I.4.2.1.1.2 barrières protectionnistes
L'investissement direct permet de sauter par-dessus les
barrières protectionnistes - tarifs douaniers ou barrières non
tarifaires - érigées par les Etats pour freiner l'entrée
sur leurs territoires de marchandises produites à l'étranger :
plutôt que d'exporter vers tel pays. La multinationale installe sur place
ou rachète un appareil de production, s'ouvrant ainsi un accès
direct au marché local. Cette stratégie est dirigée, en
premier lieu, vers les grands marchés de consommateurs à fort
pouvoir d'achat, telle l'Europe, qui a particulièrement attiré
les investissements américains depuis la création du
marché commun en 1957 et où les entreprises japonaises
s'installent à leur tour depuis le milieu des années 1980, ou
tels les Etats-Unis, dont le marché intérieur constitue
désormais l'objectif numéro un des multinationales tant
européennes que japonaises.
I.4.2.2. Minimisation des coûts et concurrence
Internationales
I.4.2.2.1. Minimisation des coûts
Substituée à l'exportation, l'implantation
locale permet de réduire les coûts de transport. Elle donne en
outre la possibilité, en délocalisant la production d'un pays
où la main-d'oeuvre est « chère » vers un autre
où elle est « bon marché ». Elle permet d'abaisser les
coûts de revient de biens dont la fabrication exige beaucoup de travail,
comme les textiles ou les appareils électroniques. Dans ce produit de
figure, le marché local n'est plus recherché comme
débouché : les produits de la filiale atelier composants et
pièces détachées principalement sont exportées vers
d'autres filiales du groupe multinational. Cette stratégie, dite «
globale », a pour zone de prédilection les pays de l'Asie du
sud-est : D'abord, dès la fin des années 1960, Singapour,
HongKong, Taiwan et la Corée du sud ; ensuite, consécutivement
à
30
l'augmentation des salaires dans ces derniers pays, la
Thaïlande, la Malaysia, l'Indonésie et la Chine du sud. Elle se
développe également au Mexique (phénomène des
maquillad oras), au Maroc, en Tunisie et dans l'île Maurice. Elle
concerne aussi des pays de l'Europe de l'Est.61
I.4.2.2.2concurrence internationale.
La concurrence entre multinationale est de caractère
oligopolistique : Pour un produit donné, un très petit nombre de
firmes luttent pour le contrôle des parts du marché à
l'échelle mondiale. Aussi chacune des entreprises en concurrence
doit-elle rapidement suivre celle qui s'installe la première dans un
pays afin de l'empêcher de construire des barrières
infranchissables à l'entrée en jeux de dissuasion entre firmes
concurrentes pour la protection de leurs marchés
principaux.62
Notons pour en finir que l'exercice d'une activité
économique a un début et une fin. Une liberté
entière voudrait qu'il n'existe aucune règle à ce propos.
N'importe qui pourrait s'établir commerçant, industriel ou
artisan, quand bon lui semblerait ; et il pourrait sans la moindre contrainte
mettre un terme à son exploitation. C'est malheureusement là pure
de l'esprit, que ne saurait nullement accréditer au demeurant le
célèbre principe de la liberté du commerce et de
l'industrie.63
61 Ibidem
63 Wilfrid J, Droit pénal des affaires,
6ème Edition, Dalloz, Paris, 2005, p 304
L'art 428 du CPR punit « quiconque, dans le but de
s'approprier une chose appartenant à autrui, se sera fait remettre ou
délivrer des fonds, meubles,
31
CHAP II. CRIMES COMMIS LORS DE LA
CONSTITUTION ET
EN CAS DES DIFFICULTES DES SOCIETES
MULTINATIONALES
Il convient avant d'entamer ce chapitre de dire que, les
multinationales se constituent souvent en respectant les normes, c'est par
après qu'elles deviennent fortes qu'elles commencent à commettre
des crimes. C'est pour quoi, pour ce chapitre, nous n'allons que mettre
l'accent que sur deux crimes, l'escroquerie et la surévaluation des
apports en nature lors de la constitution de multinationales et deux crimes en
cas des difficultés des multinationales, c'est la banqueroute et l'abus
des biens sociaux commis.
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