WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Justice constitutionnelle en France et démocratie

( Télécharger le fichier original )
par Jean- Baptiste KLEBERSON
Université de Bretagne occidentale de France - Master 2 en droit public 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Introduction

fois pour « canaliser la résolution d'un contentieux procédural » entre les deux assemblées législatives. Son rôle pratique dans l'histoire politique française s'est réduit à discipliner le bicaméralisme adopté par le constituant de 1946 pendant une occasion.

Les juristes soulignent avec insistance l'échec du jury constitutionnaire, l'inefficacité du comité constitutionnel de 1946 et des sénats impériaux traîtant de l'histoire ou de la « préhistoire » de la justice constitutionnelle française. Le dénominateur commun de ces tentatives manquées ou avortées dans l'oeuf, en plus d'être d'ordre matériel, est de caractère organique. Le projet de Sieyès fut de nature politico-juridictionnel en ce sens que son concepteur n'avait jamais prévu un organe relevant strictement du pouvoir judiciaire pour imposer au pouvoir législatif le respect de la norme constitutionnelle. Il était prévu que le jury constitutionnaire serait composé de 108 membres, tous des personnalités politiques et non des jurisconsultes.17 Quant au comité constitutionnel de 1946, presque inexistant, il était composé des personnalités relevant de l'assemblée législative et désignées par cette institution. Les sénats impériaux qui se sont convertis en serviteur docile de l'empereur n'ont évidemment pas dérogé à cette pratique qui tend à ce que l'assemblée législative s'autolimite elle-même. Il va sans dire que cet état de fait fut conforme à la culture léguée par la lutte révolutionnaire de 1789. En revanche, la place marginale faite par les historiens constitutionnels au projet de Tribunal soutenu par certains constituants de 1791 dont le député Guy Kersaint définit comme « une instance extérieure à la représentation nationale, appelée Tribunal des censeurs, qui devait être dans l'ordre politique des autorités constituées ce que le tribunal de cassation est dans l'ordre civil judiciaire afin de se prononcer entre autres, sur la procédure législative » ne permet pas de cerner totalement le sujet.18 La non-allusion à des procédés purement judiciaires pour contrôler le parlement témoigne d'un conflit latent ou d'un antagonisme entre une éventuelle juridiction constitutionnelle et « l'ordre démocratique » voulu, installé et perpétué par les hommes de 1789 et leurs successeurs. Face à la souveraineté parlementaire, aucun corps extérieur, encore moins le corps judicaire, n'est légitime de se dresser. Jean Joseph Mounier, avocat de formation, député de la nation écrivit dans « ses Nouvelles observations sur les états généraux de France » :

« Le pouvoir judiciaire (...) est le plus dangereux de tous les genres de pouvoirs ; c'est celui qu'il importe le plus d'assujettir à la loi »

De là nait la thèse d'incompatibilité du contrôle judiciaire de constitutionnalité avec la démocratie entretenue jusqu'au 20ème siècle par la classe politique française. Confier le contrôle du législateur à des juges judicaire ou administratif a été vu pendant longtemps comme une grave anomalie remettant en question la souveraineté du peuple et la logique représentative héritée de la période révolutionnaire. Ce qui relève d'une banalité outre-

17 F. SAINT -BONNET, « La double genèse de la justice constitutionnelle en France », R.D.P., 2001, n°3, p.753

18 Voir M. FIORAVANTI, « Sieyès et le jury constitutionnaire : perspectives historico-juridiques », Annales Historiques, n°349, 2007

Kléberson JEAN BAPTISTE 9

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote