redouble une classe, cela ne signifie pas, de prime abord, qu'il n'a pas acquis le niveau de connaissances nécessaire pour cette classe ou encore qu'il soit médiocre, d'autres facteurs entrent en ligne de compte. v L'abandon: C'est le fait pour un élève ayant entamé un cycle d'études donné, de 1'interrompre avant de l'avoir achevé ct/ou obtenu le diplôme le sanctionnant. Il se manifestesous trois formes : · l'abandon définitif (interruption définitive de la scolarité); · l'abandon provisoire ou déscolarisation (possibilité pour l'enfantde réintégrer le Système éducatif lorsque les conditions seront plus favorables à sa scolarisation); · 1 'abandon progressif ou décrochage (caractérisé par un absentéisme répétitif et deplus en plus régulier de l'élève en cours de scolarité, se soldant par un abandon provisoireou définitif). L'abandon traduit par ailleurs l'incapacité de l'élève à s'adapter ou à supporter lesystème éducatif dans lequel il évolue. Il peut également traduire la déception des parents ou de l'élève face à des redoublements répétitifs. Il peut enfin être la conséquence del'environnement (social, économique et politique) dans lequel vit l'enfant. v Le retard scolaire : Il s'agit d'un décalage dans le parcours scolaire de 1 'élève par rapport à ce qui est institué par la législation éducative. Ce décalage s'appréhende à traversl'âge de l'enfant et la durée totale du niveau d'enseignement entamé. Ainsi, si dans une classe donnée, l'âge de l'enfant est supérieur à l'âge normal pour cette classe, il s'agit d'un retardscolaire. De même, si la durée réelle d'un cycle (nombre total d'années réellement effectuépar l'élève pour achever un cycle d'études) est supérieure à la durée légale (nombre totald'années nécessaire pour achever ce cycle), on parlera également de retard scolaire.Ce phénomène est la résultante des redoublements aussi bien que des abandonsprovisoires. La meilleure méthode pour l'estimer consiste à combiner les informations sur l'âge del'élève et sur la durée réelle du cycle. Dans le cadre de cette étude, nous n'allons pas nous attarder sur cette dernière forme de déperdition scolaire. De ce fait, l'accent sera particulièrement porté sur les déperditions d'effectifssous forme de redoublements, d'abandons et d'exclusions.
VI-CADRE THÉORIQUE De nombreuses théories ont été mises au point pour saisir le phénomène de déperdition scolaire et surtout appréhender les causes qui lui sont attribuées. Une synthèse de ces théories théoriques est prise en compte dans cette sous-partie.Au début des années 1960, les sociologues de l'éducation se préoccupaient du rôle actif joué par l'école dans la reproduction des inégalités sociales.De ce fait on parle de la théorie de la représentation. Les études des sociologues Bourdieu et Passeron21(*) dans un article« La reproduction, éléments pour une théorie du système d'enseignement», sont déterminantes dans ce sens et ont une influence notoire sur les idées de l'époque. Ces auteurs montrent que, les élèves issus des milieux dits « défavorisés » ne possèdent pas de bases culturelles, à l'instar de ceux des bonnes familles, nécessaires pour aborder les matières inscrites au programme scolaire. Ils montrent que la société se reproduit à travers l'école.Autrement dit, l'école a une fonction d'imposition idéologique et de reproduction des rapports sociaux. Elle favorise des enfants issus des classes dominantes au détriment de ceux issus des classes inférieures. Les enfants des classes dominantes ont donc la chance et le privilège de mieux réussir à l'école grâce à l'héritage culturel légué par leurs parents au regard de la société française à l'inverse, la sous- représentation des classes populaires ou défavorisées sont des signes indiquant la sélection sociale. On constate que, la majorité des enfants issus des milieux ou des familles à fort capital culturel accèdent facilement à l'université au détriment de ceux des milieux pauvres qui sont sur-sélectionnés. Par ailleurs, la théorie de la mobilité sociale22(*)démontre que, celle-ci à travers l'école vient donc réparer ou corriger les inégalités ou les injustices présentes dans