II.2.2. Analyse de la performance des recettes
douanières dues aux accises locales
Pour déterminer la performance de l'administration
fiscale (DGDA/Beni), la nécessité pour nous est d'avoir les
recettes prévisionnelles ou les assignations afin de permettre une
confrontation entre les recettes prévisionnelles et recettes
réalisées. Comme nous avions déjà à notre
portée les assignations, nous ne procéderons pas par la
méthode scientifique de prévision des recettes pour
résoudre ce problème. A base des données relatives aux
prévisions nous essayerons de vérifier si ce sont les accises
locales qui ont permis à cette administration fiscale d'atteindre sa
performance.
A.
Analyse de la performance:
La notion de la performance varie selon plusieurs domaines
d'études. Son calcul fait appel également à plusieurs
indicateurs.
Dans le domaine de gestion d'entreprise par exemple, pour
qu'un gestionnaire fasse une analyse détaillée de
l'évolution structurelle du chiffre d'affaires de l'entreprise
(produit, marché...), il doit suivre de manière plus
précise les différentes activités exercées afin de
comparer les évolutions de chaque secteur ou activité.
Pour un financier qui doit mesurer la performance de son
entreprise, il doit chercher avant tout de dégager son profit. Ce profit
n'est rien d'autre que la performance qu'il veut mesurer.
Dans sa logique, le Profit= recettes totales -
dépenses totales
Les capitaux investis pour le gestionnaire à la
réalisation de ce produit ou service doivent impérativement
rentabiliser, il y va de la survie de l'entreprise. Dans le cas contraire, on
parlera de mauvaise performance.
Dans le présent travail, nous mesurerons la
performance de la DGDA/Beni par la différence existant entre les
recettes prévisionnelles par rapport aux recettes
réalisées, selon la formule qui est la suivante :
Performances (P)= Recettes prévisionnelles -
Recettes constatées.
Mais avant de déterminer les valeurs des recettes
prévisionnelles (assignations), ceci nous renvoie à des notions
purement statistiques faisant appel à la méthode moindre
carrés.
B. Des
recettes prévisionnelles
C'est en fonction des prévisions de ventes que
l'entreprise détermine la production, les achats et les investissements
nécessaires. La prévision des ventes conditionne l'ensemble de la
construction budgétaire. Elle est généralement mise
à oeuvre à partir de modèles de prévisions reposant
sur des méthodes statistiques. Ces méthodes ont pour objet :
· De mesurer les phénomènes
d'évolution des ventes à moyen terme (tendance ou «
trend») ;
· De mesurer les phénomènes
périodiques ou répétitifs (saisonnalité).
L'estimation de la tendance à l'aide d'un ajustement
linéaire.
Les méthodes basées sur l'ajustement
linéaire nécessitent :
· Une représentation graphique de la série
afin d'observer la tendance ;
· Une confirmation de l'évolution linéaire
par le calcul du coefficient de corrélation linéaire
La droite de régression linéaire est un outil
statistique particulièrement utilisée pour prévoir un
niveau futur à partir des données du passé.
L'utilisation de la droite de régression
linéaire n'est pas réservée uniquement à la
l'analyse technique. Elle est utilisée dans des domaines et secteurs
variés (exemple d'utilisation en gestion pour la construction des
budgets...).
La méthode de prévision est reposée sur
la méthode de moindre carré. Etant donné que nous avons
déjà les recettes prévisionnelles provenant du
Ministère des finances à la DGDA/Beni, nous n'allons pas
déterminer celles-ci. Mais bien utiliser ceux repris dans le tableau
ci-dessous :
Tableau no11 : Les assignations des
recettes de la DGDA/Beni pour 2013-2014
Années
Mois
|
2013
|
2014
|
Recettes prévisionnelles
|
Recettes prévisionnelles
|
Janvier
|
1562953242
|
1447722072
|
Février
|
1553350645
|
1438119475
|
Mars
|
1543748047
|
1428516878
|
Avril
|
1534145450
|
1418914280
|
Mai
|
1524542852
|
1409311683
|
Juin
|
1514940255
|
1399709085
|
Juillet
|
1505337657
|
1390106488
|
Août
|
1495735060
|
1380503890
|
Septembre
|
1486132462
|
1370901293
|
Octobre
|
1476529865
|
1361298695
|
Novembre
|
1466927267
|
1351696098
|
Décembre
|
1457324670
|
1342093500
|
Source : Les archives de la DGDA/Beni
Commentaire
Ce tableau représente les données relatives aux
recettes assignées de la DGDA/Beni pour l'exercice 2013-2014.
