B- LE PERSONNEL ENSEIGNANT
L'histoire est une discipline qui a toujours connu des
problèmes de personnel enseignant au Cameroun. Nous sommes partis des
citoyens français non compétents de ce domaine au lendemain de
l'indépendance pour arriver aux enseignants non qualifiés
aujourd'hui.
Au lendemain de l'indépendance le Cameroun était
un jeune Etat, similaire à tous les Etats africains qui venaient
d'acquérir leur indépendance. Il manquait des cadres
administratifs, des médecins et des enseignants. Ainsi, pour palier au
problème des enseignants dans les lycées et collèges, les
nouvelles autorités se servaient parfois des expatriés
français qui n'étaient pas toujours compétents dans le
domaine de l'histoire. A ce propos, Mveng affirme que : `' Ces
coopérants n'étaient pas tous des historiens, voire des
enseignants tout court. C'est une fois rendus au Cameroun que certains
militaires du contingent s'improvisaient professeurs
d'histoire»34. Nous pouvons crier à l'imposture à
travers le comportement de ces Français. Car depuis le XIXe
siècle l'histoire est devenue une discipline scientifique,
réservée aux professionnels du métier. Alors comment
imaginer qu'une personne telqu'en soit son métier pouvait subitement
devenir historien ? La profession d'historien ou d'enseignant d'histoire est
un métier à prendre au sérieux, car leurs
missions sont très délicates. Parmi elles, il faut citer celle
qui vise à donner une identité à un pays. Alors ces
missions ne pouvaient pas être confiées aux étrangers. Mais
on peut comprendre le contexte.
En effet, entre 1979 et 1987, l'Etat a opté au
recrutement des diplômés de l'enseignement supérieur pour
faire face à la pénurie des enseignants35. Pour Mveng,
ceci entraine la banalisation de l'histoire, qu'il se traduit en ces mots :
`'L'histoire est une discipline qui ne requiert aucune
formation''36. Dans le même sens, Eyézo'o pense que :
`'Le recrutement des diplômés de l'enseignement supérieur
(...) a certes atténué à un moment donné la forte
demande du Ministère de l'Education Nationale, mais il n'a pas
résolu le problème de la qualité de l'enseignement de
l'histoire dans le secondaire''37. Après cette lecture des
spécialistes, nous pouvons dire que l'Etat serait à l'origine des
problèmes que connait l'histoire au Cameroun sur le plan du personnel.
Peut-être d'autres solutions auraient apporté une réponse
efficace au problème de pénurie. Aujourd'hui peu à peu,
l'Etat cesse de recruter. Car plusieurs écoles normales ont
étaient ouvertes pour pallier à ce problème. L'Ecole
normale Supérieure de Yaoundé, l'Ecole Normale de Bambili et
l'Ecole Normale de Maroua forment depuis quatre ans deux centaines de
professeurs d'histoire.
De nos jours le problème résiderait au niveau de
l'usage des personnes non qualifiées par les collèges
privés pour enseigner l'histoire. Et dans un second cas le recrutement
de 25 000 diplômés par l'Etat dont certains deviennent des
enseignants de l'histoire, semblerait poser un petit souci dans la
compétence du professionnel.
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