la société humaine.Par mobilité sociale il faudrait entendre le changement de degré ou de statut dans la société. De ce fait, l'individu ne reste pas stable dans une strate (couche, classe) ; soit il émerge (mobilité ascendante) ; soit il régresse (mobilité descendante). Au Cameroun, par exemple, la gratuité de l'enseignement primaire vise à combattre les inégalités inhérentes à la société, favorisant ainsi l'accès à l'éducation pour tous. C'est ainsi que les enfants issus des milieux défavorisés pourraient se hisser au sommet de la pyramide à travers ce phénomène de la mobilité sociale. Cette théorie ne touche pas la dimension économique de la déperdition scolaire. Cependant, la théorie économique quant à elle insiste sur l'influence des facteurs économiques de la réussite scolaire d'un apprenant. Les auteurs comme Boudon et Bisseret soulignent à juste titre que le degré du pouvoir économique engendre un système d'attitude de l'apprenant vis-à-vis de l'école. Ces auteurs avancent que la position de l'élève dans le système économique confèrent à ce dernier la possession ou non de l' « avoir » et du « savoir ». La possession permet de réaliser des grands projets avec des plans précis d'exécution ; alors que la non- possession n'autorise que des petits projets dont la réalisation semble aléatoire. En claire, la théorie économique soutient que les apprenants issus d'un milieu socioéconomique aisé réussissent mieux à l'école que ceux issus d'un milieu économiquement faible. Les auteurs tels Beaudelot et Establet23(*), quant à eux s'engagent dans la théorie sociale pour expliquer les facteurs de la déperdition scolaire. Ils montrent que, l'environnement familial ainsi que les membres de la famille durant l'enfance, ont une influence sur le rendement scolaire des élèves et que cet environnement peut devenir une cause de l'abandon scolaire. Dans le même ordre de pensée, Parlant des pratiques langagières des familles et de la culture de l'école, Basile Bernestein24(*) a révélé que les familles populaires transmettaient à leurs enfants un langage différent de celui des familles favorisées. Selon cet auteur, les premiers bénéficient d'un langage restreint et les seconds jouissent d'un langage élaboré. Enfin, la théorie du capital humain a contribué à expliquer la croissance économique et la formation des rémunérations individuelles. Elle suppose que les individus peuvent améliorer leur productivité par des actes volontaires d'investissement dans l'éducation ou la formation. Suivant les nouvelles théories de la croissance économique, auxquelles sont associés les noms de Romer, Barro et Lucas, le capital humain est un facteur déterminant de la croissance économique. Joseph Stiglitz définit le capital humain comme « L'ensemble des compétences et de l'expérience accumulées qui ont pour effets de rendre les salariés plus productifs »25(*). Selon la définition de l'Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE), le capital humain recouvre « l'ensemble des connaissances, qualifications, compétences et caractéristiques individuelles qui facilitent la création du bien-être personnel, social et économique ». Les recherches et les théories sur l'échec scolaire et partant sur le redoublement ont mis en évidence les causes probables de ce phénomène. Il reste à voir si ces dernières conviennent aussi dans la commune de Garoua-Boulaï. VII-PROBLÉMATIQUE Les populations des groupes vulnérables, vivant principalement dans les Zones d'Éducations Prioritaires(ZEP), font face aux barrières socioculturelles qui les empêchent de scolariser leurs enfants. L'étude sur les comportements, les aptitudes et les pratiques sur la scolarisation des enfants, particulièrement les filles, menée dans les ZEP propose l'intensification de la communication et de la sensibilisation, à travers les organisations de la société civile et les leaders communautaires, en vue de la promotion du droit à l'éducation de tous les enfants26(*). À notre avis, il s'avère que la déperdition scolaire perdure encore de nos jours dans la région de l'Est du Cameroun. À cet effet, la commune de Garoua-Boulaï n'est pas épargnée