Confrontons ce tableau au tableau des recettes constatés afin de
déterminer les écarts entre ces deux variables pouvant nous
permettre de juger de la performance de la DGDA /Beni pour la période
sous étude. Cette notion se repose sur un modèle de suivi de
l'exécution axé sur l'analyse des écarts entre les
réalisations et les prévisions et comprenant le taux de
réalisation. Notons que l'analyse des écarts ramène les
chercheurs à tirer trois conclusions : un écart dit
favorable, défavorable et l'écart
nul.
D'éléments du tableau no4 reprenant
les réalisations et du tableau no11 des assignations,
évaluons cet aspect dans un tableau de calcul des
écarts :
Tableau no12 : Tableau de la
détermination des écarts
Années
|
Mois
|
Recettes prévisionnelles
|
Recettes constatées
|
Écarts
|
Taux de réalisation en %
|
Favorable
|
Défavorable
|
2013
|
Janvier
|
1562953242
|
890787147
|
|
672166095
|
56,99
|
Février
|
1553350645
|
1352004755
|
|
201345890
|
87,04
|
Mars
|
1543748047
|
1033699960
|
|
510048087
|
66,96
|
Avril
|
1534145450
|
1239103860
|
|
295041590
|
80,77
|
Mai
|
1524542852
|
1922534523
|
-397991671
|
|
126,11
|
Juin
|
1514940255
|
1463618051
|
|
51322204
|
96,61
|
Juillet
|
1505337657
|
1669396095
|
-164058438
|
|
110,90
|
Août
|
1495735060
|
1250964356
|
|
244770704
|
83,64
|
Septembre
|
1486132462
|
1368652733
|
|
117479729
|
92,09
|
Octobre
|
1476529865
|
1570993539
|
-94463674
|
|
106,40
|
Novembre
|
1466927267
|
1263941375
|
|
202985892
|
86,16
|
Décembre
|
1457324670
|
1035015396
|
|
422309274
|
71,02
|
2014
|
Janvier
|
1447722072
|
1595658870
|
-147936798
|
|
110,22
|
Février
|
1438119475
|
1133419412
|
|
304700063
|
78,81
|
Mars
|
1428516878
|
1255566119
|
|
172950759
|
87,89
|
Avril
|
1418914280
|
1755786328
|
-336872048
|
|
123,74
|
Mai
|
1409311683
|
1897380677
|
-488068994
|
|
134,63
|
Juin
|
1399709085
|
1457448908
|
-57739823
|
|
104,13
|
Juillet
|
1390106488
|
2044948277
|
-654841789
|
|
147,11
|
Août
|
1380503890
|
2288618371
|
-908114481
|
|
165,78
|
Septembre
|
1370901293
|
1549322552
|
-178421259
|
|
113,01
|
Octobre
|
1361298695
|
1753995373
|
-392696678
|
|
128,85
|
Novembre
|
1351696098
|
1752825783
|
-401129685
|
|
129,68
|
Décembre
|
1342093500
|
1760665665
|
-418572165
|
|
131,19
|
Source : Notre calcul à l'aide d'utilitaire
d'analyse (Excel 2013) se basant du tableau no4 et 11
L'exploitation des écarts nous permet de
déterminer les causes, les facteurs internes et externes ayant
occasionnés ceux-ci. Dans la plupart des cas, la notion des
écarts prête à la confusion.
Pour notre cas, les écarts
précédés de signe moins ne signifie pas que le
Ministère ayant les finances dans ses attributions a perdu dans ses
prévisions, mais bien au contraire : c'est ce qui explique de la
performance de l'administration fiscale dans la mobilisation des ressources
dues au Trésor Public. Car la DGDA/Beni dans l'exécution de sa
mission de perception des droits et taxes a perçu plus des recettes que
prévu.
