Conclusion
générale
Dans un contexte où le perfectionnement
pédagogique, culturel de l'enseignant est permanent, la formation
continue professionnelle apparaît comme un moyen qui permet
d'accroître sa capacité à faire face efficacement aux
différentes situations professionnelles rencontrées. Aussi, toute
action de formation pour avoir un impact réel doit correspondre
à un besoin exprimé par les bénéficiaires selon les
réalités rencontrées dans l'exercice de leur
métier.
C'est en cela que ce mémoire s'est attelé
à établir le rapport entre les formations continues
réalisées, à recueillir et à analyser l'expression
des besoins des enseignants de français de l'enseignement technique et
professionnel, leur jugement sur les formations continues qu'ils ont
reçues et des dispositifs de formation en rapport avec leur
environnement professionnel. Le choix des enseignants de français de
l'enseignement technique et professionnel est motivé par l'impression
que l'enseignement technique et professionnel constitue un monde à part.
En effet, ils se retrouvent dans le complexe de chauve-souris ni oiseau ni
mammifère, mais ballottés entre les deux statuts.
Comme toute recherche, les résultats de ce
mémoire sont à relativiser compte tenu des insuffisances issues
de la méthodologie de collecte de données, du choix de
l'échantillon, des contraintes de temps pour le master et de nos
activités professionnelles. Pour la collecte des données nous
avons utilisé la méthode qualitative à travers un
entretien semi-dirigé. En dépit des insuffisances que nous avons
notées, nous pensons que celles-ci n'inhibent pas la qualité de
notre démarche ni des résultats auxquels nous avons abouti.
En termes de résultats, l'analyse du travail ou
du contexte a révélé que les enseignants pensent
percevoir une différence entre enseigner le français dans
l'enseignement secondaire général au second cycle et
l'enseignement technique et professionnel. Au second cycle, en poussant le
questionnement, cette perception, pensons-nous, est plus lié au constat
de désintérêt que les élèves manifestent
à l'égard du français par rapport à leurs
matières de spécialisation. Les difficultés qu'ils ont
recensées sont liées à la perception de cette
spécificité du public de l'enseignement secondaire technique et
professionnel. Cette situation a une influence sur la pratique
pédagogique des enseignants qui tentent d'innover en procédant
autrement ou se contentent d'ignorer d'autres volets du programme de
français.
L'analyse des besoins après celle du
travail a permis de recueillir les besoins en formation émis par les
enseignants. En analysant ces besoins, nous s'apercevons qu'ils correspondent
aux difficultés qu'ils disent rencontrer dans l'enseignement de
certaines sous-matières inscrites au programme de français. En
ingénierie de la formation, le besoin n'existe pas en soi, il
résulte d'un écart, d'un manque ou d'un dysfonctionnement, d'une
situation professionnelle souhaitée. La formation souhaitée
consiste à développer des habilités pédagogiques,
didactiques (besoins d'accomplissement professionnel) et
motivationnelles (besoins de pouvoir ou de puissance pour
motiver les élèves) pour réussir
l'enseignement-apprentissage du français.
Nous avons cherché à analyser le
gain (bénéfice) que les enseignants tirent des
formations continues qu'ils ont reçues en lien toujours avec
les points évoqués dans l'analyse du travail et de l'expression
des besoins. A ce niveau, si dans l'ensemble, les interviewés trouvent
que leur besoin en habilité pédagogique, didactique et
motivationnelle n'est pas satisfait, quelques-uns (minimes soient-ils) pensent
le contraire. Ensuite, les raisons avancées pour justifier leur
participation à la formation reste implicite même si beaucoup
disent être désignés (motif prescrit/
externe) par leur direction à laquelle ils ne peuvent dire non.
Mais, nous pensons que dans un contexte de rareté de la formation, la
possibilité d'avoir un gain monétaire (perdiem, motif
économique/ externe), d'échapper à la routine
(motif dérivatif/externe) ou de
rencontrer les pairs (motifs socio-affectif/ interne) peut
être un motif. Au delà de ces faits, les formations continues sont
rares avec une moyenne d'une formation au bout d'une moyenne
d'ancienneté sept ans d'enseignement du français.
Enfin, nous avons aussi fait un détour dans
l'appréciation des dispositifs de formation à
même de favoriser le mieux leur renforcement de capacité. Ceci
dans un contexte où le financement de la formation continue reste
insuffisant. Dans l'ensemble du discours produit, les dispositifs de
proximité comme le conseil d'enseignement et les journées
pédagogiques au sein d'un lycée ou d'un regroupement de
lycée sont préconisés. La raison principale de ces choix
s'articule autour de l'appropriation du dispositif par les enseignants et la
prise en compte de leur préoccupation professionnelle.
Au terme de ce travail, nous pensons que ce mémoire a
apporté des informations utiles aux responsables de la formation au
niveau de la DGIFP. Il est nécessaire une évaluation approfondie
des formations continues, ce que reconnait la DGIFP.
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