de ce phénomène d'ordre social. La déperdition scolaire est une bombe à retardement, un danger pour l'avenir de la jeunesse au vu du grand nombre d'enfants qui abandonne le navire scolaire en pleine navigation. Cette situation très inquiétante nous a conduit à formuler la problématique suivante, quels sont les facteurs et les conséquences de la déperdition scolaire au Cameroun en général et dans la commune de Garoua-Boulaï en particulier ? VIII-INTÉRÊT DU SUJET L'intérêt de ce sujet est de quatre ordres à savoir : scientifique, économique, sociale et didactique. Sur le plan scientifique, ce travail est d'une importance capitale. En effet, il apporte une contribution notoire à l'historiographie de la région de l'Est en général et à celle de la commune de Garoua-Boulaï en particulier. Sur le plan économique, ce sujet permet de lutter contre la pauvreté intellectuelle et financière des élèves et parents du Cameroun en général et de la commune de Garoua-Boulaï en particulier. De plus, sur le plan social, ce travail aborde l'histoire de l'institution scolaire dans le but de proposer les solutions adéquatesà ce fléau social (déperdition scolaire) qui minela bonne marche de la politique éducative au Cameroun de manière globale et notamment dans la commune de Garoua-Boulaï. Enfin, il ressort en dernier lieu, son intérêt didactique. En effet, cette étude nous a initiéà mener des recherches scientifiques. Ce travail nous a également permis de maitriser la méthodologie de rédaction de mémoires en histoire. IX- REVUE DE LA LITTÉRATURE Un certain nombre de travaux ont été effectués dans le domaine de la déperdition scolaire en Afrique en général et au Cameroun en particulier. En ce qui concerne spécialement la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï : 1962-2019, on ne retrouve pas une littérature très abondante. Dans cette optique, la préoccupation est de s'intéresser aux travaux antérieurs en la matière et de faire état des différentes contributions scientifiques y affèrent. Pour rendre plus original cette étude, nous avons exploité la documentation suivante. Siméon Boris Nguéhan27(*), met en relief les stratégies de réussite à l'école comme méthode de lutte contre le décrochage scolaire à New-Bell (Douala). En effet, cet auteur a mis en exergue les facteurs qui conduisent au décrochage scolaire à New-Bell et a mis sur pieds, les stratégies pour s'assurer d'une réussite scolaire par ceux qui vivent dans cet environnement. De ce fait, il attire l'attention de toute la communauté éducative à savoir les parents, les gouvernements, les élèves sur l'ampleur du décrochage scolaire qui règne au quartier New-Bell. En effet, démontre que le décrochage scolaire, entendu comme la sortie du système éducatif sans aucune qualification ou sans diplôme est devenue un problème public au Cameroun.Cependant, ce mémoire n'a pas mis l'accent sur les conséquences de l'abandon scolaire à New-Bell. Gabriel Siakeu28(*), dans un article portant sur, Les enfants en déperdition scolaire au Cameroun (2000), tirait la sonnette d'alarme sur des chiffres inquiétants des enfants déscolarisés. Dans la deuxième partie de son travail, il souligne les activités auxquelles ces enfants déscolarisés s'adonnent. En effet, ces chiffres inquiétants des enfants déscolarisés selon Gabriel Siakeu s'expliquent par le fait suivant. Officiellement, le taux d'inscription brut au primaire est de 81%, alors qu'il était de 112% dix ans auparavant.ce taux est fortement gonflé par les redoublements très nombreux, de l'ordre de 28% chaque année. Noumba Isidore29(*), pour sa part a dressé le profil de l'abandon scolaire au Cameroun. Si les résultats auxquels il aboutit (par exemple que le taux d'abandon scolaire le plus élevé se trouve dans les familles pauvres) sont un peu surprenants, force est de constater que ce profil se saurait être une référence pour un pays aux disparités socio-économiques et culturelles importantes. Manon Théorêt et Mohamed Hrimech30(*) insistent quant à eux, surl'interprétation de l'abandon scolaire de jeunes décrocheurs et décrocheuses du secondaire de la région de Montréal. La question de l'abandon des études est examinée sous l'angle de la socialisation différentielle des sexes31(*).ces auteurs soutiennent que : « les filles désavantagées dans les rapports sociaux de sexe, réussissent mieux à l'école et l'abandonnent en moins grand nombre que les garçons ». Plutôt que de tenter de favoriser un sexe ou l'autre, il faudrait mettre l'accent sur l'origine systémique des différentes difficultés des filles et des garçons. On pourrait donc voir la problématique de l'abandon scolaire à travers la lunette du genre, c'est-à-dire du sexe socialisé par des pratiques éducatives différenciées. En relevant les aboutissements des pratiques éducatives, la lunette du genre permet de voir comment l'éducation oriente les filles et les garçons dans deux trajectoires scolaires aux conséquences bien différentes. Les pressions inverses sur les garçons et sur les filles, cohérentes avec la socialisation différenciée et ses manifestations familiales, scolaires et socioprofessionnelles, seraient suffisantes pour produire les résultats d'abandon scolaire différencié. Ces auteurs ont mis l'accent essentiellement sur la pression exercée sur les garçons et les filles comme cause de l'abandon scolaire. Koura Diallo32(*) insiste sur l'association entre les facteurs familiaux, scolaires et individuels et l'abandon scolaire chez les filles en milieu rural au Mali. Ainsi, les résultats de son étude ont permis d'obtenir quatre variables prédicatrices qui contribuent à la prédiction de l'abandon scolaire en milieu rural de la région de Ségou. Pour cette auteure, l'intérêt et la préoccupation scolaires du père avec la collaboration de la mère avec l'école, favoriserait la réduction du taux d'abandon scolaire des filles à Ségou(Mali). Elle n'insiste que sur les facteurs de l'abandon scolaire chez filles à Ségou au Sénégal. Ngoufo Yemedi Joëlle33(*) souligne dans son mémoire, les estimations de niveau et les facteurs socio-économiques de la déperdition scolaire au Cameroun. Pour ce qui est de facteur démographique, il souligne à juste titre que, l'abondance d'enfants dans une famille est un facteur de la déperdition scolaire. L'association Mahanaim Cameroun a rédigé un rapport d'enquête portant sur les : déterminants de la déperdition scolaire dans le centre-ville de la commune de Garoua-Boulaï35(*). Les facteurs et solutions à la déperdition scolaire à Garoua-Boulaï soulevés dans ce rapport sont loin d'être exhaustifs. Maman Joël 36(*) dans son mémoire démontre que, la déscolarisation des jeunes dans l'arrondissement de MBE est un phénomène qui entrave le développement de cette localité. Dans sa démonstration, Maman Joël révèle la pauvreté, les facteurs socioéconomiques, l'inefficacité de la carte scolaire, la crise de la solidarité, les facteurs culturels et pédagogiques, les facteurs familiaux et le faible quotient intellectuel comme différentes causes de la déscolarisation dans l'arrondissement de MBE. Mais les solutions que ce dernier a proposées pour réduire voire éradiquer ce phénomène sont insuffisantes. Selon nos humbles constats, la problématique de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï : 1962-2019 n'a pas encore fait l'objet d'une recherche ni scientique ni historique. C'est donc pour cette raison que nous inscrivions notre recherche dans ce sillage afin de pallier ce fléau qui mine le système éducatif dans cet arrondissement en particulier et au Cameroun en général. X-OBJECTIFS Un travail scientifique ne peut être élaboré sans objectifs. Pour répondre à la problématique ci-dessus, il serait judicieux pour nous, de fixer un certain nombre d'objectifs à atteindre dans le cadre de ce travail. 