d) Stratégie de sourcing
En matière de délocalisation, la
stratégie de sourcing est un levier très important. Il faut
préciser qu'il existe 2 grands types d'externalisation : le
sourcing proche de type communautaire ou avoisinant, et le sourcing lointain...
Ce levier permet de mieux maîtriser les coûts d'approvisionnement,
mais aussi de dynamiser l'offre(délais) et de fidéliser les
consommateurs.
Le prix de revient reflète en effet tous les
coûts induits par le bassin de sourcing. Ce prix comprend bien entendu le
prix d'achat payé au fournisseur qui dépend en grande partie du
coût de la main d'oeuvre. Mais il faut aussi comptabiliser les
coûts indirects d'acquisition que sont les frais dits annexes ou frais
d'approche qui ne sont pas toujours imputables à un produit
donné. Ils comprennent non seulement les droits de douanes, les frais de
transports, de relivraisons (du port à l'entreposage), mais aussi
d'éventuelles pénalités (surestaries de délais de
chargement-déchargement...).
(1) Sourcing lointain
Le coût de la main d'oeuvre en bassin lointain est
généralement plus faible et plus attractif. Il en résulte
une marge brute nettement plus intéressante. Cependant le fait que les
salaires en Chine augmentent, et qu'elle-même commence à
délocaliser, relativise cet avantage. De plus, le sourcing lointain
conduit de facto à des délais d'approvisionnement plus longs, ce
qui implique des commandes précoces. Cela nécessite
également de s'engager sur des volumes importants fondés sur des
prévisions de ventes qui comportent toujours un aléa quant
à la certitude de les écouler entièrement (soldes) ou du
risque de rupture de stocks. Le sourcing lointain comporte donc des contraintes
de rigidité liées aux engagements de volumes qui entraînent
une moindre réactivité/flexibilité en cours de saison. Il
est enfin exposé à plus d'aléas opérationnels,
monétaires voire géopolitiques.
(2) Sourcing proche
Un sourcing proche (Europe, Méditerranée) permet
par contre de s'approvisionner plus rapidement et plus
régulièrement. Cela permet une plus grande souplesse de
réapprovisionnement et de réduire le risque de rupture ou de
surstock. En contrepartie, la main d'oeuvre dans les pays sous-traitants comme
Europe de l'Est ou Maghreb est plus chère qu'au Bangladesh, par exemple.
S'approvisionner plus souvent signifie aussi des transports plus
fréquents, ce qui peut représenter un coût à ne pas
négliger bien que la distance soit plus faible. Le prix à payer
pour la souplesse de ce choix stratégique semble globalement
caractérisé par des marges brutes unitaires plus faibles. Mais du
fait que le plus souvent les échanges sont faits en Euro, les risques de
changes sont minimisés.
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