6.2- Conditions de recueil des données
Ces numéros ont été choisis
d'une façon aléatoire sur you tube, site web
d'hébergement de vidéos sur lequel les utilisateurs peuvent
envoyer, regarder et partager des vidéos. Toutefois, nous avons pris en
considération certains critères qui pourraient servir notre
objectif notamment le phénomène du métissage linguistique,
la disparité des interlocuteurs en ce qui concerne (le sexe, l'âge
et l'origine géographique). Nous avons recueillis des émissions
enregistrées à l'est du pays (Skikda), au centre (Alger) et
à l'ouest (Oran). Les enregistrements en question touchent des hommes et
des femmes de tout âge.
6.3- La transcription du corpus
Dans le but de simplifier le traitement et l'accès au
corpus, il est nécessaire de le transcrire. Traverso (2007 :23), voit
dans cette étape « une préparation indispensable du
corpus, à travers laquelle on cherche à conserver à
l'écrit le maximum des traits de l'oral. ».
Pour faciliter la lecture du corpus, nous avons choisi une
transcription orthographique non phonétique, nous avons suivi en cela
Traverso pour qui
« D'une manière générale, on
n'utilise pas de transcription phonétique, trop difficile à lire,
mais des transcriptions orthographique, plus au moins standard et
adaptées » (Traverso 2007, Ibid).
Il nous semble important de signaler quelques
difficultés que nous avons rencontrées lors de la transcription
de notre corpus. En effet, certains passages nous ont échappé
surtout lorsque les interpelés répondaient en même temps
aux journalistes. Ces chevauchements de plusieurs voix nous ont
empêchés de décoder certains segments.
Comme la langue de base des productions verbales des
participants aux émissions Echaab yourid et Sarih
jidan est l'arabe dialectal avec des passages contenants des propos
hybrides (métissés) à certains points du discours, nous
avons donc procédé à la traduction des mots produits, en
langue française.
6.4-Les conventions de transcription
Evoquant les conventions de transcription, Traverso
(1999 : 24), affirme: « il n'y a pas aujourd'hui un système de
transcription unifié, chacun forge son système du moment que la
transcription répond aux contraintes de précision, de
fidélité et de lisibilité...»
En nous appuyant sur des modèles de transcription
rencontrés dans des travaux antérieurs, notamment ceux
menés par Traverso (2007) et en nous inspirant des travaux de SADI Nabil
dans sa thèse « L'usage du français à la
chaine III : Aspects syntactico-sémantiques », nous
avons pu construire nos propres conventions de transcription que nous
résumons en ce qui suit :
- La traduction des énoncés émis en arabe
dialectal est indiquée en italique.
- Les termes métissés (produits par le mixage du
français et l'arabe dialectal) sont signalés par la mise en
« gras ».
- La traduction littérale des termes
métissés est mise entre parenthèse.
- Les participants à l'émission sont
indiqués par les initiales (L1, L2, L3.. .), à l'exception
des journalistes enquêteurs est indiqué par J.
- Nous avons chiffré toutes les interactions, chaque
tour de parole correspond à un numéro allant de « 1 »
jusqu'à la fin de la séquence transcrite et ce afin de faciliter
le recours aux text
Pour ce qui est de transcription des passages de l'arabe
dialectal, nous les avons orthographiés en graphie latine standard avec
certains aménagements, compte tenu de certaines caractéristiques
phoniques de l'arabe dialectal.
Nous résumons ci-après les conventions de
transcription et les symboles retenus dans le cadre de notre travail :
[ : Interruption et chevauchement, le crochet apparait
sur chacune des deux lignes. En voici un exemple tiré de la
séquence(1), du premier enregistrement de l'émission de Sarih
jidan d'Ennahar tv, dont le thème est la vente de drogue et des
cachets.
L2 : [taa
burou mondeouvre (bureau main d'oeuvre)
L1 : [taa burou
mondeouvre. Machi haja.
:: Allongement d'un son
+ Pauses courtes
++ Pauses longues
` Chute d'un son
// Intonation montante
/ Intonation descendante
?? Pour indiquer les voix non identifiées
TR : traduction
(Rire, toux) : note rire
(Rire collectif) : note rire collectif
(Silence) : note silence
Les interjections genre « euh », marquant
les hésitations ou autres, sont notées selon leur transcription
courante
*** Suite de syllabe incompréhensible
- Mot interrompu brutalement par le locuteur
II- Cadrage
théorique
Afin de mettre en évidence la notion
de créativité lexicale dans l'arabe dialectal, nous devons
développer certains concepts théoriques. Ainsi, nous
décrirons en premier lieu, la situation sociolinguistique en
Algérie, tout en mettant l'accent sur les langues en contact et
particulièrement sur l'arabe dialectal et son évolution. Nous
définissons par la suite certains concepts comme le contact des langues,
le bilinguisme, l'alternance codique ainsi que les phénomènes qui
en résultent à l'instar de l'emprunt, le métissage
linguistique, le lexique et le néologisme. Il s'agit de perspectives
théoriques dans lesquelles s'inscrit notre travail et qui serviront par
la suite d'outils pour notre analyse.
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