1-Objectif général L'objectif principal de ce travail consiste à identifier et analyser les différents facteurs et les conséquences de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï. 2-Objectifs spécifiques De manière spécifique, cette étude s'inscrit dans le but de : -Présenter la commune de Garoua-Boulai ; -Identifier et analyserles facteurs de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï ; -Releverles conséquences de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï ; -Répertorier les Solutions de remédiation à cette déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï. XI-MÉTHODOLOGIE Le travail effectué dans la commune de Garoua-Boulaï s'est fait sur la base de l'élaboration d'un calendrier de recherche. Cette étude avait pour but majeur de cerner les facteurs de la déperdition scolaire dans les écoles primaires et secondaires de la commune de Garoua-Boulaï. La collecte des données a commencé le 25 Juillet 2020 et s'est achevée le 26 septembre 2020. Un travail scientifique comprend à la fois l'utilisation des méthodes et techniques pour parvenir à une bonne appréhension du phénomène étudié. Dans les lignes qui suivent, nous détaillerons la méthode, techniques et la taille de l'échantillon de notre travail. § Méthode La méthode d'après Benoit Verhaegen est l'ensemble des règles et des principes qui organisent le mouvement d'ensemble de la connaissance c'est-à-dire les relations entre l'objet de recherche et le chercheur, entre les informations concrètes rassemblées à l'aide des techniques et le niveau de la théorie et des concepts. Dans le cadre de notre étude, nous avons adopté la méthode systémique. On peut appeler ainsi toute recherche théorique ou empirique qui part du postulat que la réalité sociale présente les caractères d'un système pour interpréter et expliquer les phénomènes sociaux par les liens d'interdépendance qui les relient et qui les constituent. Dans le cadre de notre étude, nous considérons que le système politique demeure en corrélation avec les économiques et éducations. Lorsqu'un des systèmes est en dysfonctionnement, le reste des éléments est également affecté par des perturbations. Tel est le cas de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï causée par la pauvreté galopante de certains parents suite à la dégradation des structures économiques (dévaluation du franc CFA en 1995 par exemple). § Techniques Les techniques sont définies par Verhaegen comme l'ensemble des moyens et des procédés qui permettent à un chercheur de rassembler des informations originales ou de seconde main sur un sujet donné. Dans notre étude, nous avons utilisé les techniques d'observation directe, indirecte et d'entretien. La technique d'observation directe nous a permis d'obtenir des informations concernant notre objet d'étude. La technique documentaire ou d'observation indirecte nous a fourni des informations utiles par le biais des documents écrits à savoir : ouvrages, articles de revues scientifiques, mémoires, thèses de doctorat et des documents écrits en ligne sur internet. La technique d'entretien est celle qui nous a permis d'entrer en contact direct avec une proportion importante de personnes dans la commune de Garoua-Boulaï et qui nous ont fourni des informations très utiles sur l'historique de la commune, les facteurs, les conséquences et les solutions de la déperdition scolaire dans cette localité du Cameroun. Nous avons élaboré trois différentes fiches d'entretien à savoir : les guides réservés aux élèves (cf.annexe 3), les guides réservés aux parents (cf. annexe 4) etceux des enseignants (cf. annexe 3). § Taille de l'échantillon La taille de notre échantillon est de 55.En effet, nous avons interrogé cinquante-six (56) personnes dont vingt(20) élèves, cinq(05) étudiants, vingt-quatre(24) enseignants et sept(07) parents,par le bais des guides d'entretien.Les guides d'entretien réservés aux enseignants comprenaient chacun14 questions. Chaque guide d'entretien destiné aux parents était constitué de 11 questions et celui des élèves avait 17 questions. XII-DIFFICULTÉS Pour la réalisation de ce travail, plusieurs difficultés ont été rencontrées. Tout d'abord, nous avons l'insuffisance des documents traitant de la déperdition scolaire au niveau des bibliothèques de l'université de Ngaoundéré notamment à la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines( FALSH) et à la bibliothèque centrale. Cette insuffisance explique le retard que nous avons accusé pour le dépôt de ce mémoire. Ensuite, nous avons rencontré comme deuxième difficulté, l'indisponibilité de certains informateurs dans la commune de