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L'ordre public et la liberté de manifestation. Réflexions sur les limitations du régime de déclaration en droit comparé congolais et français.


par Jean Faustin Bafwa Katombe
Université officielle de Bukavu - Graduat en Droit, option Droit public interne 2019
  

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CONCLUSION

La liberté de manifestation bénéficie d'une consécration aux niveaux national et international. En droits congolais et français, elle est soumise au régime de déclaration préalable, principe selon lequel l'autorité habilitée se limite à recevoir l'information pour la tenue de la manifestation sans l'interdire. Néanmoins, le maintien de l'ordre public étant une nécessité pour l'exercice des libertés, il en découle que, dans certaines circonstances, celles-ci peuvent être limitées pour sauvegarder l'ordre public. C'est de là que l'autorité tire le pouvoir d'interdiction. Pour concilier les nécessités du maintien de l'ordre public avec la jouissance des libertés publiques, il faut que le législateur édicte des limitations de part et d'autre.

Empruntant une démarche triptyque en l'occurrence exégétique, comparative et critique, nous avons compris, à l'issue de nos recherches, que l'exercice de la liberté de manifestation exige une ossature légale très précise et très claire, en même temps qu'il implique un rôle efficace et rapide du juge en cas d'un litige, dans la solution juste à donner aux faits lui soumis. Le rôle que joue le juge est alors à la fois assidu et épineux dans la mesure où la loi est lacunaire à propos de la définition des circonstances concrètes pouvant influencer l'interdiction d'une manifestation ; elle qui, pour ce faire, ne fait que se vouer éperdument au concept à portée discutée et instable du  maintien de « l'ordre public », comme si ce concept suffisait en lui seul pour faire une loi de liberté à proprement parler...Le juge crée donc son propre droit à lui, lequel devient un repère incontesté, même pour le législateur.

En ce qui concerne la République démocratique du Congo, beaucoup reste encore à faire : adopter et promulguer une loi - le plus tôt serait mieux - qui abroge le Décret-loi liberticide de 1999 et qui, à part le fait de respecter la Constitution et les conventions internationales auxquels le pays a souscris, rencontre et marche de pair avec l'idée même des libertés publiques en tenant compte des réalités congolaises et non une loi d'origine occidentale qui souffrirait dans son application et ferait souffrir plus d'un congolais comme sous l'empire du texte réglementaire susvisé. La balle est désormais dans le camp des élus du peuple !

L'oeuvre humaine étant par nature marquée du sceau de l'imperfection, le présent Travail de fin de cycle ne saurait être à l'abri de la critique. Sa lecture répond aussi à un souci d'enrichissement. Ne dit-on pas que « du choc des idées, jaillit la lumière ? »

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius