PARTIE 6 : VERIFICATION DES
HYPOTHESES ET LES
CONDITIONS D'AMELIORATION
DE LA FORMATION
1. Vérification des
hypothèses
La question de départ qui a est à la base de
cette réflexion est l'interrogation sur le rapport entre les
formations continues et les besoins en formation de professeurs de
français de l'enseignement secondaire technique et professionnel.
Cette interrogation a conduit à deux hypothèses :
· Les professeurs de français évoluant dans
l'enseignement technique au Burkina Faso ne bénéficient pas de
formations continues spécifiques et en rapport avec l'enseignement du
français en contexte professionnel, de telle sorte qu'ils rencontrent
de nombreuses difficultés pour conduire le processus
d'enseignement-apprentissage dans les établissements d'enseignement
technique et professionnel.
· Le dispositif de formation continue des professeurs de
français n'est pas adapté aux besoins spécifiques de
formation des enseignants de français de l'enseignement technique et
professionnel.
Pour la première hypothèse nous
nous fondons sur l'analyse du contexte dans lequel évoluent les
professeurs, leur perception des formations continues qu'ils ont reçues
dans l'enseignement secondaire technique et professionnel. Le discours
recueilli sur l'analyse du contexte révèle dans la
majorité des propos que les enseignants trouvent une différence
dans l'enseignement-apprentissage du français dans l'enseignement
secondaire technique et professionnel en comparaison de l'enseignement
secondaire général. Cette perception de la différence ou
d'une spécificité est plus liée aux comportements
(désintérêt accentué pour le français) des
élèves qu'à une différence du programme
enseigné en dehors des écrits fonctionnels. Ce sentiment
perçu de la démotivation des élèves par les
enseignants a conduit dans l'ensemble à ne pas enseigner la
littérature française ou africaine, l'étude des oeuvres
intégrales ou à le faire de façon magistrale
(méthode traditionnelle).
Quant aux écrits fonctionnels, beaucoup aussi disent ne
pas les enseigner faute de compétences pédagogiques et
didactiques et d'autres le font comme ils le peuvent.
Le contexte mis en parallèle avec les formations
reçues et au regard des thématiques et des besoins en formation
exprimés par les enseignants, au moins sept (7) enseignants sur les dix
(10) n'ont pas trouvé de satisfaction aux formations reçues parce
qu'elles n'avaient pas de lien avec leurs besoins du moment. Les formations
reçues alors ne participent pas à l'amélioration des
compétences professionnelles dans ce contexte précis car la
situation-problème existe toujours. En outre, tous les enseignants vont
à la formation parce qu'ils ont été désignés
par leur administration et pour d'autres raisons évoqués
ci-dessus.
Au regard de ces résultats, nous pensons que
l'hypothèse que nous avons émise est vérifiée dans
un sens.
Notre deuxième hypothèse a
été analysée à travers le jugement des dispositifs
de formation existant en général et celui ou ceux utilisés
pour la formation continue. Le discours des enseignants dans leur
quasi-majorité préfèrent comme dispositif de formation
continue les conseils d'enseignements ou les journées
pédagogiques. Ce choix est basé dans l'ensemble sur la prise en
compte de leurs préoccupations, leurs attentes et besoins en termes de
compétences professionnelles à acquérir. Les enseignants
à travers le choix de ces deux dispositifs montrent qu'ils doivent
être au centre du processus de formation et que leur avis doit compter.
Le « rejet » des séminaires ou des
universités d'été sont motivés par le fait qu'ils
sont organisés de façon unilatérale sans savoir ceux
qu'ils ont besoin de développer comme compétences
professionnelles. A cela, il faut ajouter la rareté des formations sous
forme de séminaire et d'université d'été (un par
an) à cause de manque de ressources financières.
A l'issue de cette analyse nous pensons que notre
hypothèse est vérifiée dans un sens car même si
certains enseignants préconisent le séminaire ou les
universités d'été comme dispositif quitte à ce
qu'ils soient améliorés.
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