Garoua-Boulaï due en partie à l'avènement de la pandémie de Coronavirus37(*) ou de Covid 19. Enfin, nous avons également rencontré comme difficultés, l'insuffisance de moyens financiers et le délestage fréquent dans la ville de Garoua-Boulaï et même à Ngaoundéré. C'est pourquoi un retard dans la réalisation du présent document est observé par rapport à notre propre calendrier. XIII-PLAN DU TRAVAIL La recherche scientifique est une démarche intellectuelle ordonnée. Ce travail qui nous incombe s'articule autour de quatre(04) chapitres. Le premier chapitre est consacré à la présentation de notre zone d'étude, la commune de Garoua-Boulaï.Il est question dans ce premier chapitre d'étudier, les milieux physiques et humains, les infrastructures et la situation du système scolaire camerounais. Le deuxième chapitre est relatif à la détermination des facteurs de déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï. Il insistera sur les facteurs personnels, les facteurs scolaires, les facteurs socio-économiques et les facteurs familiaux. Ensuite, le troisième chapitre abordera les conséquences de ce phénomène.Il se focalisera sur,le taux de chômage élevé comme conséquence principale de la déperdition scolaire, la réduction de l'autorité parentale, la délinquance juvénile, l'attrait au banditisme, vol et au phénomène d'enfants de la rue, la prostitution et le phénomène fille-mère, l'activité de moto-taxi comme conséquence de déperdition scolaire et l'analphabétisme des décrocheurs et l'extrême pauvreté familiale. Enfin, le dernier chapitre a la charge d'exposer les solutions à la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï afin de réduire ce phénomène qui gangrène l'éducation et assurer le retour des élèves ayant décroché. Il insistera essentiellement sur le rôle des parents, enseignants, État, élèves et proposera la solution au manque d'acte de naissance. * 1La déclaration universelle des droits de l'homme adoptée à paris le 10 décembre 1948 par 58 États membres de l'Assemblée générale. * 2M. Kaboré Konkobo, 2008, « les causes et les conséquences de la déperdition en Afrique : cas du Burkina, https://pascallonkou.blog4ever.com/les-causes-et-les-consequences-de-la-deperdition-en-afrique-cas-du-burkina, consulté le 12/11/2020. * 3I. Noumba, 2008« Un profil de l'abandon scolaire au Cameroun »,Revue d'économie du Développement, 2008/1 (Vol. 16), pp. 37-62, https://www.cairn.info/revue-d-econo consulté le 07 juillet 2020. * 4G.Siakeu, «Les enfants en déperdition scolaire au Cameroun», http://portail-eip-org/SNC/eipafrique/Cameroun/déperdition.html, consulté le 06 /10/2020. * 5Lymvision, 2002, Les problèmes de l'éducation au Cameroun, consulté sur http://lymvision.unblog.fr/les-problemes-de-leducation-au-cameroun/, consulté le 22/09/2020. * 6J. Delors, 1996, « L'éducation, un trésor est caché dedans», paris, Éditions Odile Jacob, pp.23-62. * 7 J. Brasseul, « Le rôle de l'éducation dans le développement économique des États-Unis : le cas du G1 Bill»,MondesFrancophones.com, https://mondesfrancophones.com/espaces/politiques/le-role-de-l'education-dans-le-developpement-economique-des-etats-unis-le-cas-du-gi-bill, consulté le 12/12/2020. * 8J. Brasseul, « Le rôle de l'éducation dans le développement économique des États-Unis : le cas du G1 Bill»,MondesFrancophones.com, https://mondesfrancophones.com/espaces/politiques/le-role-de-l'education-dans-le-developpement-economique-des-etats-unis-le-cas-du-gi-bill, consulté le 12/12/2020. * 9 J. Ki-Zerbo, 1978, Histoire de l'Afrique noire d'hier à Demain, Paris, Hatier, p.16. * 10Bouba Gidantang et Belndanga Dubois, rapport de fin d'année scolaire 1980-19981, p.13. * 11Les archives du lycée classique de Garoua-Boulaï, le 25 septembre 2020. * 12Bordereau de réussite au BEPC 2019, lycée de Garoua-Boulaï, consulté le 16 octobre 2020. * 13Bordereaux de réussite au Baccalauréat général 2017,2018et 2019. * 14Entretien avec Adamou Abdon, l'actuel maire de la commune de Garoua-Boulaï, 27/08/2020. * 15 Zone séparant le Cameroun avec la République centrafricaine ; plan du développement de la commune de Garou-Boulaï réalisé par GREFAAD, pp 12-16. * 