Formation professionnelle continue des enseignants et rapport à leurs besoins: cas des professeurs de français de l'enseignement secondaire technique et professionnel de Ouagadougou( Télécharger le fichier original )par Barthélemy TENKODOGO Université de Rouen/France - Master 2 pro Ingénierie et Conseil en Formation 2011 |
1.1.4. Appréciation des dispositifs de formationA ce niveau, il s'agissait pour nous de recueillir le jugement et les préférences des enseignants des dispositifs de formation existant en tenant compte de leur contexte d'enseignant dans l'enseignement technique et professionnel et des appréciations faites des formations continues qu'ils ont déjà reçues. Le recueil et l'analyse de leur appréciation ont pour but de dégager tout comme dans l'expression de leurs besoins en formation, leurs attentes du dispositif à même de répondre à leurs attentes en formation. Dans l'ensemble, les journées pédagogiques ou les conseils d'enseignement semblent porter l'adhésion des enseignants comme dispositif de formation continue. Les raisons avancées sont : · Facilité de leur mise en oeuvre ; · Les enseignants décident de leur formation au regard des réalités vécues dans les classes ; · Les pairs sont une référence ; · Le cadre où les enseignants d'un même lycée peuvent partager leurs expériences, réfléchir sur leur pratique avec l'aide des encadreurs ; · Le contact avec les collègues plus direct, · La possibilité de cibler les thèmes, · faire des simulations dans la classe permet à tout le groupe de participer. Cependant s'il y a un discours favorable des enseignants à privilégier les conseils d'enseignement ou les journées pédagogiques comme dispositif de formation contextualisé, nous nous demandons alors pourquoi dans la réalité ces deux dispositifs ne fonctionnent pas. La FAD est mentionnée par deux enseignants car ils sont des tuteurs-FAD. Mais ils reconnaissent que la FAD actuellement ne fonctionne pas à Ouagadougou soit par méconnaissance du dispositif, soit par désintérêt ou par manque de documents de base. De la majorité des formations continues auxquelles ont participé nos interviewés, il ressort qu'en tenant compte de leur contexte d'enseignant de français dans l'enseignement secondaire technique et professionnel, les enseignants pensent que les séminaires et les universités d'été sont non seulement rares mais inefficaces à répondre à leurs attentes et que le mode de désignation des participants est aléatoire, une lourdeur dans l'organisation due au manque de moyens financiers. En outre, E2 pense que ce n'est pas le lieu d'exprimer les préoccupations vécues dans l'enseignement technique et professionnel car le public dominant vient de l'enseignement général. E7 ajoute concernant les universités d'été : « Les universités d'été auxquelles j'ai participé sont aléatoires car tu t'inscris sans connaître le thème de la formation et tu attends une sélection hypothétique. En 15 ans de carrière, j'ai participé à une seule université d'été où il n'y a pas eu véritablement de partage d'expériences. » Toute cette appréciation montre qu'un dispositif de formation ne saurait être sorti de son contexte au risque de n'être pas efficace pour un groupe55(*). En effet, en ingénierie de la formation, la conception d'un dispositif de formation doit tenir compte des besoins et des acteurs car le dispositif est le canal qui permet de combler le manque ou l'insuffisance de besoins ou attentes individuelles ou collectives des acteurs-apprenants. * 55 Guy Le Boterf : les défis posés à l'ingénierie de formation et à la production des expertises collectives. Quelles évolutions prendre en compte ? Quelles conséquences pratiques ? In Journée d'Etude « Ingénierie des dispositifs de formation à l'international » 24-25 novembre 1999, Montpellier. |
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