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Contact et usage des langues dans l'espace médiatique algérien: de la créativité au quotidien

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par Moussa LAHOUAM
Université Badji Mokhtar Annaba - Master FLE 2015
  

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1- La situation sociolinguistique en Algérie

Le profil linguistique algérien est marqué, comme le soutient SEBAA. R. dans son article sur la culture et le plurilinguisme en Algérie:«... par une situation de quadrilinguité sociale : arabe conventionnel / français / arabe algérien / tamazight... ».

Toutefois, nous constatons que trois parmi ces quatre langues en usage, comportent chacune une référence à une communauté. Il s'agit premièrement du tamazight, institué langue nationale suite à l'article 03 bis de la constitution de 2002. Il est le plus anciennement parlé en Algérie. Cependant, il souffre de sa non-standardisation et de son éclatement en plusieurs dialectes vernaculaires variés. Nous citons essentiellement (le kabyle à Tizi-Ouzou et Béjaia, le chaoui à Batna et Khenchela, le m'zabi à Ghardaia, le tergui à Tamenrasset, le chenoui à Chenoua,..). Cet éclatement rend malaisée l'intercompréhension entre ses locuteurs.

Ensuite, vient l'arabe classique, qui conformément à l'article 03 de la constitution de 1976, était décrété langue officielle de la république. Il est peu utilisé par les populations et ne constitue aucunement la langue de l'usage quotidien et spontané. Il demeure ainsi circonscrit dans des espaces officiels fermés tels que les administrations, les médias, les lieux de culte et les établissements scolaires. K. Taleb El ibrahimi, (1998 :122), soutient à ce sujet [que]: « L'usage de l'A. S. (=Arabe Standard) s'amenuise au fur et à mesure que l'on s'éloigne des contextes formels, que l'on se rapproche des situations informelles».

Quant à la troisième langue, le français, ce dernier a occupé comme il le stipule l'article76 de la constitution de 1963, la place d'une langue seconde destinée à l'enseignement technique et académique nécessaire pour le développement du pays. La maîtrise du français est quasi-obligatoire pour tout postulant à un emploi supérieur, ce qui limite son usage correct à une élite de cultivés.

Cette différentiation des langues rend difficile l'interaction entre les locuteurs natifs. Une langue commune véhiculaire s'impose alors. Cette situation a poussé au choix intuitif par la population de l'arabe dialectal, langue maternelle de la majorité des algériens16(*). Il s'établit sur un substrat initialement berbéro-punique tout en comportant un important apport lexical de l'arabe classique, d'où il est directement issu et tire aussi son appellation17(*). Il a en outre été enrichi par les langues des groupes ayant influencé l'Algérie au cours de l'histoire notamment, le turc ottoman, l'espagnol et plus récemment le français.

Au fil des années, l'arabe dialectal connait des transformations importantes sur tous les niveaux : morphosyntaxique, lexical et sémantique, et une variété standard de cette langue tend à émerger.

* 16A. DOURARI, Politiques linguistiques en domaine francophone, Vienne, Octobre, 2011, P: 6

* 17 Moatassime, A. : Le bilinguisme sauvage, blocage linguistique, sous développement et coopération hypothétique, l'exemple maghrébin.- Paris, Tiers-Monde, éducation et développement, tome XV, 1974.- p.p. 619-670.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon