I.2 SPECIFICITE DE LA TRADUCTION POLITIQUE
Compte tenu de notre désormais bonne
compréhension des concepts de « traduction
spécifique » et de « la politique »,
il nous serait important de comprendre qu'il y a une spécificité
dans la traduction politique qui vise à traduire une idéologie
politique d'une langue à une autre, et donc d'un groupe de personnes
à un autre qui s'oppose, de façon pacifique. Notre proposition
de formulation d'une approche pacifiante en traduction s'inspire de la
doctrine de la politique intitulée « pacifisme ». Le
dictionnaire encyclopédique libre Wikipédia le définit
comme « l'engagement d'atteindre ses objectifs par des moyens
non-violents ou non agressifs ».
Ainsi, d'après les recherches faites dans une
thèse de master à l'université de Buea au Cameroun par
Mba. B .T, en 2004, des procédés applicables à la
traduction spécifique à la politique ont été
relevés.
I.2.1 Les théories applicables à la
traduction politique
Les théories de traduction
identifiées et utiles à la restitution des textes
politico-historiques sont les suivantes :
I.2.1.1 La théorie sociolinguistique
Selon la théorie
sociolinguistique, la traduction est un acte de communication. Il met en
rapport deux langues, peuples, deux cultures. Pour les défenseurs de
cette théorie, notamment Pergnier(1993), le traducteur est comme un
intermédiaire entre deux cultures et deux mondes différents. Par
conséquent, le destinataire francophone dans le cas de ce présent
travail doit être au centre de l'activité de traduction. En
d'autres termes, l'énoncé doit être traduit en tenant
compte des us et coutumes du public cible francophone. Pour ce faire, il est
nécessaire de prendre en considération des paramètres tels
que l'origine, le cadre de vie, la profession et la culture du destinataire du
message. Toutefois, l'analyse de tous ces paramètres s'appuie sur les
structures linguistiques. On note donc dans la théorie sociolinguistique
la présence des éléments des théories philologiques
et linguistiques. En effet, la connaissance de la culture et des
réalités du destinataire prônée par la
théorie sociolinguistique rejoint ce que les philologues
désignent par « la connaissance historique »
alors que la maitrise des langues de travail n'est rien d'autre que
l'application de la théorie linguistique. Pergnier (1993 :110)
insiste sur l'adaptation du texte au destinataire, lorsqu'il considère
l'opération de traduction comme une reformulation d'information. Elle
peut se manifester par une réorganisation totale de
l'énoncé : Niba(1964) ; quant à lui, introduit
la notion « d'équivalence dynamique » dans la
théorie sociolinguistique. Il estime que le traducteur doit s'atteler
à provoquer sur son public cible le même effet que le texte de
départ a sur son lecteur.
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