2.3. Les ingrédients d'une formation continue de
qualité
Il est indéniable que la qualité de la formation
reçue par les enseignants participe de leur professionnalisation d'une
part et influe sur le succès scolaire des élèves d'autre
part. Pour ce faire, la formation continue doit partir des besoins ou des
attentes des enseignants afin de susciter leur adhésion au projet de
formation surtout que les opportunités de formation ne sont pas
fréquentes. Alors, pour les ingrédients nous faisons
référence à Léopold Paquay qui donne quelques
éléments pour une formation de qualité.
Pour lui, les ingrédients de qualité
sont :
· la formation doit s'ancrer dans les besoins
professionnels des apprenants. Cela implique que les objectifs d'une formation
constituent des réponses aux problèmes professionnels et/ou
qu'ils permettent aux apprenants de réaliser leur projet.
· Les dispositifs de formation doivent être
adaptés à la formation des adultes par la prise en compte par
exemple, des préoccupations professionnelles, une explication du
vécu et une réflexion sur les pratiques.
· Les formations réalisées doivent
s'intégrer dans une logique de développement professionnel,
ce qui amène à tenir compte de l'expérience
antérieure des formés et de leur projet.
· La mise en place d'un espace, d'un dispositif qui
accorde une place à l'interaction.
Si nous convenons avec Léopold Paquay que la formation
continue a pour objectif de développer les compétences de
l'enseignant, cependant, nous nous demandons dans un contexte de rareté
des formations continues, si la préoccupation a toujours
été d'ancrer d'une part les formations dans les besoins
professionnels des enseignants et d'adapter les dispositifs aux
enseignants-apprenants et d'autre part d'intégrer les formations
formalisées dans une logique de développement professionnel des
enseignants de français en général et des enseignants de
français de l'enseignement technique et professionnel en particulier.
3. Notre parcours
professionnel
Nous sommes actuellement professeur certifié de
français au Lycée Technique Amilcar Cabral de Ouagadougou (LTAC)
et les filières professionnelles au LTAC sont essentiellement
tertiaires. Nous faisons partie de la première promotion des
enseignants du Secondaire à être recrutée en 1999 et
envoyée directement dans les classes sans formation pédagogique
sur le métier d'enseignant. A cette époque, les autorités
du MESS nous ont assuré que nous recevrions une formation lors de
séminaires de regroupement. Cette promesse restera lettre morte. En
outre, depuis notre intégration dans l'enseignement jusqu'à mon
examen pour l'obtention du CAPES en 2006, nous n'avons reçu qu'une
seule formation en rapport avec la pédagogie en avril 2004 et qui
portait sur le décloisonnement en français. Au cours de notre
carrière d'enseignant nous avons reçu jusqu'à ce jour
qu'une seule visite de classe, au moment de mon examen pratique pour mon
CAPES. Et après plus rien. Alors livré à nous-même,
l'auto-formation à travers les différents documents didactiques
et pédagogiques (produits par l'Inspection de français) est la
voie que nous avons privilégiée pour nous former parmi les
dispositifs de formations continues qui existent au MESS. Ce choix du
dispositif de l'auto-formation est guidé par sa faisabilité
puisque l'apprenant se forme à partir de documents existants et qu'il
suffit de l'acheter. La mise en oeuvre des autres dispositifs impliquent une
procédure un peu lourde. Est-ce pour cela qu'ils semblent ne plus
être utilisés ?
Par ailleurs, les rares formations dont nous avons
bénéficiées ne répondaient pas totalement à
nos besoins surtout que nous n'avons reçu aucune formation initiale
pédagogique. Pour satisfaire notre besoin de professionnalisme dans
l'enseignement, puisque c'est notre métier, nous nous sommes inscrit au
master 1 FOAD à l'université de Rouen. Notre admission à
ce master 1 nous a permis d'acquérir des compétences dans le
métier de l'éducation en général et scolaire en
particulier. Nous nous sommes en outre intéressé aux questions
d'intégration des TIC dans l'éducation. Ayant été
formé respectivement sur l'intégration des TIC et sur l'eau,
l'hygiène et l'assainissement dans l'éducation, nous somme devenu
à notre tour formateur des enseignants en TICE et formateur
d'enseignants, d'élèves et de parents d'élève sur
des questions d'eau, d'hygiène et d'assainissement pour le compte d'ONG
et d'associations. Entré de plain- pied dans le monde de la formation
et mon insatisfaction de la formation continue que nous reçue m'ont
conduits à postuler au Master Ingénierie et Conseil en
Formation(ICF) après un Master 1. Alors ce Master ICF est pour nous
l'occasion d'analyser les formations continues et les dispositifs en place par
le MESS et son rapport au besoin en formation continue des enseignants en
général mais des enseignants de français de l'enseignement
technique et professionnel en particulier.
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