CONCLUSION
GÉNÉRALE
Dans cette étude qui a porté sur la
déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï(Est-
Cameroun) : 1962-2019, notre préoccupation majeureétait
d'identifier et d'analyser les facteurs et les conséquences de la
déperdition scolaire au Cameroun en général et dans la
commune de Garoua-Boulaï en particulier. De manière
spécifique, cette étude avait pour objectifs de : cerner les
facteurs de la déperdition scolaire, de dégager ses
conséquences et de proposer les solutions de remédiation.
Comme nous l'avons souligné au niveau du
résumé, cette étude avait comme objet d'étude de
cerner le nombre d'élèves ayant abandonné leurs
études en 2019. Les résultats de nos investigations sur le
terrain montrent à juste titre que, trois cents(300)
élèves ont abandonné le navire scolaire en pleine
navigation dans la commune de Garoua-Boulaï durant l'année scolaire
2019/2020.
C'est depuis longtemps que nous observons ce
phénomène récurrent qui ne cesse de s'amplifier au
Cameroun en général et dans la commune de Garoua-Boulaï en
particulier. Ce constat nous a conduit à élaborer la
problématique suivante, quels sont les facteurs qui expliquent la
déperdition scolaire au Cameroun en général et dans la
commune de Garoua-Boulaï en particulier ? Ce travail a
été articulé autour de quatre chapitres.
Le premier chapitre était consacré à la
présentation de la commune de Garoua-Boulaï, notre zone
d'étude. Il en ressort après analyse que, le district de
Garoua-Boulaï a été créé par décret
N° 66/DF/435 du 26 aout 1966, avec une superficie de 1 125
km2. Ce district a été érigé en
arrondissement en 1979. L'arrondissement de Garoua-Boulaï a
été créé par décret N° 79/469 du 14
novembre 1979. Cet arrondissement s'étend sur une superficie de
2 125 km2 pour une population de 130 000 habitants. Ville
frontalière et cosmopolite, Garoua-Boulaï est aussi un bel exemple
d'intégration nationale et d'hospitalité. Ici, deux grands
groupes ethniques que sont les Gbaya et Foulbé, vivent en parfaite
harmonie avec d'autres tribus venues des autres régions du Cameroun et
des pays voisins. Ce chapitre nous a permis de comprendre la carte scolaire de
la commune de Garoua-Boulaï. Cette dernière comprend 28
écoles maternelles, 43 écoles primaires et 09 écoles
secondaires.Il nous a également permis de comprendre, le
dégré de la déperdition scolaire dans la commune de
Garoua-Boulaï.
Le chapitre 2, quant à lui était destiné
à l'identification et analyse des différents facteurs de
déperdition scolaire dans de la commune de Garoua-Boulaï.Nous avons
identifié et analysé quatre catégories de facteurs. Il
s'agit des facteurs personnels, facteurs scolaires, facteurs
socio-économiques et les facteurs familiaux. En ce qui concerne les
facteurs personnels, nous avons mis l'accent sur le milieu social, le
manque d'intérêt pour l'école et le libertinage des
enfants. Les facteurs scolaires se résument en manque criard des
enseignants, les effectifs pléthoriques, le système
éducatif camerounais en panne, les violences de genres en milieu
scolaire et la violence en milieu scolaire. Les facteurs
socio-économiques se déclinent en la pauvreté
extrême de certains parents et le chômage des jeunes
diplômés, l'exploitation artisanale de l'or et les Mariages et
les grossesses précoces. Enfin, comme facteurs familiaux l'accent a
été mis sur la structure familiale et
l'analphabétisme de certains parents.
Le troisième chapitre a porté surles
conséquences de la déperdition scolaire dans la commune de
Garoua-Boulaï. Il en ressort après analyse qu'il existe plusieurs
conséquences de cette déperdition scolaire. Il s'agit de, le taux
de chômage élevé, la réduction de l'autorité
parentale, la délinquancejuvénile, l'attrait au banditisme, vol
et au phénomène d'enfant de la rue, la prostitution et le
phénomène fille-mère, l'activité de
moto-taxi,l'analphabétisme des décrocheurs et
l'extrême pauvreté familiale.
Le dernier chapitre avait la charge de trouver les solutions
à ce fléau social.Ainsi, l'accent a été mis sur le
rôle des parents, des enseignants, de l'État et celui des
élèves eux-mêmes. Les grandes lignes de ce chapitre ont
été focalisées sur les points suivants : la
suppression des frais d'APEE, la lutte contre le chômage, la
sensibilisation des parents et élèves sur les biens fondés
de l'école, la sensibilisation des filles sur les moyens de
prévention des grossesses précoces, le recrutement des
enseignants formés dès la fin de leur formation et l'interdiction
de vente et de consommation des drogues.
Le gouvernement doit s'efforcer de hiérarchiser les
besoins en matière d'éducation des familles vulnérables,
d'améliorer les normes d'éducation et de s'attaquer au
problème de disparité entre les sexes. Les solutions à
mener par le gouvernement sont nombreuses:
-chaque enfant doit avoir accès à une
éducation gratuite et de haute qualité, où les programmes
devraient être conçus pour stimuler à penser de
façon critique et créative.
-la cantine scolaire gratuite et une belle initiative pour la
motivation des enfants, mais aussi des parents ;
- Une aide aux enfants pour les effets scolaires de bases tels
que les cartables, cahiers, stylos, crayon ;
-Sensibilisation de la population sur l'enregistrement des
naissances afin d'établir des actes de naissances gratuits aux
enfants.
En ce qui concerne la méthodologie, nous avons fait
recours à la méthode systémique et aux techniques
d'observation simple, documentaire et à l'entretien à travers les
guides d'entretien élaborés au préalable. La
compréhension de la déperdition scolaire tient à la
logique systémique qui met en relief les liens d'interdépendance
entre les différents éléments.
Nous sommes convaincus que notre étude n'a pas
insisté sur le cas de déperdition scolaire des filles dans la
commune de Garoua-Boulaï. De plus, notre étude n'a pas
insisté sur le rôle des organisations internationales dans la
lutte contre la déperdition scolaire. D'autres travaux viendront combler
nos lacunes dans l'avenir.
En dernier ressort, il convient de retenir que, pour
remédierdéfinitivement à ce fléau social qui mine
le système éducatif camerounais, nous pensons qu'il serait
nécessaire que, l'État camerounais, les parents
d'élèves, les élèves eux-mêmes et les
enseignants tiennent compte de leurs rôles respectifs envue d'assurer
l'égalité de chance à tous les enfants face à
l'institution scolaire.
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