Accès facilité des PME du secteur privé rd congolais aux marchés publics. Vision, moyens et facteurs de risques.par Jovial FUNDJI OWANDJOKUNA Université de Kinshasa - Licence en économie publique 2015 |
Tableau n°04: Caractéristiques des entreprises par taille et localisation80(*)
Source : HERDERSCHER J., MUKOKO D., TSHIMANGA M., op.cit., p. 343 Dans l'échantillon des données, moins de 20 % des entreprises appartenaient à des propriétaires étrangers. Parmi celles-ci, 50 % des propriétaires étaient Européens, 22 % étaient de nationalité libanaise ou du Moyen-Orient, 16 % de l'Inde et 5 % provenaient d'autres pays asiatiques. Tel que mentionné ci-dessus, les propriétaires étrangers dans l'échantillon peuvent être des IDE à grande échelle ou des entreprises possédées par des entrepreneurs de descendance non congolaise, mais vivant dans le pays81(*). Le tableau ci- dessous fournit quelques chiffres clés pour les entreprises locales et étrangères comptant moins de 200 travailleurs. Tableau n°05: Caractéristiques des entreprises selon la nationalité du propriétaire82(*)
Source : HERDERSCHER J., MUKOKO D., TSHIMANGA M., op.cit., p. 346 Dans l'échantillon de l'enquête, seule une entreprise de propriété étrangère est gérée par une femme et 50 % des entreprises étrangères oeuvrent dans le secteur manufacturier (alors que pour les entreprises locales, cette proportion est de seulement 30 %). Une autre preuve du niveau d'absence de formalité des entreprises en RDC, à en croire ladite enquête, est le faible effectif d'entreprises dont les comptes sont certifiés par un commissaire aux comptes : seulement 25 % des entreprises de propriétaires congolais (mais près de 40 % des entreprises de propriétaires étrangers) ont des comptes certifiés. La probabilité d'avoir des comptes certifiés augmente avec la taille de l'entreprise en termes d'effectif des travailleurs83(*). En général, le secteur formel et informel sont étroitement liés. Les entretiens réalisés ont permis d'identifier que les compagnies officiellement enregistrées pour un certain type d'activité entrepreneuriale développent de nouveaux domaines d'activités sans enregistrement préalable, créant des champs activités mi-formels et mi-informels pendant plusieurs mois et parfois même plusieurs années. De même, les entreprises formelles engagent fréquemment des sous-traitants informels et les moyennes entreprises utilisent souvent tant les marchés informels que les marchés formels. Même les grandes entreprises s'approvisionnent, dans une certaine mesure, auprès de sources informelles si cela leur convient mieux84(*). Qu'en est-il des caractéristiques des PME informelles en RD Congo ? 2.1.1.2.2. Caractéristiques des PME informelles de la RD Congo85(*)Il est difficile de déterminer ce qui constitue l'absence de formalité. Habituellement, les études portent soit sur la taille de l'entreprise (par exemple, celles de moins de 5 employés) ou sur leur état d'enregistrement. En RDC, le statut des entreprises détenant une patente n'est pas clairement déterminé. Le manque de données fiables et de qualité, les difficultés rencontrées dans la collecte d'informations sont des problèmes inhérents à l'étude des activités du secteur informel, mais certaines estimations fournissent une approximation de leur taille et de leur importance. Des études basées sur des enquêtes réalisées en 2004, 2006 et 2010 démontrent qu'une large proportion du secteur privé est informelle. Une étude, réalisée en 2004 par l'Institut National de Statistique (INS) axée exclusivement sur la région de Kinshasa, a dénombré près de 540 000 entreprises non enregistrées, uniquement dans la capitale. Elles produisent des bénéfices annuels de 485 milliards de FC. Dans cette étude, toutes les entités n'ayant pas de Numéro d'Identification Nationale étaient considérées comme informelles (les autres types d'enregistrement n'étaient pas considérés, cela peut donc inclure des entreprises possédant une patente). Elles génèrent 692 000 emplois, ce qui représente 70 % du taux d'emploi de cette région, contre un taux de 12 % pour le secteur privé formel et de 17 % pour le secteur public. Ces chiffres sont conformes aux estimations effectuées dans d'autres pays de l'Afrique subsaharienne. Ces estimations permettent de conclure que le secteur informel représente entre 60 % et 80 % des activités entrepreneuriales dans plusieurs pays. L'enquête ICA de 2006 indique une part encore plus élevée des activités informelles atteignant 90 % de l'ensemble des activités entrepreneuriales. L'étude a révélé que la majorité, 63,2 %, des entreprises informelles oeuvrait dans des activités commerciales et de vente au détail, suivis par les activités manufacturières et industrielles, 14,8 %, et par les services 12,3 %. L'étude de 2004 a révélé que la plupart des entreprises n'impliquaient qu'un seul entrepreneur et généralement aucun employé, ce qui indique des activités de subsistance. Cela est corroboré par la forte proportion de femmes entrepreneures, représentant 61,8 % du total répertorié. La littérature sur le secteur considère que l'absence d'enregistrement est souvent un choix délibéré des propriétaires qui souhaitent ainsi se soustraire aux taxations, contourner la réglementation, éviter de traiter avec les organismes officiels et épargner les frais spécifiques liés à l'enregistrement. De plus, les propriétaires sont souvent moins instruits et ne sont pas informés des avantages de l'enregistrement et du meilleur accès aux sources de financement et aux marchés. Les enquêtes ICA de 2006 et de 2010 nous informent sur les raisons de l'absence d'enregistrement : * 80 Idem * 81 Idem * 82 Idem * 83 Idem * 84 Idem * 85 Idem |
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