CHAPITRE I : LA PLACE DE L'HISTOIRE DANS
L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE AU CAMEROUN
L'histoire est l'une des plus vielles disciplines
enseignées dans le monde. Elle est le livre qui expose la civilisation
universelle. Son importance est telle que les gouvernements définissent
les programmes et les méthodes et orientent souvent son
enseignement1. Au Cameroun, elle fait partie des sciences humaines
et au secondaires, elle est classée parmi les matières
littéraires. L'enseignement de l'histoire a une histoire au Cameroun.
C'est pourquoi pour mieux analyser et comprendre `'l'enseignement du fait
religieux au secondaire», il serait d'abord indispensable de mesurer le
parcourt de la discipline historique dans les programmes d'enseignement, son
importance par apport aux autre disciplines. Dès lors on comprend que
son enseignement n'a pas connu une évolution rectiligne. Mais, il a
suivi la vitesse des réformes des programmes et de la pédagogie.
Néanmoins, quelle est la valeur qu'on lui donne? Et quelle est la place
de celle-ci dans l'enseignement ?
I- HISTOIRE : DEFINITION, OBJET, FINALITE
L'étude de la définition, de l'objet et de la
finalité de l'histoire est indispensable dans la justification de
l'introduction de cette discipline dans l'enseignement au Cameroun.
A- DEFINITION
Plusieurs définitions s'offrent à cette discipline,
elles sont larges et restreintes. Mais revenons d'abord à
l'étymologie de ce terme.
1- Etymologie
L'histoire est à la fois l'étude des faits, des
événements du passé et, par synecdoque, leur ensemble.
L'histoire est un récit, elle est la construction d'une image du
passé par des hommes et des femmes qui tentent de décrire,
d'expliquer ou de faire revivre des temps révolus2. Ce
récit historique n'est pas construit par intuition intellectuelle, mais
à partir des sources. L'histoire s'attache avec ces sources à
reconstruire plusieurs pans du passé. Au cours des siècles, les
historiens ont fortement fait évoluer leurs champs d'intervention et ont
aussi réévalué leurs sources, ainsi que la manière
de les traiter.
1 J. B.Tchoufa, `'Problématique de la conduite,
p. 27.
2 http : /
fr.Wikipedia.org/Wiki/Historien
L'histoire, qui n'est pas seulement une réflexion sur
le passé, se construit aussi selon une méthode. Celle-ci a
évolué au cours du temps, évolution qu'on appelle
l'historiographie. La méthode historique s'appuie sur un ensemble de
sciences auxiliaires qui aident l'historien à construire son
récit. Par delà les époques et les méthodes, et
quel que soit le but sous-jacent du travail de l'historien, l'histoire est
toujours une construction humaine, inscrite dans l'époque où elle
est écrite. Elle joue un rôle social et elle est convoquée
pour soutenir, accompagner ou juger les actions des Hommes. Le mot histoire
vient du grec ancien historia, signifiant « enquête »,
« connaissance acquise par l'enquête »3. Le mot est
introduit en français au début du XIIe siècle
avec le sens de « relation des événements marquants d'une
vie, d'un règne » ou de « chronique d'un peuple
»4. Il prend aussi le sens général d'histoire (au
sens de récit), polysémie qu'il a conservée jusqu'à
ce jour en français comme en allemand. C'est à partir du
XIIIe siècle, comme peut en témoigner l'usage qu'en
fait Brunetto Latini dans son Le Trésor5, que le
terme commence à recouvrir le sens de récit historique. On peut
noter qu'au moyen âge, la forme ordinairement employée du mot
était Estoire. Ce n'est qu'à partir de la renaissance
que l'on reviendra à la graphie antique.
Le mot connaît de nombreuses dérivations. 1213
voit ainsi la première occurrence de historien et de historiographe
emprunt au latin historiographus. Le verbe Historier
apparaissant au XIVè siècle et l'adjectif historique
survenant en 1447 emprunt du latin Historicus, lui-même emprunt
du grec historikos. Le diminutif historiette remonte à 1657,
premier emploi par Tallemant des Réaux dans le titre d'un de ses
ouvrages. Le vocabulaire savant du XVIIIe et du XIXe
siècle permet ensuite l'apparition d'un vocabulaire plus
spécialisé comme préhistoire (en 1872) et
ahistorique6.
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