16Dictionnaire Larousse, https://www.larousse.fr/francais/deperdition, consulté le 12/10/2020. * 17J. Ngoufo Yemedi, 2004, « Les déperditions scolaires au Cameroun : estimations du niveau et recherche des déterminants», mémoire de fin d'études à l'Institut de Formation et de Recherche Démographiques(IFORD), université de Yaoundé 2, p.14. * 18Ibid. * 19 Kantabazé Claver, P., 2010, « Déperditions scolaires dans le secteur de l'élémentaire au Burundi : cas de la mairie de Bujumbura», thèse de doctorat en science de l'éducation, université Cheik Anta Diop Dakar, pp.33, 35 * 20 J .Ngoufo Yemedi, 2004, p.15. * 21P. Bourdieu et J.-C Passeron J.-C (1970), La reproduction, éléments pour une théorie du système d'enseignement, Paris, Édition de Minuit, p.35. * 22Cours de S, Gandiri sur la sociologie de l'éducation, ENIEG de Tibati, 2015. * 23 Chansophat Yin, 2005, « étude des facteurs de l'abandon scolaire au niveau primaire au Cambodge», mémoire présenté à l'université du Québec à Chicoutimi comme exigence partielle de la maîtrise en éducation, p.50. * 24B. Bernstein, 1976« Langage et classes sociales, codes sociolinguistiques et contrôle social», Revue française de Pédagogie,N° 35-Avril-Mai-Juin 1976, pp. 44-48. * 25S. Fraisse-D'Olimpio, 2009, « Les fondements théoriques du concept de capital humain», sur ses.ens- lyon.fr/articles/les-fondements-théoriques-du-concept-de-capital-humain-partie-168302, consulté le 15/12/2020. * 26MINEDUB et UNICEF, 2019, projet soumis au partenariat Mondial pour l'Education, pour un financement accéléré d'un montant de 7,760 millions de dollars américains constituant une partie de l'allocation indicative sous forme d'un don en faveur de la république du Cameroun, p.22. * 27B.S.Nguéhan, 2007, « Environnement social précaire, décrochage scolaire et stratégies de réussite: une étude exploratoire du phénomène au quartier New-Bell de Douala», met en relief les stratégies de réussite à l'école comme méthode de lutte contre le décrochage scolaire à Douala». Mémoire master II en psychologie sociale, université de Douala pp.14-17, https://www.memoireonline.com consulté le 04 juillet 2020. * 28G. Siakeu, Les enfants en déperdition scolaire au Cameroun, http://portail-eip.org/SNC/eipafrique.com, consulté le 22/10/2020. * 29I. Noumba, 2008. * 30Manon Théorêt et Mohamed Hrimech, « Les paradoxes de l'abandon scolaire : trajectoires de filles et de garçons du secondaire », dans Revue canadienne de l'éducation 24,3 (1999) :251-264. * 31La socialisation différentielle est un concept visant à expliquer que la socialisation des individus est différente en fonction du genre et du milieu social. À titre d'exemple, une petite fille sera incitée à jouer à la poupée et à aimer la rose alors qu'un petit garçon aura une chambre bleue et sera vivement incitée à ne pas pleurer car pleurer est réservé aux filles. Les filles et les garçons ne pas socialisés de la même manière. * 32Koura Diallo, 2010,«L'influence des facteurs familiaux, scolaires et individuels sur l'abandon scolaire des filles en milieu rural, de la région de Ségou(Mali)», thèse de Doctorat (Ph.D) à l'université de Montréal, en sciences de l'éducation. * 33J. Ngoufo Yemedi34 dans son mémoire de fin d'études supérieures spécialisées en Démographie à l'IFORD intitulé : « Les Déperditions scolaires au Cameroun : estimations du niveau et recherche des déterminants » ne porte que son étude sur les causes de la déperdition scolaire au Cameroun * 35 ASMAH, 2019, rapport d'enquête sur Déterminants de la déperdition scolaire dans le centre-ville de la commune de Garoua-Boulaï, p.18. * 36J. Maman, 2017, ?la déscolarisation des jeunes et la question du développement dans l'arrondissement de MBE», mémoire en sociologie, université de Ngaoundéré, p.91. * 37Est une immense famille de virus, dont certains infectent différents animaux, d'autres l'homme. Un troisième coronavirus agressif et transmissible à l'homme a émergé en chine en mi- décembre 2019. Il s'agit d'un proche cousin du sars-cov, baptisé Co v2. La maladie qu'il entraine est quant à elle nommée Covid 19. |
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