III-MATERIELS DE PECHE UTILISES DANS LES PECHERIES DE
NZIOU ET DE
LONDJI I.
Pour assurer leur déplacement en mer et les cours
d'eaux poissonneux, les populations locales s'en servaient comme engins de
déplacement la pirogue.
III-1-Les pirogues
Dans la pêche artisanale, les populations locales
utilisent les pirogues monoxyles dans leurs différentes
opérations de pêche. Elles sont fabriquées à base de
tronc d'arbre creusé à la hache et à l'herminette. Les
espèces de bois utilisées pour sa confection sont essentiellement
le padou ou bois rouge, le bois jaune, préférées pour leur
caractère résistant. Leur coût d'acquisition varie entre
60000(soixante mille) et 85000(quatre vingt cinq) francs CFA. Elles ont une
longueur moyenne de 5 mètres (Longueur hors tout «LHT» =5m) et
sont généralement propulsées par les pagaies et les
voiles. Cet appareil permet aux propriétaires d'effectuer les
pêches de courtes distances compte tenu de l'énergie physique
nécessaire pour son déplacement. Cette marque de pirogue est le
fruit du génie des populations locales notamment les Bantaga et les Mabi
et est essentiellement destinées à la pêche de subsistance
vu sa faible capacité. Elle est
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le plus souvent montée dans les ménages, en
forêt ou en bordure de mer, tout étant fonction du lieu où
l'arbre est abattu.
Photo 13: pirogue monoxyle dite «
traditionnelle» Source: Mvetumbo (Londji I, 2011).
Cependant, dans un contexte de concurrence marqué par
la tendance à l'emploi des pirogues plus longues, plus larges et plus
mobiles, elle est devenue un matériel de pêche de transition des
jeunes vers un équipement définitif et surtout plus rentable. En
effet, elle donne l'opportunité aux jeunes pêcheurs de faire leur
début dans la pêche à titre individuel, en attendant
rassembler les fonds nécessaires pour l'acquisition d'un matériel
plus sophistiqué.
Son emploi a un impact direct sur le niveau de rendement,
mais aussi sur le temps consacré à la pêche. Ainsi, avec
les pirogues monoxyles, la majorité des pêcheurs qui les
utilisent, font des sorties qui n'excédent généralement
pas une journée, du fait de la pénibilité
rencontrée dans les méthodes de propulsion manuelle,
méthodes fortement dépendantes de la force physique du
pêcheur. Cependant, les pêcheurs lui reconnaissent un certain
nombre d'avantages. D'abord au niveau du prix d'achat, du fait qu'elle est
facilement accessible aux pêcheurs ayant les moyens financiers
limités. En ce qui concerne sa capacité de résistance face
aux aléas climatiques, notons qu'elle constitue l'appareil de
pêche de sécurité en période de mauvaise mer
caractérisée par de violents vents, dont la forte pression peut
engendrer les conséquences néfastes sur les pirogues. A ce sujet,
un informateur vante ses qualités en ces termes: «Les pirogues
à pagaie que j'utilise est mieux, car elle ne peut pas se casser
facilement. S'il y a des vents violents, elles ne peut pas se casser».
(NJOH ADOLPHE, pêcheur, Batanga, Londji I, le 17/12/2010). Cette
pirogue est employée dans la mise en oeuvre des opérations de
pêche dans les cours d'eaux, les rives de la mer ainsi qu'au large.
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