La problématique de la candidature en droit électoral camerounais.par Valéry DJOBA KALVOKSOU Université de Maroua (Cameroun) - Master en droit public interne 2019 |
2. LES INSUFFISANCES AUTOUR DE L'ENCADREMENT ET DE LA GESTION DE LA PROPAGANDE ÉLECTORALELa propagande ou la communication politique qui se veut permanente est également essentielle pour un parti politique ou un leader politique. Celle-ci se fait à travers les médias écrits, de l'audio-visuel et de nos jours sur internet par le canal des réseaux sociaux. Les règles en la matière ont été définies par le pouvoir réglementaire, principalement à travers le décret n° 92/030 du 13 février 1992 fixant les modalités d'accès des partis politiques aux médias audiovisuels du service public de la communication. Ce qui fait problème au Cameroun, c'est l'accès aux médias public dans le cadre de la propagande politique. Il y a en effet une restriction même si elle a tendance à se démesurer depuis la dernière élection présidentielle 07 octobre 2018. Il faut d'emblée déjà regretter que la CRTV Radio190(*) dans cet exercice ne donne voie au chapitre qu'aux partis politiques représentés à l'AN et au Sénat. Il s'agit de prime à bord d'un traitement discriminatoire consacrant l'inégalité des acteurs politiques. Parce que les médias constituent une arme puissante dans la compétition électorale, il est regrettable que tous les acteurs n'aient pas les mêmes moyens d'attaque et de défense. Il s'agit d'une situation démotivante qui n'encourage pas à candidater. Cependant, il faut noter que la durée du temps d'antenne accordée aux partis politiques dans le cadre de la communication ou de la propagande électorale dans les médias publics est passé d'une attribution sur la base de la proportionnalité de la présence des desdits partis à l'AN, au Sénat, dans les conseils régionaux et communaux au prorata du nombre de sièges occupés ; à une attribution égalitaire lors de l'élection présidentielle du 07 octobre 2019. Une des grandes insuffisances en matière d'encadrement de la propagande électorale est la non maitrise de la communication politique sur les réseaux sociaux. S'il est vrai que le Code électoral a fait abstraction de ce volet sensible et déterminant dans la compétition électorale, il faut du moins noter que cette insuffisance contribue énormément au dérèglement du cadre de la compétition. Parce qu'il s'agit d'un canal nécessitant également l'injection de gros moyens financiers, l'idéal serait que son accès et son utilisation soient convenablement encadrés afin de maintenir les équilibres en terme d'égalité et d'équité. Par ailleurs pour ce qui est pour ce qui concerne la propagande au moyen des affiches, on note des insuffisances quant à la répartition des espaces publicitaires. L'article 91 reste imprécis sur son opérationnalisation. A la vérité une règlementation de la propagande politique pour l'équité et l'égalité devrait également encadrer le financement de la campagne électorale. C'est la raison pour laquelle POUT. C et ATEBA EYONG. R pensent que « L'égalité des armes des candidats en période électorale passe certainement par ces mesures, complétées par un parachèvement du dispositif de contrôle du financement des campagnes électorales ».191(*) * 190 Dans le cadre de l'émission « Espace politique » de tous les jeudi soir * 191 POUT. C., et ATEBA EYONG. R., op.cit., p111. |
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