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L'ordre public et la liberté de manifestation. Réflexions sur les limitations du régime de déclaration en droit comparé congolais et français.


par Jean Faustin Bafwa Katombe
Université officielle de Bukavu - Graduat en Droit, option Droit public interne 2019
  

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0.2. HYPOTHÈSES

Aux questions ci-dessus posées, nous pouvons d'ores et déjà apporter des réponses provisoires ou hypothèses pour guider notre réflexion d'une manière ou d'une autre. Ainsi, les hypothèses autour desquelles gravite cette étude se conçoivent comme suit :

· La liberté de manifestation serait placée, en République démocratique du Congo et en France, sous le régime de la déclaration préalable, assorti de quelques limitations. Elle se concevrait en un rassemblement organisé sur la voie publique ou dans un lieu ouvert au public pour exprimer une conviction collective. Elle pourrait être fixe (sit-in) ou prendre la forme d'une marche.

· Le régime de déclaration serait exclusif du pouvoir d'appréciation de l'autorité en présence des circonstances exceptionnelles en l'occurrence l'état de siège et/ou l'état d'urgence et pourrait dans ce cas aller jusqu'à l'interdiction. Dans tous les cas, si l'ordre public est troublé ou court le risque de l'être, une interdiction serait nécessaire mais doit respecter certains principes liés au risque réel de trouble à marier avec la proportionnalité des mesures d'interdiction. Il y aurait possibilité de concilier les deux impératifs en prévoyant les limitations réciproques entre eux.

0.3. CHOIX ET INTÉRÊT DU SUJET

Le choix de ce sujet nous a été dicté par le constat on ne peut plus désenchanté des interdictions des manifestations même dûment déclarées le plus souvent en République démocratique du Congo et parfois en France. De ce fait, convient-il de retenir l'intérêt que revêt cette étude sur les plans tant théorique que pratique.

Théoriquement, l'intérêt de cette étude est vu sous deux volets. Le premier permet de préciser le cadre juridique qui protège cette liberté en République démocratique du Congo et en France. Le deuxième quant à lui se voudrait une base de données ou mieux une référence pour les futurs chercheurs qui voudraient s'investir ultérieurement à approfondir leurs connaissances en la matière.

Au niveau pratique, l'intérêt est évident aussi bien pour les justiciables, les praticiens du droit (avocats, magistrats du parquet, juges) que pour les législateurs congolais et français. Les justiciables peuvent ici déceler la manière dont ce droit est consacré et les modalités de son exercice pour mieux en jouir. Quant aux praticiens du droit, ils peuvent trouver dans ce travail des principes en la matière, assortis des exceptions qui échappent parfois à leurs expertises dans l'exercice de leurs tâches. En définitive, les législateurs congolais et français pourraient par ce travail être guidés, chacun en ce qui le concerne, en envisageant des réformes ou des modifications conséquentes eu égard aux propositions que nous aurons à formuler sur l'étude sous analyse.

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