L'écart dit défavorable également ne
signifie pas forcément que l'administration fiscale a connu des pertes
ou de manque à gagner, mais qu'elle n'a pas atteint le seuil ou les
objectifs qu'elle s'est assigné au départ tout comme elle n'a pas
réalisé des résultats attendus avec efficience.
D'autre part la baisse du niveau de recettes s'explique par
le fait que la pression fiscal a pesé entreprises locales. Dans la
plupart de cas c'est ce qui pousse les opérateurs économiques
adopter un comportement antifiscal c'est-à-dire l'invasion fiscale,
contrebande, etc. Il importe à remarquer ici que c'est durant cette
période que s'est annoncé la phase de récession des
établissement Kambale Machozi et qui a conduit à la fermeture
de l'entreprise durant l'an 2013.
Pour les trois premiers mois de l'an 2013, il s'est
observé une diminution des recettes perçues par la DGDA/BENI.
D'une analyse conjoncturelle, nous constatons que généralement
les opérateurs économiques ne sont pas motivés d'aller
s'approvisionner durant cette période et que les consommateurs
également sont dépourvus des revenus nécessaires car ils
viennent fraichement de deux grande fêtes de noël et de nouvel an.
Bien que l'on puisse dire que s'était la période pendant laquelle
l'entreprise Brasimba avait lancé ses activités, il s'observe que
le niveau de son activité était encore faible et qu'elle
subissait trop d'effet d'exonération à ce stade.
D'avril à décembre 2013, il s'est observé
des écarts aléatoires dus aux différents
événements soulevés ci-haut.
Par contre, l'année 2014 a semblée
présenter une situation de la non performance tout au début, mais
à partir de mai à décembre il s'est observé une
amélioration considérable des recettes douanières.
Cette notion nous conduit à la représentation
graphique de la série linéaire afin d'en retenir une
interprétation :
Figure no3: Evolution d'écarts
L'analyse de la série tendancielle de ce graphique, il
s'observe une allure de performance qui semble être oscillatoire. De
toutes les façons, il ressort de la confrontation issue de deux
variables que les réalisations remportent un gros score sur les
prévisions. L'équation de la droite Y= -37 959 351t + 414 250
749. Ceci indique qu'il s'est remarqué une performance de la DGDA BENI
au cours de la mobilisation des recettes de 2013 à 2014. On observe
qu'avec l'évolution du temps, les réalisations ont
continuées à dépasser la prévision. Au fur et
à mesure que le temps avance, les recettes constatées
présentent un taux de performance moyenne de -37 959 351 le mois. Notre
coefficient de détermination R² =0,47, renseigne que la
performance de la DGDA/Beni pour l'année d'étude est
expliquée à 47% par la variation temps et qu'à 53% par la
présence des accises locales dont notamment la Brasimba, Okapi
group, Kal&Mango, Ets la neige, et Takengo. De l'analyse faite
précédemment, il ressort que les accises locales ont
contribuées jusqu'à concurrence de 36,69% dans
l'amélioration des recettes fiscales de la DGDA/Beni. Considérant
toutes choses restant égales par ailleurs, l'analyse faite ci-haut, nous
conduit à affirme à plus forte raison notre deuxième
hypothèse selon laquelle les accises locales en générales
et dont en particulier la Brasimba ont permis à l'administration fiscale
de Beni d'atteindre une performance louable par le Ministère de Finance
dans la mobilisation des recettes de la DGDA/Beni. Cette affirmation
s'apparente également au dernier rapport du Ministre des finances qui a
eu a jeté des fleurs à cette régie financière pour
sa performance dans la mobilisation des recettes. La contribues accises locales
peuvent belles et bien occasionner la performance des régies finances
mais de leur côté elles peuvent souffrir également de fonds
de roulement suffisants de leur activité. Ainsi le point suivant vient
analyser le niveau de la taxation des accises locales.
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